Présidentielle: Macron met l'accent sur le travail

Emmanuel Macron prend la parole lors d'une réunion de campagne électorale à Marseille, dans le sud de la France, le 16 avril 2022. (Photo, AFP)
Emmanuel Macron prend la parole lors d'une réunion de campagne électorale à Marseille, dans le sud de la France, le 16 avril 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 19 avril 2022

Présidentielle: Macron met l'accent sur le travail

Emmanuel Macron prend la parole lors d'une réunion de campagne électorale à Marseille, dans le sud de la France, le 16 avril 2022. (Photo, AFP)
  • Emmanuel Macron met l'accent sur le travail, en repoussant notamment l'âge légal de départ à la retraite
  • Il va nommer un Premier ministre qui sera «directement chargé de la Planification écologique» pour «faire de la France la première grande nation à sortir du gaz, du pétrole et du charbon»

PARIS: Le candidat Emmanuel Macron met l'accent sur le travail, en repoussant notamment l'âge légal de départ à la retraite, et insiste, depuis le premier tour, sur l'écologie pour briguer un deuxième mandat. 

TRAVAIL, IMPÔTS ET POUVOIR D'ACHAT 

  • Conditionner le RSA à 15 ou 20 heures d'activité d'insertion 
  • Engager le versement automatique des aides sociales dès 2023 
  • Maintenir le « bouclier » sur les prix de l'énergie et confirmer la ristourne à la pompe de 15 à 18 centimes 
  • Supprimer la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), soit 10 milliards d'euros d'allègement fiscal par an 
  • Tripler le plafond de la « prime Macron » (sans charges ni impôts). Une entreprise qui verse des dividendes devra récompenser aussi ses salariés (prime  Macron, participation ou intéressement) 
  • Supprimer la redevance audiovisuelle 
  • Pas d'impôt sur les successions jusqu'à 150 000 euros par enfant et 100 000 pour les autres membres de la famille 
  • Mise en place d'un « compte épargne-temps universel » 
  • Garantie d'une solution de garde « accessible » pour tout parent d'enfant de moins de trois ans et jusqu'à 12 ans pour les parents solo 
  • Les couples en union libre pourront déclarer ensemble leur impôt sur le revenu 
  • « Chèque alimentaire » dès cette année pour les ménages modestes et les classes moyennes, notamment pour acheter en circuit court 
  • Relever le point d'indice des fonctionnaires dès cette année 

RETRAITE ET SENIORS 

  • Relever progressivement l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans d'ici 2027, avant éventuellement de le porter à 65 ans, modulable pour les métiers pénibles 
  • Indexer les retraites sur l'inflation dès cet été, soit 4,5% de hausse 
  • Augmenter la pension minimale à taux plein à 1 100 euros par mois, y compris pour les retraités actuels 
  • Proposer un cumul emploi-retraite plus simple et plus avantageux 
  • Prime pour prendre en charge jusqu'à 70% des coûts des travaux d'adaptation des logements  
  • Lancer une convention citoyenne pour réfléchir à la fin de vie 

ECOLOGIE 

  • Nommer un Premier ministre qui sera « directement chargé de la Planification écologique » pour « faire de la France la première grande nation à sortir du gaz, du pétrole et du charbon » 
  • Construire six centrales nucléaires de nouvelle génération, étude sur 8 autres 
  • Décupler la puissance solaire, implanter 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050, développer la filière hydrogène et produire des millions de véhicules électriques et hybrides  
  • Mettre en place un système de « leasing » pour disposer d'un véhicule électrique pour environ 80 à 100 euros par mois 
  • Conditionner la rémunération des dirigeants des grandes entreprises au respect des objectifs environnementaux et sociaux 
  • Rénover 700 000 logements par an 
  • Plan de purification de l'air dans les écoles, les hôpitaux et les bâtiments publics 

EDUCATION 

  • Accroître la rémunération des enseignants, en fonction de missions supplémentaires 
  • Mettre les mathématiques dans le tronc commun du lycée 
  • 30 minutes de sport par jour en primaire dès 2022, 2 heures en plus par semaine au collège  
  • Faire découvrir des métiers aux collégiens dès la 5e, dont les métiers techniques et manuels, en conviant des entreprises pour les présenter  
  • Enseigner le code informatique au collège 
  • Réformer le lycée professionnel en accroissant les stages en entreprise 
  • Moduler les places dans l'enseignement supérieur en fonction des débouchés 
  • Garantir le remplacement des enseignants absents 
  • Donner davantage de liberté aux directeurs d'établissements pour recruter un partie de l'équipe pédagogique 

SANTÉ 

  • Relocaliser en France la production de médicaments 
  • Lancer un chantier pour lutter contre les déserts médicaux 
  • Recruter 50 000 infirmiers et aides-soignants supplémentaires d'ici 2027 
  • Réformer la gouvernance à l'hôpital en donnant davantage de poids aux soignants 

IMMIGRATION 

  • Renforcer le contrôle des frontières européennes et nationales 
  • Accélérer les procédures d'asile et expulser plus efficacement en cas de refus 
  • Soumettre l'obtention d'un titre de long séjour à la réussite d'un examen de français et une insertion professionnelle 
  • Expulsion des étrangers qui troublent l'ordre public  

SECURITE 

  • Achever le doublement de la présence des forces de l'ordre sur la voie publique et le déploiement de 200 nouvelles brigades de gendarmerie 
  • Pour les délits du quotidien, instaurer des amendes forfaitaires 
  • Recruter 8 500 magistrats et personnels de justice supplémentaires 
  • Doubler le nombre de réservistes opérationnels des armées 

INSTITUTIONS 

  • Créer une « convention transpartisane » pour moderniser les institutions. Emmanuel Macron s'est dit favorable au vote à la proportionnelle  
  • Création d'une nouvelle catégorie d'élu local, le conseiller territorial 

« Attentat terroriste » en France : un mort, le ministre de l'Intérieur blâme l'Algérie sur l'immigration

La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche.
  • Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

MULHOUSE, FRANCE : Samedi, dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche. Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

Selon des témoignages concordants obtenus par l'AFP, l'assaillant a crié « Allah u Akbar » (« Dieu est le plus grand » en arabe) à plusieurs reprises samedi, lors de l'attaque menée dans la ville de Mulhouse, ainsi que lors de son interpellation par les forces de l'ordre.

Selon le parquet de Mulhouse, l'assaillant a agressé les victimes avec un couteau, blessant notamment un Portugais de 69 ans qui est décédé.

Deux policiers municipaux ont été grièvement blessés, l'un à la carotide et l'autre au thorax, a affirmé à l'AFP le procureur de Mulhouse Nicolas Heitz. Si le second a pu sortir de l'hôpital, le premier doit être transféré dimanche au centre hospitalier de Colmar, à environ 40 kilomètres de Mulhouse. Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a précisé le procureur.

En déplacement au Salon de l'agriculture à Paris, Emmanuel Macron a dénoncé un « acte de terrorisme islamiste » qui ne fait pas de doute.

Nicolas Heitz a déclaré que le suspect était inscrit au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.

Interrogé sur la chaîne TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et accusé l'Algérie de l'avoir refusé à dix reprises.

« Une fois de plus, c'est le terrorisme islamiste qui a frappé. Et, une fois de plus, j'ajoute que ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l'origine de cet acte terroriste », a-t-il lancé.

Devant l'hôtel de police de Mulhouse, où il a rendu hommage au sang-froid des policiers, M. Retailleau a précisé que le suspect présentait également « un profil schizophrène » et que son acte présentait « une dimension psychiatrique ».

Selon des sources syndicales, le suspect était placé sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence.

Les faits se sont déroulés à 15 h 40 (14 h 40 GMT), près d'un marché très animé du quartier populaire.

L'homme a d'abord blessé grièvement des agents de stationnement, puis un sexagénaire portugais, mortellement atteint d'un coup de couteau.

« Nous ne savons pas s'il s'est trouvé par hasard sur son chemin ou s'il a fait un acte de bravoure en s'interposant », a indiqué le ministre.

L'assaillant a ensuite été poursuivi par des policiers municipaux qui sont parvenus à le maîtriser sans faire usage d'armes à feu.

À la nuit tombée, plusieurs membres de la police scientifique s'affairaient encore à la lueur d'un projecteur sur la dalle située à l'extérieur du marché couvert. Le périmètre était gardé par des militaires.

« Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil », a réagi le Premier ministre centriste François Bayrou, qui a adressé ses « félicitations aux forces de l'ordre pour leur intervention rapide ».

« L'horreur vient de saisir notre ville », a déploré la maire de Mulhouse, Michèle Lutz, sur Facebook.

En janvier, un homme de 32 ans avait blessé une personne au couteau dans un supermarché d'Apt, dans le sud de la France, en criant « Allah Akbar ». Il a été inculpé et écroué pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.

Fin janvier, le procureur antiterroriste, Olivier Christen, avait souligné que « l'absence d'actes terroristes mortels en France en 2024 ne reflète pas une diminution du risque terroriste », rappelant que neuf attentats ont été déjoués l'an dernier sur le territoire français.


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

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  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
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  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.