Ukraine: situation «inhumaine» à Marioupol, que les Russes affirment largement contrôler

Des militaires des troupes pro-russes montent à bord de véhicules blindés et se dirigent vers Marioupol, en Ukraine, le 15 avril 2022 (Photo, Reuters).
Des militaires des troupes pro-russes montent à bord de véhicules blindés et se dirigent vers Marioupol, en Ukraine, le 15 avril 2022 (Photo, Reuters).
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Publié le Dimanche 17 avril 2022

Ukraine: situation «inhumaine» à Marioupol, que les Russes affirment largement contrôler

  • La situation dans le port stratégique de Marioupol est inhumaine a déclaré samedi soir le président ukrainien
  • Selon Volodymyr Zelensky 2.500 à 3.000 soldats ukrainiens sont morts et une dizaine de milliers ont été blessés depuis le début de la guerre

KIEV: La situation dans le port stratégique de Marioupol est "inhumaine", a déclaré samedi soir le président ukrainien, appelant les Occidentaux à fournir "immédiatement" les armes lourdes qu'il réclame depuis plusieurs semaines, tandis que la Russie affirme contrôler la quasi totalité de la ville et lance à ses derniers défenseurs un nouvel appel à déposer les armes.

"La situation à Marioupol reste aussi grave qu'elle est possible de l'être. Tout simplement inhumaine", a lancé Volodymyr Zelensky dans un message vidéo. "C'est ce que la Fédération de Russie a fait. A fait délibérément. (...) La Russie essaie délibérément de détruire quiconque se trouve à Marioupol", dans le sud-est de l'Ukraine.

Selon lui, il n'existe que "deux options": "Soit les partenaires fournissent à l'Ukraine toutes les armes lourdes nécessaires, les avions et, sans exagération aucune, immédiatement" pour "réduire la pression sur Marioupol et lever le siège" de cette ville habitée par 441.000 personnes avant l'invasion le 24 février.

KIEV: "Soit --la voie de la négociation, dans laquelle le rôle des partenaires devrait également être décisif", a poursuivi le président ukrainien, affirmant que la recherche d'une solution "militaire ou diplomatique" était une activité "quotidienne" depuis le début du blocus mais s'avérait "extrêmement difficile".

Des propos publiés au moment où le ministère russe de la Défense demandait aux derniers combattants ukrainiens retranchés dans le complexe métallurgique d'Azovstal de cesser les combats dimanche à 06H00 heure de Moscou (03H00 GMT), et d'évacuer les lieux avant 13H00 (10H00 GMT). 

"Tous ceux qui auront abandonné les armes auront la garantie d'avoir la vie sauve", a assuré le ministère sur Telegram. "C'est leur seule chance".

A part cette poche de résistance, "l'entièreté du territoire de la ville de Marioupol a été débarrassé des militants de la formation nazie Azov, des mercenaires étrangers et des militaires ukrainiens", a-t-il affirmé.

Marioupol affamé

Plus tôt, le président ukrainien avait menacé d'arrêter les négociations de paix avec Moscou si les derniers soldats ukrainiens à Marioupol étaient "éliminés".

"Il n'y a ni nourriture, ni eau, ni médicaments", s'est-il emporté auprès de médias, accusant les Russes de "refuser" la mise en place de couloirs humanitaires.

Selon le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial David Beasley, plus de 100.000 civils sont au bord de la famine à Marioupol, manquant également d'eau et de source de chauffage.

En termes de bilan humain, "Marioupol, cela peut être dix fois Borodianka", une localité située non loin de Kiev détruite après avoir été pilonnée et théâtre d'exactions présumées pendant son occupation, a martelé le président ukrainien.

L'armée russe a de nouveau orienté ses missiles vers Kiev qui avait bénéficié d'un peu de répit ces derniers temps. Motivée par la vengeance après la perte de son fleuron dans la mer Noire, le croiseur Moskva.

Les Ukrainiens affirment être à l'origine de son naufrage grâce à leurs missiles antinavires Neptune. Le Pentagone a abondé, précisant que le navire russe avait été touché jeudi par deux missiles ukrainiens.

Une version que les autorités russes n'ont pas officiellement entérinée, évoquant simplement un incendie ayant provoqué l'explosion de munitions à bord du bâtiment qui a sombré quelques heures plus tard lors de son remorquage.

"Nous sommes parfaitement conscients qu'on ne nous pardonnera pas" la destruction du Moskva et donc ce coup porté aux "ambitions impériales" de la Russie, avait pressenti vendredi la porte-parole du commandement militaire du sud de l'Ukraine, Natalia Goumeniouk.

"Le nombre et l'ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages effectués en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev", avait mis en garde le même jour l'armée russe.

Ukraine: la défense territoriale dernier rempart face aux Russes

Ils tiennent les checkpoints et sont bien visibles dans les villes: après l'armée régulière, les civils de la Force de défense territoriale ukrainienne sont le dernier rempart face aux Russes.

La vingtaine joviale, "Buffalo" mesure 2,07 m pour une centaine de kilos.

Dès le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, il a quitté son travail dans le BTP et rejoint cette force, équivalente à une réserve militaire.

Comme des centaines de milliers de civils ukrainiens, il a répondu à l'appel du président Volodymyr Zelensky qui avait décrété la mobilisation générale.

"Buffalo", de son nom de code, a été affecté dans le secteur de Sviatogirsk, une village à une trentaine de km au nord de Kramtorsk, la capitale du Donbass, dans l'est de l'Ukraine.

Représailles russes

Ca n'a pas tardé: une frappe russe a touché vendredi un complexe de la région de Kiev produisant des missiles Neptune.

Et samedi une personne a été tuée et "plusieurs" ont dû être hospitalisées à la suite d'une frappe contre un complexe industriel du quartier de Darnytsky, dans la périphérie de Kiev, qui fabrique notamment des chars, a annoncé le maire de la capitale Vitali Klitschko.

Un grand nombre de militaires et de policiers étaient présents après l'attaque, empêchant l'accès à ces installations, d'où s'échappait de la fumée, a raconté un journaliste de l'AFP.

La Russie a pour sa part affirmé que "des bâtiments de production d'une usine d'armement à Kiev" avaient été détruits.

Kiev et ses environs avaient été relativement épargnés par les bombardements depuis le retrait de l'armée russe de cette zone fin mars mais la perte du Moskva a déclenché l'ire de Moscou.

Face à cette situation, le maire de la capitale a une nouvelle fois appelé ses concitoyens ayant fui les combats à ne pas revenir à Kiev, dont la population a malgré tout massivement profité de la première journée radieuse de printemps vendredi pour se promener ou prendre un verre en terrasse.

"C'est la première fois que nous revenons dans le centre ville, nous voulions (...) prendre un bain de foule. Voir tous ces gens me fait tellement de bien", a dit Nataliya Makrieva, une vétérinaire de 43 ans.

Les forces russes ont en outre bombardé samedi une raffinerie de pétrole dans l'est de l'Ukraine, à quatre kilomètres de Lyssytchansk, tout près de la ligne de front, ont déclaré les autorités locales.

Depuis la route longeant le site, des journalistes de l'AFP ont pu voir en fin d'après-midi des cuves encore en feu et un long panache de fumée noire poussé par le vent.

A Kharkiv, une cuisine de bénévoles détruite par une frappe russe

Alors que le bombardement vient tout juste d'avoir lieu, une odeur de levure et de pain flotte dans l'air dans le centre de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, quotidiennement touchée par des bombardements de l'armée russe.

Cette fois, le missile a déclenché un incendie dans plusieurs immeubles du centre-ville et détruit une cuisine qui fournissait gratuitement des repas aux habitants de cette ville du nord-est.

Sous le souffle de l'explosion, des miches de pain ont volé jusque dans la rue, vite imbibées de l'eau des lances d'incendie déployées par les pompiers pour éteindre le feu qui s'emparait de l'immeuble.

Deux personnes ont été tuées et 18 autres blessées lors de cette frappe russe, selon les autorités locales.

Encore sous le choc, Guennadi Vlassov erre dans la rue, observant hébété les fragments de métal et plastique fondus. Sa voiture, non loin de là, a été entièrement détruite. 

Lui était en train de pétrir du pain dans la cuisine volontaire.

"L'explosion était si grande qu'au début, on n'a pas compris ce qui se passait", raconte à l'AFP le bénévole de 52 ans. "C'est quand les murs ont commencé à bouger que nous avons compris qu'il fallait sortir."

Besoin d'armes

L'Ukraine a par ailleurs affirmé avoir détruit samedi matin quatre missiles de croisière tirés par des avions russes ayant décollé du Bélarus voisin sur la région de Lviv, dans l'ouest.

Dans la région méridionale ukrainienne d'Odessa, "la défense antiaérienne russe a abattu en vol un avion de transport militaire ukrainien, livrant un important lot d'armes fournies à l'Ukraine par des pays occidentaux", a de son côté affirmé samedi le ministère russe de la Défense.

Volodymyr Zelensky a de nouveau appelé samedi le monde à "se préparer" en vue de l'éventuelle utilisation par la Russie de ses armes nucléaires. "Il faut des médicaments (contre les radiations), des abris antiaériens", a-t-il lâché.

Selon lui, environ 2.500 à 3.000 soldats ukrainiens sont morts et une dizaine de milliers ont été blessés depuis le début de la guerre.

A l'occasion d'un échange téléphonique avec le chef d'état-major des armées américaines Mark Milley, son homologue ukrainien Valery Zaluzhny a insisté --en écho aux appels de M. Zelensky-- sur le besoin impérieux en armes et en munitions.

Mais, d'après le Washington Post, la Russie a adressé cette semaine aux Etats-Unis une plainte officielle mettant en garde le gouvernement américain contre des "conséquences imprévisibles" si son assistance militaire à l'Ukraine continuait d'augmenter.

Quant au Premier ministre britannique Boris Johnson et à plusieurs autres hauts responsables, la Russie a déclaré samedi qu'ils étaient interdits d'entrée sur son sol, en représailles aux sanctions britanniques envers Moscou en raison de son opération militaire en Ukraine.

Près de cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le 24 février, a fait savoir le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, précisant que 40.200 personnes de plus avaient quitté leur pays ces dernières 24 heures.


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.


La Chine contredit Trump et dément tout appel récent avec Xi Jinping

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
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  • Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation
  • Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines

PEKIN: La Chine a assuré lundi qu'aucun appel téléphonique n'avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contredisant les affirmations de Donald Trump qui dit avoir parlé avec le dirigeant chinois.

Les deux premières puissances économiques mondiales sont engagées dans une guerre commerciale, déclenchée par le locataire de la Maison Blanche.

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains.

Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation.

"À ma connaissance, les deux chefs d'État n'ont pas eu de conversation téléphonique récemment", a indiqué lundi lors d'un point de presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines.

"Je tiens à rappeler que la Chine et les États-Unis n'ont pas engagé de consultations ni de négociations concernant les droits de douane", lui a répondu lundi Guo Jiakun.

 


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.