LONDRES: Dans une région en proie à une série de conflits, de crises et de différends, il est parfois difficile de regarder au-delà des nouvelles décourageantes en provenance du Moyen-Orient.
Cependant, un nouveau spectacle met l’accent sur la lumière qui brille à travers les ténèbres.
Lancée en décembre, l’émission Yalla a été créée par Len Khodorkovsky, directeur marketing et ancien responsable du département d’État américain, et Hayvi Bouzo, journaliste syro-américaine couvrant le Moyen-Orient.
Présentée en arabe, Yalla comprend des histoires et des entretiens avec des personnalités de la région et de l’étranger qui ont laissé leur empreinte au Moyen-Orient.
M. Khodorkovsky déclare dans une interview accordée à Arab News: «Nous voulions proposer une émission qui inspire les gens en partageant des histoires et des événements positifs qui se déroulent dans la région.»
«Nous venons tous les deux d’horizons différents. Je suis né en Union soviétique et je me suis installé aux États-Unis à l’adolescence. Hayvi est née à Damas, en Syrie. La vie l’a menée aux États-Unis d’une manière différente.»
Compte tenu de leur longue collaboration avec le département d’État américain et de leur intérêt pour la région, les cocréateurs affirment que l’idée de l’émission est née de leur volonté de rester engagés au Moyen-Orient et de partager toutes les histoires qui les fascinent au sujet de la région.
La journaliste syro-américaine déclare: «Il suffit que les gens voient l’espoir et les changements positifs. Il suffit qu’ils prennent conscience de ce qu’ils sont capables d’entreprendre pour réussir et avoir un avenir radieux. Alors, le changement peut réellement se produire.»
«Les médias jouent un rôle très important. En plus d’inspirer et de faire évoluer les points de vue, ils modifient la tournure prise par les événements. Nous espérons que notre émission pourra également y contribuer», ajoute-t-elle.
Yalla est un mot courant en arabe et en hébreu qui signifie «allons-y!». Il est fréquemment utilisé à travers le Moyen-Orient – à tel point que le public occidental en connaît la signification.
M. Khodorkovsky poursuit: «Nous cherchions un mot qui reflète ce que nous essayons de représenter. Yalla veut dire la même chose en arabe et en hébreu. C’est un mot très utilisé. Vous pourrez l’entendre pratiquement à la fin de chaque phrase. Cela avait donc du sens pour nous.»
Ils révèlent que l’émission s’inspire des accords d’Abraham qui ont normalisé les relations entre Israël et les Émirats arabes unis (EAU) en août 2020. Ils veulent montrer les possibilités qui découlent de cette coopération.
«Nous voulons mettre en lumière les personnes et les réussites. Nous voulons que les gens prennent conscience de ce que l’avenir pourrait être et de ce qu’il est déjà au présent», souligne M. Khodorkovsky.
Ils indiquent que 10 % de leur public se trouve en Israël, tandis que les 90 % restants viennent du monde arabe.
«Ce ne sont pas les pays auxquels nous pensions initialement, mais les gens ont changé la donne et ils recherchent ce genre de contenu, qu’ils soient au Liban, en Algérie, au Koweït ou à Bagdad», soutient-il.
L’émission comprend des entretiens avec des personnalités de la région et de l’étranger. L’une des discussions les plus importantes a eu lieu avec l’ancien secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, qui a joué un rôle important dans la concrétisation des accords d’Abraham.
Parmi les autres invités ont figuré la vedette hollywoodienne israélienne Lior Raz, qui incarne le rôle de Doron Kabilio dans le thriller politique Fauda sur Netflix, ainsi que l’astronaute Hazzaa al-Mansouri, premier émirati à s’aventurer dans l'espace.
Loin du style d’entretien traditionnel, l’émission se concentre davantage sur des histoires personnelles intimes et des anecdotes que les invités n’ont peut-être jamais partagées avec le public.
La journaliste syro-américaine explique: «Ce qui rapproche vraiment les gens, ce sont les points communs. Vous et moi pourrions avoir le même film préféré, par exemple. Peu importe d’où vous venez, ce sont ces petites choses qui unissent les gens.»
«Notre émission veut promouvoir la coexistence, l’amour et la tolérance – des valeurs quasi absentes du passé. Nous mettons l’accent sur ces questions qui rapprochent les gens», précise-t-elle.
M. Khodorkovsky souligne: «Il est très facile pour nous de parler aux gens de ces choses simples que nous avons tous vécues. Parfois, la conversation mène à d’autres sujets et, franchement, cela surprend même les invités.»
Les cocréateurs indiquent que l’émission se concentrera sur des histoires inédites et de nouvelles idées qui n’ont pas été couvertes dans les médias auparavant, dans l’espoir d’inspirer le changement et la collaboration par-delà les frontières.
Se tournant vers l’avenir, ils révèlent qu’ils ont une liste d'invités passionnants à interviewer. Cependant, ce qui les intéresse plus que tout, c’est de visiter les pays de la région et de mener des entretiens sur le terrain avec des personnes du Moyen-Orient.
«Nous voulons parler au jeune public et aux personnes qui contribuent au changement dans leur pays, que ce soit en matière de création, de musique ou de gastronomie. Nous voulons nous rendre dans tous les pays modérés du Moyen-Orient», conclut M. Khodorkovsky.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com