Présidentielle: «Ni Macron ni Le Pen», cri de ralliement des étudiants français

Des étudiants manifestent devant l'Université de la Sorbonne, à Paris, le 14 avril 2022 (Photo, AP).
Des étudiants manifestent devant l'Université de la Sorbonne, à Paris, le 14 avril 2022 (Photo, AP).
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Publié le Vendredi 15 avril 2022

Présidentielle: «Ni Macron ni Le Pen», cri de ralliement des étudiants français

  • Plusieurs centaines d'étudiants se sont rassemblés à la mi-journée place de la Sorbonne. Ils sont restés bloqués par un cordon de CRS
  • Des centaines d'étudiants se mobilisent pour protester contre le résultat du premier tour de l'élection présidentielle

PARIS: Des étudiants qui occupaient la Sorbonne pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle ont quitté les bâtiments de l'université jeudi soir, tandis que d'autres étaient toujours sur place, après une journée de rassemblements émaillés d'incidents.

"L'ensemble des étudiants de l'occupation ont décidé de s'en aller", a indiqué jeudi soir à l'AFP Baptiste, un étudiant en deuxième année de philo à la Sorbonne et militant Unef, qui participait au mouvement à l'intérieur du bâtiment.

"Ça a fait suite à plusieurs nouvelles qui nous ont été transmises", et notamment "le fait que les prochaines sorties qu'on ferait se traduiraient par des gardes à vue", "qu'il y aurait une intervention de gendarmerie à partir de 22H00", et qu'"on n'avait plus comme interlocuteur la présidence" de l'université, ce qui "a contribué à générer beaucoup de peurs", a-t-il expliqué.

"On est partis en groupe et la police a fait comme une nasse autour de nous pour nous emmener jusqu'au trottoir", a-t-il détaillé.

Une partie des jeunes restait cependant dans le bâtiment, selon des étudiants. Une vidéo circulait sur les réseaux sociaux affirmant que 40 étudiants étaient toujours dans l'université, retenus par la police. 

Une source policière a confirmé à l'AFP qu'il restait encore des étudiants à l'intérieur, sans préciser leur nombre ni la raison de leur présence.

A l'extérieur, la police a fait usage de gaz lacrymogènes dans la soirée pour disperser des manifestants qui s'étaient réunis aux abords du Panthéon pour l'accueil et la régularisation des étudiants réfugiés, non loin de la Sorbonne, selon une journaliste de l'AFP sur place.

Certains ont formé de petits groupes sporadiques autour des forces de l'ordre, qui les ont repoussés. 

Faux choix

A la mi-journée, plusieurs centaines d'étudiants, 400 selon la préfecture de police, s'étaient rassemblés place de la Sorbonne pour participer à une assemblée générale avec les étudiants à l'intérieur, mais étaient restés bloqués par un cordon de CRS. 

Les étudiants aux fenêtres avaient lancé des objets tels que poubelle ou mobilier, a constaté l'AFP. Les CRS avaient repoussé les jeunes sur la place, entraînant un mouvement de foule et des jets de gaz lacrymogènes, sans faire de blessé.

Depuis mercredi, des centaines d'étudiants se mobilisent à Paris, Nancy ou Reims, pour protester contre le résultat du premier tour de l'élection présidentielle et alerter sur les questions écologiques et sociales. 

A la Sorbonne, une assemblée générale s'était tenue mercredi, à laquelle avaient participé des centaines de jeunes et à l'issue de laquelle un certain nombre d'entre eux - entre 60 et 100 selon des étudiants - avaient décidé de rester.

L'ensemble des sites de l'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (une dizaine, dont celui de Tolbiac) étaient "fermés aux étudiants mais ouverts aux personnels" jeudi, selon la direction de la communication. 

A quelques rues de là, à Sciences Po Paris, quelque 150 étudiants ont bloqué jeudi l'entrée de l'école au 27 rue Saint-Guillaume. Des banderoles indiquaient: "Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers" ou "Non à l'extrême droite".

"Les cours prévus aujourd'hui sur ce site ont été basculés en distanciel. Les autres sites de Sciences Po restent ouverts et fonctionnent normalement", a indiqué Sciences Po à l'AFP. 

"Nous on est là principalement pour combattre l'extrême droite, parce qu'aujourd'hui on est effrayé par le pourcentage de votes qu'a fait Marine Le Pen à l'élection", a expliqué à l'AFP Sarah Bonvalet-Younès, présidente de l'Unef Sciences Po.

"La jeunesse est face à un faux choix, deux options qui dans les deux cas lui sont néfastes", a renchéri Baptiste, 22 ans, étudiant en 3e année syndiqué à Solidaires Sciences Po.

Vers 15H30, 30 à 40 militants d'extrême droite munis "de manches de pioche, de parapluies et de gazeuses à main", ont attaqué les étudiants encore présents, qui sont partis en courant sans qu'il y ait de blessés, a-t-il indiqué. 

"Le blocus de Sciences Po vient d'être évacué par nos soins", a tweeté plus tard la Cocarde Etudiante, montrant dans une vidéo des jeunes en train d'enlever banderoles et barricades. 

 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.