PARIS : Au dernier jour de la campagne présidentielle vendredi, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a opposé sa relation aux Français à celle du président candidat, descendu «de l'Olympe exclusivement pendant quelques jours» et à la «relation toxique» avec le «peuple».
«La vraie question, c'est +est-ce qu'on peut arracher les Français à l'abstentionnisme en refusant de faire campagne comme il l'a fait avant le premier tour et en descendant de l'Olympe exclusivement pendant quelques jours+», a attaqué la candidate d'extrême droite, interviewée par Europe1 et CNews.
Emmanuel Macron a ainsi voulu, «plutôt que de présenter son projet, insulter gravement son adversaire», a accusé Mme Le Pen.
«Cela fait huit mois que je cherche dans cette campagne présidentielle à arracher les Français à l'abstentionnisme», a-t-elle plaidé à deux jours du second tour, affirmant qu'«Emmanuel Macron (la) traite +d'extrême droite+, il traite donc des millions de Français d'+extrême droite+» - et précisant qu'«extrême droite est une insulte».
A l'inverse, «jamais je n'ai eu de propos à l'égard des électeurs d'Emmanuel Macron exprimant un tant soit peu une hostilité», a affirmé Marine Le Pen.
«La tonalité (de la campagne) a brutalement changé entre le premier et le deuxième tours», a dit observer Mme Le Pen, alors que «l'ensemble des médias, des institutions déclenchent la diabolisation» de son parti: «c'est une tradition française, mais je trouve que ce n'est pas une tradition très démocratique».
«Je veux effectivement être la présidente de la concorde» et «de la réparation du peuple avec ses dirigeants», a-t-elle expliqué, fustigeant le président candidat qui «n'aime pas les Français», selon elle.
«Il n'a eu de cesse de les mépriser, de les insulter, de les traiter avec brutalité. Tout son quinquennat a été une succession de phrases humiliantes pour les Français», a-t-elle énuméré, dressant le bilan de «cinq ans de chaos» et «d'une relation toxique qu'Emmanuel Macron a mis en œuvre avec le peuple».
«Le comportement qu'il a eu à mon égard, c'est le comportement précisément qu'il a eu à l'égard des Français pendant cinq ans», a-t-elle estimé, évoquant le débat musclé qui a opposé mercredi les deux finalistes.
L'élection d'Emmanuel Macron «n'est pas une fatalité», a insisté la candidate, distancée d'une dizaine de points dans les derniers sondages. «Un autre choix est possible et (le) projet que je veux mettre en œuvre est un projet qui renforcera notre pays», a-t-elle ajouté.