France: cinq points à retenir de l'élection présidentielle

Cette photo montre la Tour Eiffel illuminée et le Champ de Mars à Paris, le 24 avril 2022, après la victoire du président français et candidat à la réélection du parti La République en Marche (LREM), Emmanuel Macron, lors des présidentielles françaises. (AFP)
Cette photo montre la Tour Eiffel illuminée et le Champ de Mars à Paris, le 24 avril 2022, après la victoire du président français et candidat à la réélection du parti La République en Marche (LREM), Emmanuel Macron, lors des présidentielles françaises. (AFP)
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Publié le Lundi 25 avril 2022

France: cinq points à retenir de l'élection présidentielle

  • Mme Le Pen a offert dimanche à l'extrême droite le meilleur résultat de son histoire
  • Lors de la célébration de sa victoire, au pied de la Tour Eiffel, Emmanuel Macron a reconnu le besoin urgent d'unifier le pays, et de répondre à ceux ayant voté contre lui

PARIS : Emmanuel Macron a été plutôt confortablement réélu président dimanche, mais sa bataille contre la candidate d'extrême droite Marine Le Pen a révélé une France largement divisée. Voici un bref état des lieux des principales lignes de fractures.

Mme Le Pen a offert dimanche à l'extrême droite le meilleur résultat de son histoire. Lors de la célébration de sa victoire, au pied de la Tour Eiffel, Emmanuel Macron a reconnu le besoin urgent d'unifier le pays, et de répondre à ceux ayant voté contre lui.

Un pays divisé

La carte de France des résultats de l'élection présidentielle révèle une profonde disparité territoriale. Emmanuel Macron est arrivé largement en tête à Paris ainsi que dans l'Ouest, le centre et le Sud-Ouest du pays. Marine Le Pen a quant à elle été principalement soutenue au Sud et dans les centres industriels du Nord.

Les centres-villes, les classes moyennes supérieures ainsi que les retraités ont surtout voté M. Macron. Les classes populaires ont quant à eux favorisé Mme Le Pen.

"Les grandes fractures sont avant tout sociales et générationnelles", a souligné Mathieu Gallard, directeur d'études chez Ipsos, expliquant que la division du pays entre les villes pro-Macron et les campagnes pro-Le Pen ne reflétaient pas complètement la réalité.

Abstention record

Le taux d'abstention a atteint 28%, soit le niveau le plus élevé depuis 1969.

Un autre signal pour le nouveau président élu: 8,6% ont préféré mettre un bulletin blanc ou nul, et donc ne choisir aucun des deux candidats.

Entre l'abstention et les votes blancs et nuls, un tiers des électeurs inscrits en France n'ont pas fait de choix lors de l'élection.

Emmanuel Macron "surnage dans un océan d'abstention, de bulletins blancs et nuls", a lancé le candidat de gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour de l'élection présidentielle.

Colère

Quelques manifestations se sont déroulées dans certaines villes en France, comme Paris, Rennes ou encore Toulouse, juste après l'annonce des résultats. Les militants, principalement issus de l'extrême gauche, exprimaient leur colère.

"On est partis pour cinq ans de libéralisme, avec une oligarchie parisienne qui a fait beaucoup de mal au pays", a affirmé à l'AFP Jironi Piques, manifestant à Toulouse qui n'a pas voté au second tour.

M. Macron, qui peine à se défaire de l'étiquette de "président des riches", a promis de "gouverner autrement" et d'être un "président pour tous". Toutefois, la crise sociale des "Gilets jaunes" qui a ébranlé son premier quinquennat n'a jamais été véritablement réglée.

Division générationnelle

Malgré ses 44 ans, Emmanuel Macron ne réussit pas à rassembler les jeunes derrière son projet et reste dépendant du vote des personnes âgées.

Les chiffres d'Ipsos et de la société d'analyse de données Sopra Steria montrent que si 61% des 18-24 ans ont voté M. Macron au second tour, 41% de cette classe d'âge s'est abstenue.

Dépassant d'une courte tête la candidate d'extrême droite chez les 25-34 ans et les 35-49 ans, le président français a toutefois été battu chez les 50-59 ans.

Emmanuel Macron a fini largement en tête chez les plus de 70 ans, avec 71% des voix, selon Ipsos-Sopra Steria.

"Nous avons une France âgée qui a massivement voté pour Emmanuel Macron et une France jeune qui s'est en partie détournée du scrutin", a ainsi mis en garde l'analyste politique Jérôme Jaffré, sur LCI. "C'est un fossé sociologique majeur".

Rejet massif en Outre-mer

Le président de la République n'a pas réussi à convaincre les territoires d'Outre-mer, qui avaient largement voté au premier tour pour le candidat de gauche radicale Jean-Luc Mélenchon.

Au second tour, ces territoires, qui font partie intégrante de la France et qui comptent près de trois millions d'habitants, ont préféré la candidate d'extrême droite.

Jouant sur les peurs envers Paris et M. Macron, Marine Le Pen a en effet facilement réussi à finir en tête des principales îles françaises des Caraïbes, la Guadeloupe et la Martinique, ainsi qu'en Guyane française en Amérique du Sud et dans les îles de l'océan Indien, la Réunion et Mayotte.

Emmanuel Macron a seulement dominé dans les îles du Pacifique, en Nouvelle Calédonie et en Polynésie française.

"Le sentiment anti-Macron est d'une puissance considérable", a estimé à l'AFP Martial Foucault, politologue spécialiste de l'Outre-Mer. "Si un vote Le Pen est majoritaire dans ces territoires, ce dimanche soir, c'est quand même un vote par défaut, avant tout, ce n'est pas un vote d'adhésion au programme de Marine Le Pen".


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.