Souvenirs douloureux du Syrien qui a aidé à l’arrestation du suspect de Brooklyn

Zack Tahhan accorde un entretien après avoir quitté la station de police où il a identifié Frank James comme étant le tireur de la fusillade dans le métro de Brooklyn le 13 avril 2022 à New York. (Michael M. Santiago/Images Getty /AFP)
Zack Tahhan accorde un entretien après avoir quitté la station de police où il a identifié Frank James comme étant le tireur de la fusillade dans le métro de Brooklyn le 13 avril 2022 à New York. (Michael M. Santiago/Images Getty /AFP)
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Publié le Samedi 16 avril 2022

Souvenirs douloureux du Syrien qui a aidé à l’arrestation du suspect de Brooklyn

  • Zack Tahhan n’a que 13 ans lorsque la bataille d’Alep éclate et il se porte déjà volontaire pour aider à secourir les civils blessés
  • M. Tahhan appelle l’ONU et le gouvernement américain à ouvrir grand les portes de l’immigration aux enfants de Syrie, d’Ukraine, du Liban et de tous les pays ravagés par la guerre

NEW YORK: L’histoire de Zack Tahhan va bien au-delà de ce que l’on pourrait croire. Le jeune homme de 21 ans, originaire d’Alep, en Syrie, est devenu une vedette des réseaux sociaux, mercredi dernier, après avoir contribué à l’arrestation de Frank James – potentiel suspect de la fusillade de masse dans le métro de Brooklyn, la veille – en le dénonçant à la police.
Cette attaque choquante, qui a fait vingt-neuf blessés, dont cinq sont dans un état critique, est le tout dernier incident violent survenu à New York. La ville souffre d’une recrudescence des crimes violents depuis le début de la pandémie. Plusieurs de ces incidents récents ont eu lieu dans le métro.
M. Tahhan travaille comme technicien de caméra de sécurité. Mercredi, il mettait à jour un système de télévision en circuit fermé dans une quincaillerie située à l’intersection de St. Mark’s Place et de la Première avenue, dans l’East Village de Manhattan, lorsqu’il a repéré James. Il l’a immédiatement reconnu comme le suspect de la fusillade de Brooklyn. En effet, sa photo avait été largement diffusée dans les reportages télévisés et sur Internet après sa publication par le département de police de New York.
M. Tahhan déclare à Arab News que son premier réflexe a été d’avertir les passants en leur demandant de se tenir à l’écart, puisqu’il redoutait une nouvelle fusillade.
Il a alors accouru vers le gérant du magasin où il travaillait et lui a demandé d’appeler la police, mais l’homme a hésité.
«Ce n’est pas facile de contribuer à l’arrestation d’une personne comme James, parce que, même si les gens le reconnaissent, ils ont peur de s’impliquer de quelque manière que ce soit», explique M. Tahhan.
«Le directeur m’a dit qu’il voulait éviter les ennuis. Il ne voulait absolument pas s’en mêler. Mais pourquoi donc? Si vous voyez quelque chose de vos propres yeux, vous devez absolument agir. Pourquoi avoir peur? De qui?»
Incapable de persuader le directeur d’agir rapidement, M. Tahhan court alors dans la rue jusqu’à la première voiture de police qu’il voit et affirme aux policiers que James se trouve à proximité.
«Je suis tellement heureux que nous ayons pu l’arrêter», confie-t-il. «Vous vous rendez compte de ce qui se serait passé s’il s’était dirigé vers Times Square, avec ses foules immenses? Il aurait pu blesser des milliers de personnes», poursuit-il.
Bien que d’autres personnes aient également informé la police de la localisation de James et que l’avocat du suspect ait suggéré que son client avait lui-même contacté la police, le hashtag #ThankyouZack a fait le tour des réseaux sociaux jeudi, alors que se répandait la nouvelle du rôle joué par M. Tahhan dans l’arrestation. Les médias du monde entier ont d’ailleurs essayé de le contacter.
Il révèle qu’il n’a pas dormi mercredi soir et qu’il a dû recharger son téléphone cinq fois pour faire face à tous les appels qu’il recevait.
À ceux qui le qualifient de héros, y compris certains qui le surnomment «roi de New York», il répond: «Merci. Les gens sont gentils ici. Je leur demande simplement de rester prudents. Veillez à ce que vos familles soient en sécurité.»
Il avoue ne pas être un inconditionnel des réseaux sociaux. Il a ouvert un compte Instagram il y a plusieurs années, mais n’a publié qu’une seule photo. Ses comptes Facebook et Twitter sont également inactifs.
«Les réseaux sociaux vous éloignent de la réalité», estime M. Tahhan. «Vous arrêtez de faire attention à ce qui vous entoure. Je suis trop occupé pour être sur les réseaux sociaux», ajoute-t-il.
Il a eu du mal à partager ses sentiments et ses émotions en lisant les reportages sur la fusillade et en voyant les images des corps ensanglantés des victimes sur le quai du métro.
«Voir est une chose, mais en parler, c’est différent. Je le ressens au plus profond de moi. Je ne veux pas qu’il arrive quoi que ce soit aux autres. Ces gens ont des familles qui les attendent à la maison.»
«Certes, j’ai déjà vu des tragédies comparables de mes propres yeux.»
En effet, sauver les gens et contribuer à leur sécurité semble faire partie du destin de M. Tahhan depuis son plus jeune âge.
Il est né à Brooklyn, mais son père, qui est de nationalité syrienne, a ramené la famille à Alep alors qu’il n’avait qu’un an. Au début, ils menaient une vie paisible à Sabil, un quartier huppé à prédominance sunnite.
Il a 13 ans lorsque la bataille d’Alep commence, au début de la guerre civile syrienne. Bien qu’il soit encore très jeune, il se porte volontaire pour aider à secourir des civils blessés lors des attaques et confie avoir récupéré de nombreuses parties de corps d’enfants sous les décombres.
La bataille d’Alep a commencé le 19 juillet 2012. Inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, abritant des monuments séculaires, c’est la ville est la plus touchée par la guerre. Elle a été presque intégralement détruite, ce qui a provoqué un exode massif de ses habitants. La bataille s’est poursuivie pendant plus de quatre ans avant que les troupes du régime syrien, avec l’aide de frappes aériennes russes, ne détruisent la dernière voie de ravitaillement des rebelles. Elles ont repris le contrôle de la ville au mois de décembre 2016.
Ce fut l’un des sièges de ville les plus longs de l’histoire de la guerre moderne. Le bilan est très lourd: environ 31 000 morts et plus de 34 000 bâtiments endommagés ou détruits, y compris dans la vieille ville.
Le frère aîné de M. Tahhan, qui, au début de la guerre, était soldat dans l’armée syrienne, a anticipé la brutalité et la dévastation. Il a refusé de retourner son arme contre les siens et les deux frères se sont enfuis en Turquie.
M. Tahhan y est resté trois ans avant de renouveler son passeport américain, qui avait expiré quelques années plus tôt. Il pensait n’avoir jamais à faire cela. Il finit par se rendre aux États-Unis et s’installe dans le New Jersey en 2018.
Il déplore le fait qu’il ne puisse pas retourner en Syrie, où sa famille élargie vit toujours, puisque son frère et lui sont recherchés par le régime.
«Toute mon enfance a été une pure tragédie. Nous vivons sous un régime criminel et meurtrier. Que dire d’un président qui tue son propre peuple et massacre des enfants?», soupire-t-il.
«Que ferait-il si quelqu’un tuait ses enfants sous ses yeux? Que ressentirait-il alors? Si quelqu’un le frappait, ne ressentirait-il pas la douleur? Ne sait-il donc pas que d’autres ressentent aussi de la souffrance lorsqu’ils sont soumis à la violence?»
Aujourd'hui, les images horribles de la guerre en Ukraine réveillent en lui de mauvais souvenirs, comme une interminable impression de déjà-vu. Lorsqu’il regarde les nouvelles comme il le fait chaque jour et qu’il voit les effets des guerres et de tout autre type de violence, il dit qu’il revit psychologiquement les batailles qui ont anéanti sa ville d’enfance.
«Je vois que le même sort s’abat sur les Ukrainiens. C’est une très grande tragédie», déplore-t-il.
M. Tahhan a appelé l’ONU et le gouvernement américain à ouvrir grand les portes de l’immigration aux enfants de Syrie, d’Ukraine, du Liban et de tous les pays ravagés par la guerre.
«Ouvrons-leur les portes pour leur permettre de s’installer ici et de goûter à la paix et à la sécurité. Nous pourrons ainsi leur donner une belle vie», insiste-t-il.
C’est en pensant à ces enfants que M. Tahhan s’est dit déterminé à déclarer, lors de sa première conférence de presse, improvisée après l’arrestation de Frank James: «Je suis originaire de Syrie.»
«Je voulais que les gens qui ont une image faussée des Syriens sachent», ajoute-t-il.
Il a cependant refusé de procéder à des généralisations au sujet des attitudes des Américains vis-à-vis des immigrants ou de condamner l’ensemble du pays en raison de l’augmentation du sentiment anti-immigrés dans certains quartiers.
«Les cinq doigts de la main ne sont pas tous pareils, dit un dicton arabe. Comme partout ailleurs, il y a des gens qui comprennent, et d’autres non», soutient-il.
«J’aime beaucoup les États-Unis. Il n’y a rien de plus beau au monde que l’État de droit. Personne ne portera atteinte à vos droits civils.»
«Avec un peu de volonté, vous pouvez être tout ce que vous voulez être ici. Vous pouvez même devenir président si vous le désirez. Rien n’est impossible ici. Permettez-moi d’aller droit au but: c’est le pays de la liberté.»
M. Tahhan a adressé un dernier message aux civils qui vivent dans des pays ravagés par la guerre, au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde.
«Parfois, je me dis que j’ai de la chance d’être venu ici. Mais je ne vous cache pas que je suis triste de voir tout ce qui se passe en Syrie, en Ukraine et dans tous ces pays ravagés par la guerre», souligne-t-il.
«Je suis inquiet pour l’avenir de nos enfants et de nos familles. Tout ce que je veux, c’est qu’ils vivent en paix et en sécurité. Je sais à quel point vos vies sont dures. Je sais tout de vos tragédies quotidiennes. Mais, si Dieu le veut, votre patience finira par l’emporter sur tout le reste.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".