ALGER: Le tribunal de Dar El Beïda, dans la banlieue d'Alger, a abandonné jeudi la majorité des charges retenues contre l'opposant Fodil Boumala, activiste du « Hirak », le condamnant à une amende pour avoir appelé à manifester, selon son avocat.
Le tribunal a condamné M. Boumala, un ancien journaliste, à une amende de 50 000 dinars (330 euros) pour « incitation à attroupement non armé ».
Mais il a été acquitté des accusations d’« insulte à un corps constitué » et de « diffusion de publications pouvant porter atteinte à l'intérêt national », a précisé à l'AFP cet avocat, Me Abdelghani Badi.
« Nous ne sommes pas satisfaits de ce jugement car Boumala n’a commis aucun délit pour lequel il mérite d’être poursuivi. C’est une question de principe », a ajouté l'avocat, qui envisage d'interjeter appel.
Figure du mouvement de protestation populaire « Hirak », Fodil Boumala avait été arrêté le 14 juin puis remis en liberté en attendant son procès le 2 juillet, mais l’audience a été reportée à plusieurs reprises.
Le parquet de Dar El Beïda avait requis deux ans de prison ferme et une amende de 100 000 dinars à son encontre.
M. Boumala avait été relaxé le 1er mars après avoir été emprisonné à la suite d'une arrestation liée au « Hirak ».
Les autorités algériennes ciblent depuis de nombreux mois opposants politiques, journalistes et internautes, multipliant poursuites judiciaires et condamnations, afin d'empêcher une reprise du « Hirak » suspendu par la pandémie de Covid-19.
Quelque 88 personnes sont actuellement derrière les barreaux en Algérie pour des faits liés à la contestation, la plupart pour des publications sur Facebook, d'après le Comité pour la libération des détenus (CNLD), une association qui recense et soutient les prisonniers d'opinion.