BRUXELLES : Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell "regrette profondément" la condamnation à la perpétuité du mécène turc Osman Kavala, accusé d'avoir tenté de renverser le gouvernement turc, et a demandé mardi sa libération.
"Nous regrettons profondément ce verdict, qui intervient moins de trois mois après que le Comité des ministres du Conseil de l'Europe a lancé une procédure d'infraction contre la Turquie pour avoir refusé d'appliquer l'arrêt juridiquement contraignant de la Cour européenne des droits de l'homme", a déclaré Josep Borrell dans un communiqué.
"La Cour a jugé en décembre 2019 que la détention de M. Kavala avait eu lieu en l'absence de preuves suffisantes qu'il avait commis une infraction. Elle a estimé que son arrestation et sa détention provisoire poursuivaient un but inavoué, à savoir le réduire au silence et dissuader d'autres défenseurs des droits humains de mener des activités légitimes", a rappelé le chef de la diplomatie de l'UE.
"La Turquie, en tant que membre du Conseil de l'Europe, a l'obligation de mettre en œuvre les décisions de la Cour. Son refus persistant d'appliquer ces décisions accroît les inquiétudes de l'UE concernant le respect par le système judiciaire turc des normes internationales et européennes", a-t-il averti.
"Nous appelons la Turquie à libérer Osman Kavala. En ces temps difficiles, protéger et défendre nos valeurs communes, en particulier la protection des droits de l'homme, est plus important que jamais", a-t-il conclu.
Détenu depuis plus de quatre ans et demi, Osman Kavala, 64 ans, a toujours nié les charges pesant contre lui. Il a dénoncé un "assassinat judiciaire" contre sa personne et l'influence du président Recep Tayyip Erdogan sur son procès.