Ukraine: la barre des cinq millions de réfugiés franchie moins de deux mois après l'invasion

Des réfugiés d'Ukraine traversent la frontière ukraino-polonaise au poste frontière de Medyka, dans le sud-est de la Pologne, le 8 avril 2022. (Photo, AFP)
Des réfugiés d'Ukraine traversent la frontière ukraino-polonaise au poste frontière de Medyka, dans le sud-est de la Pologne, le 8 avril 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 20 avril 2022

Ukraine: la barre des cinq millions de réfugiés franchie moins de deux mois après l'invasion

Des réfugiés d'Ukraine traversent la frontière ukraino-polonaise au poste frontière de Medyka, dans le sud-est de la Pologne, le 8 avril 2022. (Photo, AFP)
  • Selon le HCR, 5 034 439 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe, soit 53 850 de plus que le chiffre publié mardi 
  • Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés, les hommes de 18 à 60 ans étant susceptibles d'être mobilisés et n'ayant pas le droit de partir

GENÈVE: La barre des cinq millions de réfugiés ukrainiens a été franchie moins de deux mois après le début de l'invasion russe le 24 février, selon les chiffres du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés publiés mercredi. 

Selon le HCR, 5 034 439 Ukrainiens ont quitté leur pays depuis le début de l'invasion russe, soit 53 850 de plus que le chiffre publié mardi. 

« Après huit semaines de conflit, nous en sommes à cinq millions, et ce n'est pas fini, cinq millions d'histoires singulières de pertes et de traumatismes », a déclaré Kelly Clements, la Haut-Commissaire adjointe de l'agence de l'ONU pour les réfugiés. 

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), également rattachée à l'ONU, a indiqué que plus de 218 000 non-Ukrainiens, essentiellement des étudiants et des travailleurs migrants, ont aussi quitté l'Ukraine pour les pays voisins, ce qui signifie que plus de 5,25 millions de personnes au total ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. 

Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés, les hommes de 18 à 60 ans étant susceptibles d'être mobilisés et n'ayant pas le droit de partir. 

Près des deux tiers des enfants ukrainiens ont dû fuir leur foyer, y compris ceux se trouvant toujours dans le pays. 

Par ailleurs, près de 7,1 millions de personnes ont quitté leur foyer mais se trouvent toujours en Ukraine, selon l'OIM. 

Avant l'invasion russe, l'Ukraine comptait une population de 37 millions de personnes dans les régions sous le contrôle de son gouvernement. Ce chiffre exclut la Crimée (sud) annexée en 2014 par la Russie, et les régions de l'est contrôlées par des séparatistes prorusses. 

Pologne 

Près de six réfugiés Ukrainiens sur 10 (2 825 463) se trouvent en Pologne, qui accueille de très loin le plus grand nombre, même si certains d'entre eux se rendent ensuite dans d'autres pays européens.  

Parallèlement, un peu moins de 740 000 personnes ont traversé la frontière polonaise pour entrer en Ukraine, selon les gardes-frontières polonais. 

Avant la guerre, environ 1,5 million d'Ukrainiens vivaient en Pologne, principalement des travailleurs migrants. 

Roumanie 

Un total de 757 047 Ukrainians ont quitté leur pays pour entrer en Roumanie, dont une bonne partie est arrivée par la Moldavie, enclavée entre la Roumanie et l'Ukraine. 

La plupart ont continué leur périple vers d'autres pays. 

Russie 

Le nombre de réfugiés en Russie s'élevait mardi à 549 805, au 19 avril. 

Le HCR note aussi que, entre le 18 et le 23 février, 105 000 personnes sont passées des territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk (est de l'Ukraine) en Russie. 

Hongrie 

Un total de 471 080 Ukrainiens sont entrés en Hongrie. 

Moldavie 

La frontière moldave est la plus proche du grand port ukrainien d'Odessa. 

Selon le HCR, 426.964 Ukrainiens étaient entrés mardi en Moldavie, ex-république soviétique et petit pays de 2,6 millions d'habitants parmi les plus pauvres de l'Europe. La plupart de ces réfugiés ont continué leur voyage vers d'autres pays. 

Slovaquie 

Un total de 342 813 réfugiés sont arrivés d'Ukraine en Slovaquie depuis le début de la guerre, selon les chiffres du HCR datés du 19 avril. 

Bélarus 

Mardi, 23 759 Ukrainiens avaient trouvé refuge au Bélarus, proche allié de la Russie. 

Méthode 

Le HCR précise que pour les pays frontaliers de l'Ukraine qui font partie de l'espace Schengen (Hongrie, Pologne, Slovaquie), les chiffres présentés par le Haut commissariat dénombrent ceux qui ont traversé la frontière et sont entrés dans le pays. Le HCR estime »qu'un grand nombre de personnes ont poursuivi leur chemin vers d'autres pays ». 

De plus, l'organisation indique ne pas compter les gens originaires de pays limitrophes qui quittent l'Ukraine pour rentrer chez eux. 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.