Législatives: Roussel appelle les responsables de gauche à se retrouver lundi

Fabien Roussel prononce un discours lors d'une conférence de presse au siège du PCF à Paris, le 14 avril 2022. (Photo, aFP)
Fabien Roussel prononce un discours lors d'une conférence de presse au siège du PCF à Paris, le 14 avril 2022. (Photo, aFP)
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Publié le Jeudi 21 avril 2022

Législatives: Roussel appelle les responsables de gauche à se retrouver lundi

  • Les manoeuvres ont commencé à gauche pour les législatives. LFI a proposé aux communistes et aux écologistes de discuter, mais pas aux socialistes, qui eux leur ont tendu la main pour ces discussions
  • Le chef de file des communistes a proposé « un contrat de législature» entre toutes les forces de gauche, « qui ne peut pas être uniquement celui de l'Union populaire», autour de « dix axes de rassemblement»

PARIS : Fabien Roussel a invité les Insoumis, les communistes, les socialistes et les écologistes à se retrouver "dès lundi", dans "un lieu neutre" pour discuter des législatives et "additionner les forces de gauche" au lieu de "les effacer".

Le candidat communiste à la présidentielle, qui a obtenu 2,3% des voix au premier tour, a par ailleurs appelé une nouvelle fois les électeurs "à ne pas se tromper de colère" dimanche, et "à utiliser le bulletin Macron pour battre Marine Le Pen dans les urnes". 

Le chef de file des communistes a proposé "un contrat de législature" entre toutes les forces de gauche, "qui ne peut pas être uniquement celui de l'Union populaire", autour de "dix axes de rassemblement". "Mettons en commun ce qui nous rassemble tout en laissant à chaque force politique la possibilité de défendre ce qui lui est propre", a-t-il expliqué, dans une conférence de presse.

Les manoeuvres ont commencé à gauche pour les législatives. LFI a proposé aux communistes et aux écologistes de discuter, mais pas aux socialistes, qui eux leur ont tendu la main pour ces discussions.  

Il a souhaité une réunion rapide des responsables des forces de gauche: "Je souhaite que l'on puisse se retrouver ensemble, le plus rapidement possible dès lundi ou mardi, en début de semaine, retrouvons-nous ensemble et affichons ensemble notre détermination".

"Personne, y compris Jean-Luc Mélenchon et l'Union populaire, ne peut gagner tout seul", a assuré M. Roussel. "Créons les conditions d'additionner nos voix et non pas de les effacer", a-t-il poursuivi, estimant que "l'union doit se faire avec tout le monde".

Mais si les forces de gauche sont majoritaires à l'assemblée en juin, ce qu'il espère, "je soutiendrai la position que Jean-luc Mélenchon soit Premier ministre". Le chef de file des Insoumis, qui a rassemblé 21,95% des voix a demandé mardi aux Français de l'élire "Premier ministre" aux législatives de juin.

Pour cela, il demande d'abord "que tous les candidats de gauche sortants fassent l'objet d'un accord" de toutes les forces de gauche pour soutenir leurs réélections, "et pas pour les faire battre". Il souhaite aussi "garantir un groupe" pour les écologistes, qui n'en ont aucun actuellement à l'Assemblée.

Il appelle ensuite, pour les autres circonscriptions où la gauche peut l'emporter, à un "rassemblement autour des candidats les mieux placés", en se basant sur les résultats de la présidentielle, mais aussi sur "les élections intermédiaires", comme le demandent les écologistes, et "l'ancrage local des candidats".


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.