L'AIEA réclame à l'Iran des explications concernant un site nucléaire clandestin

Des responsables de l'Agence internationale de l'énergie atomique ont demandé au Conseil national de la résistance iranienne de fournir des détails sur les allégations selon lesquelles l'Iran aurait un site nucléaire clandestin. (Photo, Reuters)
Des responsables de l'Agence internationale de l'énergie atomique ont demandé au Conseil national de la résistance iranienne de fournir des détails sur les allégations selon lesquelles l'Iran aurait un site nucléaire clandestin. (Photo, Reuters)
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Publié le Vendredi 16 octobre 2020

L'AIEA réclame à l'Iran des explications concernant un site nucléaire clandestin

  • L'embargo sur les armes nucléaires en Iran, mandaté par l'ONU, expire cette semaine
  • Les experts s'attendent à une croissance du commerce d'armes iraniennes avec des pays comme la Syrie, l'Irak et le Yémen

CHICAGO: Des responsables de l'Agence internationale de l'énergie atomique ont demandé au Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) de fournir des détails sur les allégations selon lesquelles l'Iran aurait un site nucléaire clandestin. L'embargo sur les armes nucléaires en Iran, mandaté par l'ONU, expire cette semaine.

La levée de l'embargo sur les armes de l'ONU contre l'Iran ouvre la porte à Téhéran pour acheter et vendre des armes à des pays voisins comme la Syrie, l'Irak et le Yémen, a déclaré jeudi un groupe d'experts accueilli par l'Institut des États arabes du Golfe à Washington (AGSIW).

Les experts ont déclaré que l'Iran serait en mesure d'acheter des armes à la Chine et à la Russie, dont des avions de combat de haute technologie et des missiles sophistiqués entre autres. Le groupe a ajouté que cela permettrait aussi à l'Iran de poursuivre son programme nucléaire.

Ali Safavi, membre du Parlement iranien en exil, a déclaré à «The Ray Hanania Show», émission de radio basée à Detroit et parrainée par Arab News, que le CNRI détient des preuves sur l’existence d’une installation nucléaire secrète en Iran. Safavi a déclaré au cours de l’entrevue que le CNRI divulguerait les informations publiquement lors d'une conférence de presse prévue vendredi.

Les plans de l’Iran pour fabriquer une arme nucléaire ont été contrôlés par un embargo mandaté par les Nations Unies en juillet 2007, en vertu du Plan d’action global conjoint (PAGJC).

Le PAGJC expire le 18 octobre. Le président américain Donald Trump a déclaré qu'il imposerait un autre embargo à Téhéran. Des experts estiment cependant que les pays européens vont vendre des armes et des équipements militaires à l'Iran une fois l'embargo de l'ONU échu.

Ces armes pourraient inclure «des véhicules de combat blindés, de l'artillerie lourde, des avions de combat, hélicoptères d'attaque, des navires de guerre, mais surtout des missiles de croisière et des lanceurs», a déclaré Hussein Ibish, chercheur résident de l'AGSIW.

« Tout cela est devenu possible parce que justement les efforts des États-Unis pour lancer la procédure de grief du PAGJC n'ont pas fonctionné, et parce que personne n’a voulu autoriser l'extension », a-t-il ajouté.

La discussion de jeudi avait pour thème « Après l’embargo: le programme d’armes de l’Iran et son impact régional». Ali Alfoneh, chercheur principal de l’AGSIW, David Des Roches, chercheur non résident de l’AGSIW, et Kirsten Fontenrose, professeur associé à l’Université de la défense nationale, en faisaient également partie.

Ces experts en armées et en armement ont convenu que la fin de l'embargo n’entraînerait sans doute pas un stockage d'armes par les clients privés de l'Iran, tels que le Hezbollah, mais qu’ils s'attendent à une croissance du commerce d'armes iraniennes avec des pays comme la Syrie, l'Irak et le Yémen, avec un impact sur les problèmes de sécurité régionaux.

«Le Hezbollah n'adopterait jamais les résolutions de sécurité de l'ONU», a déclaré Ali Alfoneh. «Ça ne serait pas au profit des clients extra-gouvernementaux de l'Iran, comme le Hezbollah».

La levée de l'embargo donnerait l'occasion à des gouvernements régionaux comme l'Irak et la Syrie d’acheter des armes à l'Iran afin de renforcer leurs arsenaux respectifs.

«Les Iraniens ont fait passer en contrebande de nombreux articles sous embargo à leurs alliés dans la région. Mais avec la levée de l'embargo, le volume et le flux deviendront plus importants», a déclaré Fontenrose.

«L'échec du PAGJC a été un énorme choc pour les leaders politiques en Iran», a déclaré Alfoneh. «L'avenir est très incertain. Même si cette administration change, je ne suis pas entièrement convaincu que le candidat à la présidentielle Joe Biden adopterait le même accord. Il est très probable que des modifications seraient apportées, le cas échéant».

«Vous allez avoir des extrémistes à Téhéran qui ralentiraient un accord nucléaire, et qui ne seraient pas d'accord avec l'administration Trump. Ou encore, vous aurez l'Iran à la table de négociations, mais en s’attend pas à grand-chose avec l'administration Biden», estime Fontenrose.

«En ce moment, Israël dit que nous devons faire quelque chose au sujet de ce programme nucléaire si l'Iran continue d’en abuser. Si cela reste en place, c'est une autre histoire. Mais si l'Iran continue d'accélérer son retrait du PAGJC, ou d'augmenter sa production, Israël pourrait effectuer à nouveau des frappes contre ses installations. Et rendus là, il se peut que l’on voit les EAU impliqués dans la planification de ces frappes, plutôt que dans leur l'exécution».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".