Sur un marché populaire, Macron affiche son ambition sociale

Le service d'ordre du chef de l'Etat a brièvement déployé un « parapluie » destiné à le protéger avant que le président ne se rende au marché couvert. (Photo, AFP)
Le service d'ordre du chef de l'Etat a brièvement déployé un « parapluie » destiné à le protéger avant que le président ne se rende au marché couvert. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 27 avril 2022

Sur un marché populaire, Macron affiche son ambition sociale

Le service d'ordre du chef de l'Etat a brièvement déployé un « parapluie » destiné à le protéger avant que le président ne se rende au marché couvert. (Photo, AFP)
  • La séquence de deux heures a donné des sueurs froides à son service d'ordre, qui a dû déployer le parapluie contre un jet de tomates cerises qui n'a pas touché le président
  • Le chef de l'Etat a assuré qu'il allait «continuer à aller sur le terrain pour écouter, convaincre et puis agir»

CERGY-PONTOISE: Pour son premier déplacement depuis sa réélection, Emmanuel Macron a plongé dans l'effervescence et la bousculade du marché d'un quartier populaire, en affirmant sa volonté de donner un visage plus social à son second quinquennat. 

« J'arrive! »: au marché Saint-Christophe de Cergy (Val d'Oise), ville où Jean-Luc Mélenchon a obtenu 48% des voix au premier tour de la présidentielle, le chef de l'Etat a retrouvé, avec un plaisir évident, l'atmosphère agitée des bains de foule, multipliant poignées de main, embrassades, selfies et échanges plus ou moins longs les yeux dans les yeux. 

La séquence de deux heures a donné des sueurs froides à son service d'ordre, qui a dû déployer le parapluie contre un jet de tomates cerises qui n'a pas touché le président, alors que les habitants se pressaient pour l'approcher. 

« C'est comme si la campagne continuait », s'amusait un membre de son entourage, à un peu plus de six semaines des législatives. 

Annoncé au dernier moment, ce déplacement à une trentaine de km de Paris a fait suite à deux jours durant lesquels Emmanuel Macron était resté loin des regards après avoir sobrement célébré sa victoire avec 58,5% des suffrages face à Marine Le Pen. 

« Macron président! », « bravo! » et « félicitations! », ont crié de nombreux badauds, tandis que quelques « Macron démission! » étaient lancés entre les étals. 

Le chef de l'Etat a assuré qu'il allait « continuer à aller sur le terrain pour écouter, convaincre et puis agir ». « Etre au contact » alors que les sondages de la campagne ont mis en lumière son déficit de proximité et de prises en compte des difficultés des Français. 

« Dépositaire des colères »  

« Alors même que les résultats (de la présidentielle) ne sont pas encore promulgués, je n'oublie pas que les engagements que j'ai pris, ils n'étaient pas simplement des engagements de campagne », a-t-il promis. 

De fait, les habitants de ce quartier très populaire de Cergy l'ont surtout interpellé sur la cherté de la vie, les retraites, les difficultés d'emploi et le RSA. 

« Il m'a écouté, c'est bien, mais j'attends maintenant qu'il agisse », a témoigné Fatima, employée et mère de famille, qui « galère à joindre les deux bouts ». 

« Je suis le dépositaire de ces colères (...) Je veux que tout le monde travaille ensemble pour qu'on trouve des solutions », a expliqué Emmanuel Macron. En indiquant avoir choisi Cergy pour « apporter un message de considération et d'ambition », avec la volonté de donner à ces quartiers « tout au long de (son) mandat les moyens d'avancer ». 

« Dans les quartiers les plus pauvres, que ce soit dans les villes ou la ruralité, nous devons vraiment recréer les conditions d'une réelle et effective égalité des chances », a-t-il ajouté. « C'est le seul moyen de conjurer cette défiance » qui s'est « installée à l'égard de la chose publique » ainsi que ce »sentiment d'abandon » exprimé par les habitants. 

« Pour votre nouveau gouvernement, nommez des gens qui nous connaissent et qui agissent, pas des technocrates! », lui a lancé un quinquagénaire. 

Sans évoquer de noms, Emmanuel Macron a affirmé que le Premier ministre qu'il nommerait en remplacement de Jean Castex sera « quelqu'un qui est attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive ». 

« Je crois au dépassement, la couleur politique ne dit pas tout », a-t-il aussi souligné à un journaliste l'interrogeant sur la possibilité de voir une personnalité de gauche nommée. « Jean Castex venait de la droite. Il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies, parce que c'est aussi un homme de coeur et il a la fibre sociale », a ajouté le chef de l'Etat. 

La nomination du Premier ministre est attendue d'ici au 13 mai. Les spéculations vont aussi bon train sur un vaste remaniement du gouvernement, à moins de sept semaines du premier tour des législatives des 12 et 19 juin. 


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.