Présidentielle: Macron et Le Pen, chacun joue la carte du rassemblement

L'objectif des deux finalistes à la présidentielle est le même: appeler au rassemblement populaire. (Photo, AFP)
L'objectif des deux finalistes à la présidentielle est le même: appeler au rassemblement populaire. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 16 avril 2022

Présidentielle: Macron et Le Pen, chacun joue la carte du rassemblement

L'objectif des deux finalistes à la présidentielle est le même: appeler au rassemblement populaire. (Photo, AFP)
  • Interrogée samedi matin sur ces manifestations, la candidate RN a jugé que «manifester contre les résultats d'une élection, c'est profondément antidémocrate»
  • Emmanuel Macron s'offre lui une carte postale de Marseille pour son premier grand meeting d'entre-deux-tours, là où Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête au premier tour dimanche (31%)

PARIS : Le grand air urbain de la cité phocéenne pour Emmanuel Macron, l'intimité rurale pour Marine Le Pen: le contraste d'image est saisissant samedi entre les deux finalistes à la présidentielle, mais leur objectif est le même: appeler au rassemblement populaire.

Dans la journée, une trentaine de manifestations sont par ailleurs prévues en France pour dire "non à l'extrême droite", à l'appel d'organisations et syndicats comme SOS Racisme, la CGT ou le Syndicat de la magistrature, mais sans directement appeler à voter pour le président-candidat.

Interrogée samedi matin sur ces manifestations, la candidate RN a jugé que "manifester contre les résultats d'une élection, c'est profondément antidémocrate".

"J'ai envie de dire à tous ces gens: allez donc voter!", a-t-elle lancé, à huit jours du second tour.

Emmanuel Macron s'offre lui une carte postale de Marseille pour son premier grand meeting d'entre-deux-tours, là où Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête au premier tour dimanche (31%), près de 9 points devant le président sortant.

A partir de 15H00 dans le jardin du Pharo, un parc qui surplombe le Vieux-Port, le candidat toujours favori des sondages entend donner une image de rassemblement populaire: plusieurs milliers de personnes sont attendues dans une ambiance volontairement décontractée, sans chaises mais sous un soleil promis estival.

Chez les stratèges macronistes, on s'est notamment félicité de ce format expérimenté mardi à Strasbourg - devant une foule toutefois bien plus modeste - tout en reconnaissant que "c'est une prise de risque, indéniablement, puisqu'on n'est jamais à l'abri d'un incident, y compris physiquement".

Dans la deuxième ville de France où La République en marche compte certes quatre députés sur huit, mais a toujours peiné à véritablement s'implanter, le candidat Macron pourra compter sur des soutiens de poids.

D'abord, le patron de Provence-Alpes-Côte-d'Azur Renaud Muselier, ex-LR, avec qui la majorité présidentielle s'était alliée avec succès lors des régionales du printemps dernier. Celui qui avait battu l'extrême droite emmenée par Thierry Mariani aux régionales est devenu un solide allié du président sortant.

«Le système inquiet»

Mais c'est la présence - ou non - du maire de Marseille Benoît Payan qui sera scrutée samedi après-midi et qui doit parachever le grand "rassemblement". Le socialiste a toujours fait montre de rapports chaleureux, voire amicaux, avec Emmanuel Macron et n'avait pas soutenu Anne Hidalgo au premier tour.

M. Payan a appelé dès dimanche soir à voter Emmanuel Macron pour faire barrage à l'extrême droite, lui qui est à la tête d'une majorité municipale qui va de LFI à EELV.

L'opération permettrait également d'inciter toujours plus les électeurs de Jean-Luc Mélenchon à glisser un bulletin Macron le 24 avril et non à choisir un simple vote blanc ou l'abstention, mécaniquement favorables à Marine Le Pen.

Emmanuel Macron fera-t-il de nouvelles annonces au Pharo? Tout à l'œuvre d'un "enrichissement" de son projet, le président sortant est notamment attendu sur l'écologie, l'une des pierres angulaires du vote Mélenchon qui a notamment largement séduit les jeunes dimanche dernier.

L'électorat Mélenchon rassemble des composantes distinctes, mais surtout les 18-24 ans attentifs au réchauffement climatique et aux "nouveaux combats culturels de la gauche", notamment le "féminisme" et l'"antiracisme", relève une note publiée samedi de la Fondation Jean-Jaurès.

Pas question pour Marine Le Pen de laisser à l'adversaire le monopole des médias.

Après une tournée dans le sud qui lui est pour une bonne part acquis, la candidate RN a ajouté in extremis un déplacement samedi à Saint-Rémy-sur-Avre, dans l'Eure-et-Loir.

"On est là dans la péri-urbanité, la ruralité qui sont des sujets importants de cette présidentielle", a affirmé Mme Le Pen à des journalistes, juste en face du bar-tabac "le Maryland", rappelant au passage qu'elle avait gagné dimanche dans "20.000 communes de France sur 34.000".

Entre les manifestations contre l'extrême droite et les multiples tribunes appelant à voter Emmanuel Macron, "cette agitation brutale à laquelle on assiste entre les deux tours" est "là encore assez peu respectueuse de la démocratie", a ajouté Mme Le Pen. D'après elle, le "système" que symbolise à ses yeux Emmanuel Macron et ses soutiens "s'inquiète car il voit que le peuple a envie de reprendre le pouvoir".

Pour Eric Michiels, un éducateur sportif de 67 ans venu du village voisin de Verneuil et qui soutient la candidate: "On n'est pas raciste (...) On veut défendre nos petites mairies, nos églises, notre culture, notre mode de vie".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.