Présidentielle: le maigre réservoir de Le Pen pour former un gouvernement

La candidate d'extrême droite affirme être capable de «former trois gouvernements» s'il le faut (Photo, AFP).
La candidate d'extrême droite affirme être capable de «former trois gouvernements» s'il le faut (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 15 avril 2022

Présidentielle: le maigre réservoir de Le Pen pour former un gouvernement

  • Marine Le Pen avait promis de présenter un gouvernement fantôme
  • La prétendante à l'Elysee a déjà écarté l'idée d'intégrer dans son gouvernement sa nièce Marion Maréchal ainsi que son rival identitaire Éric Zemmour

PARIS: Avec qui Marine Le Pen pourrait-elle gouverner ? La candidate d'extrême droite affirme être capable de "former trois gouvernements" s'il le faut. Mais les noms qui circulent sont peu nombreux, dans un Rassemblement national organisé autour d'elle et son cercle restreint.

En campagne pour le second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen avait promis de présenter un gouvernement fantôme. Mais "c'est passé de mode", disait un proche récemment. 

Elle dit aussi avoir le nom d'un Premier ministre, sans le dévoiler, contrairement à 2017 où elle avait présenté son allié du second tour, Nicolas Dupont-Aignan, comme futur locataire de Matignon en cas d'élection. 

La prétendante à l'Elysee a déjà écarté l'idée d'intégrer dans son gouvernement sa nièce Marion Maréchal ainsi que son rival identitaire Éric Zemmour.

"Je n'ai aucune inquiétude sur ma capacité à former trois gouvernements s'il le fallait", assurait la candidate au Figaro le 6 avril. "Je lancerai un gouvernement de politiques, de gens qui savent où ils vont" et non un "gouvernement de techniciens", a-t-elle ajouté vendredi sur BFMTV et RMC.

Parmi ses ministres potentiels, elle cite régulièrement deux ralliés récents en 2019. L'ancien magistrat et ex-député LR Jean-Paul Garraud à la Justice, en pointe dans la rédaction de son projet visant à "éradiquer les idéologies islamistes" et à interdire le port du voile dans la rue. Et Hervé Juvin, ancien conseiller de Raymond Barre, devenu le chantre d'une écologie civilisationnelle et identitaire.

Son fidèle lieutenant Jordan Bardella, qui l'a remplacé bénévolement pour un intérim à la tête du RN, aurait aussi "parfaitement les qualités pour devenir ministre". Tout comme son délégué aux études et ex-LR Franck Allisio, "presque plus connu qu'Édouard Philippe quand il a été nommé premier ministre", lance-t-elle.

L'eurodéputé russophile et ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani, même si ce ne serait plus pour le ministère des Affaires étrangères, "a vocation" à faire partie de son gouvernement, a assuré Mme Le Pen vendredi. Et ce malgré les positions diplomatiques controversées de son lieutenant, prié de se mettre en sourdine pendant la campagne à cause de sa proximité avec Moscou.

"Ce n'est pas parce qu'on n'est pas tous les jours sur les plateaux de télé qu'on est à l'écart ou en retrait", a réfuté Thierry Mariani jeudi soir sur BFMTV.

«On a des contacts»

Marine Le Pen n'écarte pas non plus la possibilité de piocher au sein du mystérieux club des Horaces, composé de hauts fonctionnaires et chefs d'entreprises qui la conseillent sur son projet et dont les noms ont peu circulé.

Elle mise surtout sur son "gouvernement d'union nationale" susceptible de séduire des personnalités d'autres familles politiques qui partagent des points de convergence avec (elle)".

Pendant la campagne, elle avait notamment cité le nom de l'ex-ministre socialiste Arnaud Montebourg, mais celui-ci appelle à voter Emmanuel Macron au second tour.

Si elle gagne, "ça va créer une dynamique, des gens vont nous rejoindre. On a des contacts", assurait récemment un de ses proches à l'AFP. 

Mais pour le sénateur et ancien médecin Claude Malhuret, qui soutient Emmanuel Macron, Marine Le Pen est "incapable de former un gouvernement".

"Ce gouvernement c'est comme si vous alliez vous faire opérer de l'appendicite et qu'on vous disait +le chirurgien est très bien, son assistante est très bien, l'infirmière est très bien, mais ils n'ont jamais mis les pieds dans une salle d'opération", a-t-il critiqué sur Europe 1.

En l'occurrence, Marine Le Pen n'a jamais été ministre ni dirigé d'exécutif local. Longtemps eurodeputée, elle est depuis 2017 députée du Pas-de-Calais.

A sa conférence sur le chiffrage de son projet ou mercredi sur la diplomatie, beaucoup de journalistes demandaient qui étaient ses conseillers "éco" ou "diplo" sans obtenir de réponses.

Et son parti reste une entreprise familiale. Jordan Bardella, vit en couple avec Nolwenn Olivier, fille de Marie-Caroline Le Pen, soeur aînée de Marine Le Pen, et de Philippe Olivier, conseiller spécial de la candidate à la présidentielle. Qui est elle-même la fille de Jean-Marie Le Pen, le fondateur du Front national.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Short Url
  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.