Nouveaux heurts à l'Esplanade des Mosquées de Jérusalem

Des policiers israéliens dans l'enceinte des mosquées d'Al-Aqsa dans l'ancien ville de Jérusalem le 20 avril 2022 (Photo, AFP).
Des policiers israéliens dans l'enceinte des mosquées d'Al-Aqsa dans l'ancien ville de Jérusalem le 20 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 22 avril 2022

Nouveaux heurts à l'Esplanade des Mosquées de Jérusalem

  • Tôt vendredi matin, le forces de police israéliennes sont entrées sur l'Esplanade, troisième lieu saint de l'islam
  • La situation restait tendue sur l'Esplanade après des échanges de jets de pierres et de tirs de balles en caoutchouc

JERUSALEM:  De nouveaux heurts entre policiers israéliens et manifestants palestiniens ont fait plus d'une trentaine de blessés vendredi matin sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, lieu au coeur de tensions qui ont débordé ces derniers jours jusque dans la bande de Gaza.

Ces tensions interviennent un mois jour pour jour après une série d'attaques sanglantes ayant fait 14 morts en Israël. 

Tôt vendredi matin, le forces de police israéliennes sont entrées sur l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple, et des jeunes Palestiniens ont lancé des pierres dans leur direction, a constaté un journaliste de l'AFP.

Selon la police israélienne, vers 04h00 du matin, des "émeutiers masqués et arborant des drapeaux du Hamas" palestinien, ont lancé des pierres en direction du Mur des Lamentations, site de prière le plus sacré du judaïsme, situé en contrebas de l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille Ville de Jérusalem.

Le Croissant-Rouge palestinien a fait état d'au moins 31 blessés, dont deux grièvement et une dizaine qui ont été évacués vers des hôpitaux locaux.

Après les affrontements ayant fait plus de 200 blessés depuis une semaine, les autorités israéliennes ont fermé ce weekend les points de passage permettant aux Palestiniens de Cisjordanie occupée de se rendre à Jérusalem. 

Cela n'a pas empêché Thaer, 22 ans, de traverser "illégalement", dit-il à l'AFP. "Nous avons quitté Naplouse (nord de la Cisjordanie) hier soir vers 22H00. Nous avons grimpé le mur de séparation grâce à des cordes pour arriver vers minuit à Al-Aqsa", nom aussi en arabe de l'esplanade des Mosquées. "J'ai prié, j'ai dormi environ une heure et me suis réveillé au son des affrontements". 

Après des échanges de jets de pierres et de tirs de balles en caoutchouc tôt en matinée, des milliers de fidèles ont fait la prière de la mi-journée à la faveur d'une accalmie en ce troisième vendredi du mois sacré musulman du ramadan, qui coïncide avec la fin des célébrations de Pessah, la pâque juive.

Ces tensions interviennent un mois jour pour jour après une série d'attaques sanglantes en Israël, dont deux ont été perpétrées par des Palestiniens dans la métropole Tel-Aviv, ayant fait 14 morts. 

Depuis les attaques de Tel-Aviv, 24 Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués dans des affrontements ou incidents en Cisjordanie avec les forces israéliennes, notamment un jeune de 20 ans originaire de Jénine ayant succombé vendredi à des blessures subies la semaine dernière.

Cette nouvelle escalade a entraîné aussi des tirs de roquettes de groupes armés palestiniens depuis la bande de Gaza vers Israël et des frappes israéliennes en représailles sur cette enclave palestinienne de 2,3 millions d'habitants, sous blocus israélien et contrôlée par le Hamas islamiste, qui dit vouloir défendre l'esplanade des Mosquées.

Les tirs de roquettes de Gaza cette semaine, qui n'ont pas fait de blessés, sont les plus importants depuis la guerre meurtrière de 11 jours ayant opposé en mai 2021 le Hamas à Israël après des semaines de tensions à Jérusalem.

-Statu-Quo? 

La présence sur l'esplanade des Mosquées pendant le ramadan de nombreux juifs - autorisés à visiter le lieu sous certaines conditions et à des heures précises sans y prier, d'après le statu quo en vigueur - et le déploiement sur place de forces policières ont été largement perçus par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de "provocation". 

Plusieurs ministres arabes réunis dans la capitale jordanienne ont ainsi condamné "les attaques et les violations israéliennes contre les fidèles de la mosquée Al-Aqsa", sur l'esplanade des Mosquées, site administré par la Jordanie, mais dont l'accès est contrôlé par l'Etat hébreu.

"Israël préserve et continuera de préserver le statu quo sur le Mont du Temple" mais "nous n'accepterons en aucun cas des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza", a déclaré jeudi le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid.

Celui-ci venait de rencontrer la secrétaire d'Etat américaine adjointe pour les affaires du Proche-Orient, Yaël Lempert, et l'émissaire chargé des relations israélo-palestiniennes, Hady Amr. 

Les deux responsables américains se sont ensuite entretenus jeudi soir avec les dirigeants de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée.

"Le président (Abbas) a demandé l'intervention en urgence de l'administration américaine afin de mettre fin une fois pour toutes à l'escalade israélienne dans les Territoires palestiniens", a déclaré après la rencontre Hussein al-Cheikh, un ténor de l'Autorité palestinienne.

Pour sa part, le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a fait part vendredi de "sa profonde inquiétude" face aux violences depuis un mois en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés. 


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.