Royaume-Uni: Murdoch lance sa nouvelle chaîne avec une interview choc de Donald Trump

Le président américain Donald Trump (à gauche) et Rupert Murdoch se congratulent chaleureusement lors d'un dîner pour commémorer le 75e anniversaire de la bataille de la mer de Corail le 4 mai 2017 à New York, New York. (Brendan Smialowski/AFP)
Le président américain Donald Trump (à gauche) et Rupert Murdoch se congratulent chaleureusement lors d'un dîner pour commémorer le 75e anniversaire de la bataille de la mer de Corail le 4 mai 2017 à New York, New York. (Brendan Smialowski/AFP)
Short Url
Publié le Mardi 26 avril 2022

Royaume-Uni: Murdoch lance sa nouvelle chaîne avec une interview choc de Donald Trump

  • «TalkTV» sera diffusée à partir de 19H00 (18H00 GMT) lundi avec un programme d'actualités suivi d'une interview de l'ancien président américain menée par le présentateur Piers Morgan
  • La chaîne Talk TV a été pensée pour faire concurrence à la conservatrice GB News, lancée l'été dernier

LONDRES: Présentateur star, interview de Donald Trump et concurrence affichée à la BBC: le magnat des médias Rupert Murdoch a lancé lundi au Royaume-Uni une nouvelle chaîne de télévision, misant sur des "débats animés" pour attirer les foules dans un monde médiatique britannique déjà surchargé.

Inaugurant l'antenne, le journaliste Tom Newton Dunn, visage et épaule droite vers l'avant, a présenté "TalkTV" comme une "nouvelle chaîne audacieuse", dans un habillage visuel - bleu parsemé de jaune - et sonore incisif.

Après un programme d'informations aux sujets accrocheurs - soldats britannique capturé en Ukraine, écriture inclusive et prince Andrew - la chaîne a diffusé une interview de l'ancien président américain menée par le présentateur Piers Morgan, connu pour ses virulentes saillies visant le supposé politiquement correct.

Un extrait vidéo de promotion de l'émission, intitulée "Uncensored", montrait Donald Trump quitter brusquement la salle après des échanges houleux sur l'élection présidentielle américaine de 2020 dont il a affirmé qu'elle lui avait été "volée".

Dans un communiqué, l'ancien président a estimé que M. Morgan avait essayé "illégalement et de manière trompeuse de couper son long et fastidieux entretien". "Tout sera là", a répliqué le journaliste, qui a présenté son émission comme un "forum sans peur pour des débats animés" et "célébrant le droit de chacun d'avoir une opinion".

Dans l'interview, Donald Trump assure qu'il a, quand il était au pouvoir, menacé son homologue russe Vladimir Poutine "comme on ne l'avait jamais menacé auparavant", au sujet de la perspective d'une invasion de l'Ukraine, refusant d'en dire davantage.

L'entretien marque le grand retour de Piers Morgan depuis qu'il a quitté en mars 2021, en direct, la matinale de la chaîne ITV. Il avait accusé de mensonge Meghan Markle, épouse du prince Harry, qui avait évoqué dans une interview ses idées suicidaires et le manque de soutien de la famille royale.

Selon des extraits dévoilés par le journal britannique The Sun, Donald Trump - déjà critique de Meghan Markle dans le passé - pense comme Piers Morgan que le prince est contrôlé par son épouse et que le couple finira par se séparer.

TalkTV est diffusée sur les télévisions britanniques, sur des plateformes de streaming et sur Youtube et sera animée par des journalistes du Times et du Sun, deux journaux dont M. Murdoch est propriétaire. L'interview du président américain sera aussi sur Fox Nation aux Etats-Unis et sur Sky News Australia.

«Cogner sur la BBC»

Pensée pour faire concurrence à GB News, chaîne conservatrice lancée l'été dernier, TalkTV fait son entrée dans un paysage médiatique britannique surchargé.

Déjà en juin 2020, le groupe de M. Murdoch, News Corp, avait lancé Times Radio, censée faire concurrence à BBC Radio 4, la chaîne publique d'actualités. 

Si le magnat australien a longtemps été irrité par la législation britannique qui interdit le genre de contenus pro-Trump qu'il peut diffuser sur sa chaîne Fox News aux Etats-Unis, il a trouvé un vivier fertile pour son empire au Royaume-Uni dans les polémiques et l'agenda "anti-woke" du Premier ministre Boris Johnson.

Et il a l'avantage d'entretenir de bonnes relations avec le gouvernement conservateur, qui a récemment pris pour cible la BBC et Channel 4, une autre chaine publique.

"Le réel objectif de M. Murdoch est de cogner sur la BBC", estime Jean Seaton, professeure des médias à l'université de Westminster et historienne officielle du groupe audiovisuel public.

"La BBC et les diffuseurs publics sont une épine dans le pied pour les intérêts commerciaux stratégiques de News International (la filiale britannique de News Corp)", a-t-elle ajouté. 

Selon Mme Seaton, "il s'agit de dénigrer les institutions britanniques au profit d'un impératif politique, sans vision alternative".


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
Short Url
  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.