Une vague de chaleur record s'abat sur l'Inde et le Pakistan, le pire est à venir

Des filles se couvrent la tête d'un tissu pour s'abriter de la chaleur, à New Delhi, le 28 avril 2022. (Photo, AFP)
Des filles se couvrent la tête d'un tissu pour s'abriter de la chaleur, à New Delhi, le 28 avril 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 28 avril 2022

Une vague de chaleur record s'abat sur l'Inde et le Pakistan, le pire est à venir

Des filles se couvrent la tête d'un tissu pour s'abriter de la chaleur, à New Delhi, le 28 avril 2022. (Photo, AFP)
  • La température à Delhi approchait jeudi les 46 degrés Celsius
  • Plusieurs régions de ce pays de 1,4 milliard d'habitants signalaient une baisse de l'approvisionnement en eau qui ne fera que s'aggraver jusqu'aux pluies annuelles de la mousson en juin et juillet

NEW DELHI: Une vague de chaleur record s'est abattue sur l'Inde et le Pakistan, provoquant des coupures d'électricité et des pénuries d'eau pour des millions d'habitants qui devraient subir cette fournaise de plus en plus fréquemment à l'avenir, selon des experts du changement climatique. 
La température à Delhi approchait jeudi les 46 degrés Celsius. Et cette vague de chaleur extrême devrait sévir encore pendant cinq jours dans le nord-ouest et le centre de l'Inde et jusqu'à la fin de la semaine dans l'est, selon le département météorologique indien. 

« C'est la première fois que je vois une telle chaleur en avril », s'est exclamé Dara Singh, 65 ans, qui tient une petite boutique de rue à Delhi depuis 1978. « Les feuilles de bétel que j'utilise pour vendre le paan (tabac à chiquer, ndlr) se gâtent plus vite que d'habitude. Habituellement, cela se produit vers le mois de mai, au pic de l'été ». 

Le nord-ouest du Rajasthan indien, l'ouest du Gujarat et le sud de l'Andhra Pradesh, ont imposé des coupures de courant aux usines pour réduire leur consommation. Selon des informations presse, les principales centrales électriques sont confrontées à des pénuries de charbon.  

Plusieurs régions de ce pays de 1,4 milliard d'habitants signalaient une baisse de l'approvisionnement en eau qui ne fera que s'aggraver jusqu'aux pluies annuelles de la mousson en juin et juillet. 

En mars, Delhi a connu un maximum de 40,1 degrés, la plus chaude température jamais enregistrée pour ce mois depuis 1946. 

Vagues « plus chaudes et dangereuses »  

Les vagues de chaleur ont tué plus de 6 500 personnes en Inde depuis 2010. Les scientifiques affirment qu'en raison du changement climatique, elles sont plus fréquentes mais aussi plus sévères. 

« Le changement climatique rend les températures élevées en Inde plus probables », a affirmé le Dr Mariam Zachariah du Grantham Institute, à l'Imperial College de Londres. 

« Avant que les activités humaines n'accroissent les températures mondiales, une chaleur comme celle qui a frappé l'Inde au début du mois n'aurait été observée qu'environ une fois tous les 50 ans », a ajouté l'experte.  

« Nous pouvons désormais nous attendre à des températures aussi élevées, environ une fois tous les quatre ans », prévient-elle. 

Pour sa consoeur, le Dr Friederike Otto, maître de conférences en Science du Climat, au Grantham Institute, « les vagues de chaleur en Inde et ailleurs continueront de devenir plus chaudes et plus dangereuses, jusqu'à la fin des émissions nettes de gaz à effet de serre ». 

« Les températures augmentent rapidement dans le pays, et augmentent beaucoup plus tôt que d'habitude », avait souligné le Premier ministre Narendra Modi mercredi, au lendemain d'un l'incendie survenu sur la montagne d'ordures de Bhalswa (haute de 60 mètres), dans le nord de Delhi.   

Jeudi, selon un responsable des pompiers de la capitale, les pompiers luttaient encore contre le feu, dont l'épaisse fumée s'ajoutait à la pollution atmosphérique, espérant le maîtriser d'ici vendredi. 

Trois autres incendies se sont déclarés en moins d'un mois dans la plus grande décharge de la capitale, Ghazipur, gigantesque montagne de déchets haute de 65 mètres. 

48 degrés au Pakistan 

La mégapole de plus de 20 millions d'habitants manque d'infrastructures modernes pour traiter les 12 000 tonnes de déchets qu'elle produit quotidiennement.  

Selon Pradeep Khandelwal, ex-chef du département de la gestion des déchets de Delhi, tous ces incendies sont probablement provoqués par les températures extrêmement élevées qui accélèrent la décomposition des déchets organiques.  

Le Pakistan voisin subissait aussi jeudi cette chaleur extrême qui devrait se prolonger la semaine prochaine. Les températures devraient dépasser de 8 degrés la normale dans certaines parties du pays, pour culminer à 48 degrés dans certaines zones du Sind rural mercredi, selon la Société météorologique pakistanaise.  

Les agriculteurs devront gérer judicieusement l'approvisionnement en eau, dans ce pays où l'agriculture, pilier de l'économie, emploie environ 40% de la main-d'œuvre totale.  

« La santé publique et l'agriculture du pays seront confrontées à de sérieuses menaces en raison des températures extrêmes de cette année », a déclaré Sherry Rehman ministre du Changement climatique.  

Le mois de mars a été le plus chaud jamais enregistré depuis 1961, selon le bureau météorologique du Pakistan.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.