VIENNE : L'OSCE a officiellement acté jeudi la fin de sa mission d'observation en Ukraine après huit ans de mandat, conséquence du veto mis à son renouvellement le 31 mars par la Russie.
L'organisation pour la Sécurité et la coopération en Europe (OSCE) "va prendre des mesures immédiates pour mettre en œuvre" l'arrêt de cette mission, a déclaré dans un communiqué son secrétariat général qui siège à Vienne.
"La position de la Russie ne nous a pas laissé d'autre choix", a commenté le président en exercice de cette organisation, le ministre polonais des Affaires étrangères Zbigniew Rau.
Toutes les décisions de l'OSCE sont adoptées par consensus et Moscou a bloqué, pour la première fois il y a un peu moins d'un mois, la prolongation du mandat de cette mission.
Cela avait mis fin aux incertitudes quant à l'avenir de ce processus mis en place en 2014 après de longues négociations entre les Occidentaux et la Russie pour surveiller l'application du cessez-le-feu entre l'Ukraine et les deux régions séparatistes prorusses de l'est de son territoire, celles de Donetsk et de Lougansk.
Elle avait été validée juridiquement par Moscou et l'ONU dans le cadre des accords de Minsk. Depuis, l'OSCE était la seule instance internationale à documenter la situation sur le terrain.
Mais ses équipes de plusieurs centaines de personnes issues de dizaines de pays, surprises par le début de l'invasion russe le 24 février, avaient été évacuées en catastrophe dans les jours suivants. Leurs activités ont cessé au 1er avril.
Toutefois, il restait sur place des employés ukrainiens "effectuant des tâches administratives", avait précisé l'OSCE dimanche.
Quatre d'entre eux sont détenus dans les territoires de Donetsk et de Lougansk, visés notamment par des enquêtes pour "espionnage" ou "haute trahison".
Deux observateurs sont morts dans le cadre de cette opération d'envergure. L'Américain Joseph Stone a été tué dans une explosion en 2017 et l'Ukrainienne Maryna Fenina dans des bombardements à Kharkiv le 1er mars dernier.
L'OSCE a son siège à Vienne, en Autriche, depuis sa mise en place en 1975, au cœur de la Guerre froide, pour favoriser le dialogue Est-Ouest. Elle compte actuellement 57 États membres, dont les pays de l'Otan comme ceux dans l'orbite russe.