Raids israéliens à Gaza après un tir de roquette, réunion à l'ONU

Des flammes et de la fumée s'élèvent lors des frappes aériennes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 avril 2022 (Photo, AFP).
Des flammes et de la fumée s'élèvent lors des frappes aériennes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 20 avril 2022

Raids israéliens à Gaza après un tir de roquette, réunion à l'ONU

  • Tôt le matin, l'armée israélienne a affirmé avoir bombardé un site d'armement du Hamas
  • Ces violences interviennent dans un contexte de tensions continues entre Israéliens et Palestiniens, aggravées par quatre attaques menées en Israël entre le 22 mars et le 7 avril

JÉRUSALEM: L'armée de l'air israélienne a mené mardi des frappes contre la bande de Gaza, les premières depuis trois mois, en représailles à un tir de roquette depuis l'enclave palestinienne, sur fond d'escalade ces dernières semaines.

A l'issue d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l'ONU sur les violences israélo-palestiniennes, cinq pays européens ont affirmé dans une déclaration commune que "la violence doit cesser immédiatement" et "le statu quo des lieux saints doit être pleinement respecté". 

"Nous condamnons tous les actes de terrorisme et les tirs de roquettes depuis Gaza vers le sud d'Israël", ont ajouté l'Irlande, la France, l'Estonie, la Norvège et l'Albanie.

Tôt le matin, l'armée israélienne a affirmé avoir bombardé un site d'armement du Hamas, mouvement islamiste armé au pouvoir dans la bande de Gaza, un territoire pauvre où vivent environ 2,3 millions de Palestiniens sous blocus israélien. Les frappes n'ont pas fait de victime.

Les raids ont suivi un tir de roquette lundi soir depuis Gaza vers le sud d'Israël limitrophe. La roquette a été néanmoins interceptée par le bouclier antimissile israélien.

Ces violences interviennent dans un contexte de tensions continues entre Israéliens et Palestiniens, aggravées par quatre attaques menées en Israël entre le 22 mars et le 7 avril, qui ont fait 14 morts au total.

Dans la foulée de ces attaques, l'armée israélienne a mené plusieurs opérations, certaines meurtrières, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'Etat hébreu depuis 1967, notamment dans des régions d'où étaient originaires certains auteurs des attentats en Israël.

Arrestations, blessés 

Mardi, l'armée israélienne a indiqué avoir arrêté cinq personnes dans des opérations de "contreterrorisme" en Cisjordanie.

En outre, le village de Burqa, en Cisjordanie, a été le théâtre d'affrontements entre l'armée israélienne et des Palestiniens qui protestaient contre une marche de juifs nationalistes en direction du site proche de Homesh, une colonie évacuée en 2005 et dont les colons exigent la reconstruction.

L'armée a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre les manifestants dont une cinquantaine ont été traités pour inhalation de gaz, quatre ont été blessés par des grenades lacrymogènes et sept par des balles en caoutchouc selon le Croissant-Rouge palestinien.

A Jérusalem-Est, la police n'a pas autorisé une marche d'organisations de la droite nationaliste israélienne autour de la Vieille ville, de crainte de dérapages.

Plus de 150 Palestiniens ont été blessés lors de heurts avec les forces israéliennes vendredi et dimanche sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, des violences qui ont coïncidé avec les fêtes juives de Pessah et le mois sacré musulman du ramadan. 

L'esplanade des Mosquées est le troisième lieu saint de l'islam, mais aussi le lieu le plus sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple. Pendant le ramadan, il accueille quotidiennement des dizaines de milliers de fidèles musulmans et il est également visité par des juifs à des horaires précis.

Mais la présence de juifs pendant le ramadan et surtout l'intervention des forces israéliennes sur l'esplanade contre les fidèles musulmans ont suscité la colère des Palestiniens.

«Provocations»

L'année dernière, après des violences à Jérusalem-Est au cours desquelles des centaines de Palestiniens ont été blessés par la police israélienne, le Hamas avait lancé des salves de roquettes sur Israël. Une étincelle qui avait provoqué une guerre meurtrière de 11 jours entre le Hamas et l'armée israélienne.

Lundi, le Jihad islamique a menacé d'une escalade. "Nous ne pouvons plus rester silencieux face à ce qui se passe à Jérusalem et en Cisjordanie", a déclaré Ziad al-Nakhalé, le chef de ce mouvement palestinien disposant selon le renseignement israélien de milliers de combattants et de roquettes à Gaza.

Face au risque d'escalade, le président turc Recep Tayyip Erdogan, a mis en garde, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue israélien Isaac Herzog, contre les menaces pesant selon lui sur le statut de l'esplanade des Mosquées. Il est "nécessaire de ne pas permettre les provocations et les menaces (...)", a-t-il dit.

M. Herzog a, lui, affirmé que son pays cherchait à "maintenir le statu quo et la liberté de culte".

Les Emirats arabes unis ont eux convoqué l'ambassadeur d'Israël pour protester contre "les attaques visant des civils" à Jérusalem-Est et "les incursions" de la police israélienne sur l'esplanade. 

Cherchant à calmer la situation, le secrétaire d'Etat Anthony Blinken a appelé mardi le président palestinien Mahmoud Abbas et son homologue israélien Yaïr Lapid.

M. Lapid a mis en avant, selon son bureau, la réaction "responsable et mesurée d'Israël face à des émeutes de centaines d'"extrémistes musulmans".


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".