Au Liban, le ramadan a une saveur particulièrement amère cette année

«Nous vivons et travaillons au jour le jour; personne ne sait si l’on pourra ouvrir nos portes demain avec tout ce chaos et la crise du carburant», déclare Ali, l’un des employés de la pâtisserie, à Arab News. (Photo fournie)
«Nous vivons et travaillons au jour le jour; personne ne sait si l’on pourra ouvrir nos portes demain avec tout ce chaos et la crise du carburant», déclare Ali, l’un des employés de la pâtisserie, à Arab News. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 26 avril 2022

Au Liban, le ramadan a une saveur particulièrement amère cette année

  • Le Liban est plongé dans une crise économique sans précédent depuis 2019: sa monnaie a déjà perdu plus de 90% de sa valeur sur le marché
  • Un rapport publié par Save the Children au début de 2022 montre que la pauvreté touche environ quatre millions de citoyens libanais

BEYROUTH: Pendant des décennies, Cremino – une pâtisserie très connue à Beyrouth –  mobilisait ses ressources pour répondre à la forte demande de gâteaux, d’éclairs, de tartes et d’autres délices pendant les mois de Noël, de Pâques et du ramadan.

Mais la réalité de ce ramadan est tout autre.

Les clients de la pâtisserie se font de plus en plus rares de nos jours. Le chef pâtissier et le propriétaire ont décidé de réduire les portions et de mettre plutôt l’accent sur le maintien de cette qualité exceptionnelle qui fait la réputation de la pâtisserie.

«Plus le temps passe, plus notre situation se dégrade. Nous vivons et travaillons au jour le jour; personne ne sait si on pourra ouvrir nos portes demain avec tout ce chaos et la crise du carburant», déclare Ali, l’un des employés de la pâtisserie, à Arab News.

ramadan

«Ce mois-ci est censé être un mois béni. Où allons-nous? Nul ne le sait.»

Les confiseurs et les détaillants locaux attendent généralement le ramadan avec impatience. Le mois sacré est couronné par l’Aïd el-Fitr, une célébration de trois jours pendant laquelle le jeûne, la foi et la discipline sont récompensés par de délicieuses friandises et de nouveaux habits.

Chadia, la gérante d’une boutique pour enfants appelée «Hello Baby», dit à Arab News: «Cette période, habituellement chargée pour moi, ne l’est plus. Une femme qui vient avec ses deux ou trois enfants peut à peine se permettre de leur acheter quelques vêtements pour l’Aïd. Aujourd’hui, la plupart repartent sans rien acheter. Cela me fend le cœur.»

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Dans les rues de Beyrouth, les affiches des candidats sont suspendues aux côtés de décorations modestes pour le ramadan. Alors que les élections parlementaires et présidentielle débutent le mois prochain, les partis politiques font campagne en promettant de meilleures conditions de vie pour leurs citoyens.

Le Liban est plongé dans une crise économique sans précédent depuis 2019. La monnaie a déjà perdu plus de 90% de sa valeur sur le marché et la flambée des prix a transformé les biens et services de base en produits de luxe.

Même dans un pays qui a l’habitude de trouver les moyens pour s’en sortir en toutes circonstances, l’effondrement continu des institutions de l'État n’a pratiquement épargné aucune entreprise.

Un rapport publié par Save the Children au début de l’année 2022 montre que la pauvreté touche environ quatre millions de citoyens libanais. De nombreux enfants sautent au moins un repas par jour et leur régime alimentaire consiste principalement à consommer des glucides, comme le riz et les pommes de terre. Leurs portions ont même été réduites de moitié.

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Jennifer Moorehead, directrice nationale de Save the Children, affirme que la situation dans le pays «échappe rapidement à tout contrôle» à la lumière des crises qui se multiplient sans aucun signe d’amélioration en perspective.

Dans la banlieue sud de Beyrouth, Oumm Hassan, une grand-mère de 72 ans, déplore la manière dont «les politiciens nous ont tous profondément humiliés. Personne n’est à l’abri de l’indignité qu’ils nous ont infligée».

«L’esprit du ramadan n’y est pas. Nous n’avons pas de quoi manger. Je recours au rationnement alimentaire tous les jours. C’est émotionnellement et spirituellement épuisant. Personne n’aura de cadeaux cette année. Il n’y aura ni vêtements neufs ni argent de poche pour mes petits-enfants. Quel Aïd, cette année… Il n’y a rien à célébrer. Il n’y a aucune raison de se réjouir.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.