ROME: Une étude de la fondation Leone Moressa a analysé les impôts payés par les 5,26 millions de migrants en Italie. Les résultats montrent que les immigrants apportent un bénéfice net à l'économie de 500 millions d'euros (587 millions de dollars) par an.
En Italie, les travailleurs étrangers produisent 9,5 % du produit intérieur brut (PIB), avec leurs impôts de 18 milliards d'euros par an – un chiffre qui serait plus élevé si les revenus du travail non déclaré pouvaient être pris en compte.
Les données montrent que les immigrés du Maroc en particulier possèdent une «attitude d'entreprise exceptionnelle» et «offrent des ressources financières remarquables à leur pays d'accueil».
Les Marocains constituent aujourd’hui la plus grande communauté d'immigrants non européens en Italie. Ils vivent principalement dans les régions du nord de la Lombardie, du Piémont et de l'Émilie-Romagne.
C'est une communauté économiquement active – 20 % des Marocains installés en Italie sont des entrepreneurs. Beaucoup d'autres sont médecins dans les hôpitaux italiens et luttent contre le coronavirus.
«Les chiffres montrent que la présence des immigrés en Italie est très productive. Le total des impôts qu'ils paient couvre les 3,3 milliards d'euros consacrés à la prise en charge des migrants dans les centres d'accueil après leur arrivée sur des bateaux en provenance d'Afrique, au traitement de leurs demandes d'asile et à l’organisation de formations à l'intégration sociale », explique à Arab News Rossella Muroni, membre du Parlement italien du parti Liberi e Uguali (Libres et égaux).
«C’est une bonne réponse à ceux qui accusent les immigrants de venir uniquement pour voler des emplois aux Italiens. La vérité, c’est que ceux qui viennent ici travaillent pour vivre. Ils soutiennent leur famille, bien sûr, mais ils contribuent également de manière significative à l'économie nationale», ajoute-t-elle. «Les données démographiques nous montrent que ce seront eux qui paieront les pensions des Italiens âgés.»
Les étrangers qui vivent légalement en Italie représentent 8,7 % de la population. Les Roumains constituent le groupe le plus important, suivis des Albanais, des Marocains et des Chinois. Ensemble, ils ont payé à l'État 26,6 milliards d'euros d'impôts en 2018, principalement en occupant des emplois faiblement rémunérés. L'enquête n'incluait pas les migrants clandestins, dont le nombre serait d'environ 600 000.
Une offre de régularisation des travailleurs clandestins par le gouvernement italien a jusqu'à présent reçu 220 000 demandes d’immigrants illégaux. La plupart d’entre eux étaient des travailleurs domestiques, mais beaucoup ont travaillé dans les champs pendant et juste après le récent confinement du pays, ce qui a permis de sauver la récolte de cette année.
«S'ils commencent à payer des impôts, cela signifie que l’État bénéficiera d’une somme de 360 millions d'euros supplémentaires par an», explique Enrico Di Pasquale, chercheur à la fondation Leone Moressa.
Au cours des derniers jours, l'Italie a donné son feu vert à l’entrée sur son territoire de 18 000 travailleurs saisonniers supplémentaires non européens. Les demandes peuvent être envoyées en ligne via le site Internet du ministère italien de l'Intérieur jusqu'au 3 décembre.
La plus grande association agricole du pays, Coldiretti, a déclaré que la mesure prise «est importante pour le travail dans les champs à l’automne, alors que le temps des récoltes arrive à grand pas. De nombreuses fermes risquent de se trouver face à une pénurie de travailleurs à la période la plus chargée de l'année pour la récolte des raisins, des olives et des fruits.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com