JÉRUSALEM: La police israélienne a empêché mercredi des centaines de manifestants nationalistes juifs de s'approcher du quartier musulman de la Vieille Ville de Jérusalem afin d'éviter des accrochages pouvant mener à une escalade entre Israël et des mouvements palestiniens.
Des organisations nationalistes avaient appelé à une grande marche dans la Vieille ville de Jérusalem, théâtre ces derniers jours de heurts entre manifestants palestiniens et des policiers israéliens, une manifestation considérée comme un geste de « provocation » de la part du gouvernement.
Plus d'un millier de manifestants arborant des drapeaux israéliens se sont rassemblées en début de soirée sur la place Tsahal, près de la mairie, en face de la Vieille Ville.
« Nous voulons aller dans la Vieille Ville de Jérusalem mais notre gouvernement nous en empêche », a déclaré Pnina, une fonctionnaire de 62 ans, alors que des centaines de manifestants ont tenté de s'approcher de la porte de Damas, entrée principale du quartier musulman de la ville.
Selon une équipe de l'AFP sur place, la police a bloqué l'accès à la porte de Damas à ces manifestants, dont plusieurs partisans du député d'extrême droite Itamar Ben Gvir, qui avait été interdit d'accès à ces lieux plus tôt en journée par le Premier ministre Naftali Bennett.
« Je ne permettrai pas que la provocation politique de Ben Gvir mette en danger les soldats et les policiers israéliens, et complique encore davantage leur mission », a dit le Premier ministre.
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est « profondément préoccupé par la détérioration de la situation à Jérusalem », a indiqué mercredi son porte-parole à New York. « Il est en contact avec toutes les parties afin de réduire les tensions, d'empêcher les actions et la rhétorique incendiaires »
Vendredi et dimanche, des accrochages entre manifestants palestiniens et policiers israéliens avaient fait plus de 170 blessés sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme, alors que coïncident les célébrations du mois musulman du ramadan et de Pessah, la pâque juive.
La présence de Juifs, qui peuvent visiter l'esplanade à des conditions et des heures précises mais ne peuvent y prier en vertu d'un accord tacite, et de policiers sur place pendant le ramadan, a été perçu comme un geste de provocation de la part de Palestiniens et de pays de la région.
Le gouvernement de coalition de M. Bennett est d'ailleurs fragilisé par les violences récentes à Jérusalem, notamment sur l'esplanade des Mosquées, et des attaques meurtrières en Israël.
Le parti arabe Raam, le premier de l'histoire à soutenir un gouvernement israélien, a suspendu dimanche son soutien à la coalition en raison des violences, tandis que des députés de droite au sein de la coalition sont sous pression pour lâcher un gouvernement jugé trop favorable à la minorité arabe, selon une partie de l'opposition.
« Bennett, la sécurité de la coalition n'est pas la sécurité de l'Etat », a accusé mercredi M. Ben Gvir, ténor de la formation d'opposition « Sionisme religieux ».
L'an dernier, le mouvement islamiste Hamas avait lancé des salves de roquettes vers le territoire israélien alors que devait s'amorcer une marche réunissant des organisations ultranationalistes dans la Vieille Ville de Jérusalem.