KABOUL: Mercredi, les autorités talibanes ont déclaré qu'elles étaient consternées par des informations faisant état de mauvais traitements infligés aux réfugiés afghans en Iran, après que des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des civils malmenés par des hommes semblant appartenir aux forces de sécurité iraniennes.
Des vidéos ont circulé le week-end dernier, montrant des hommes en uniforme de garde-frontières iraniens et des civils battant des réfugiés afghans. Lorsque les images sont devenues virales, elles ont déclenché lundi une vague de protestations visant les missions diplomatiques iraniennes à Kaboul et Hérat. À Hérat, des manifestants en colère ont scandé «mort à l'Iran» en jetant des pierres sur le consulat.
Les autorités iraniennes ont nié que de mauvais traitements avaient été infligés aux Afghans, mais le ministère des Réfugiés et des Rapatriements à Kaboul a déclaré qu'il enquêtait sur l'affaire.
«Nous sommes consternés par les vidéos qui circulent dans les médias sur le traitement brutal que reçoivent les réfugiés en Iran», a déclaré Abdel Moutalib Haqqani, directeur de l'information et des relations publiques du ministère, à Arab News.
Il a affirmé que des représentants de l'ambassade d'Iran avaient été convoqués par le ministère afghan des Affaires étrangères et que l'envoyé de Kaboul pour les affaires des réfugiés s'était entretenu avec les autorités de Téhéran. «On nous a assuré que ce genre de comportement cesserait», a-t-il expliqué.
Haqqani a ajouté que des responsables de Kaboul prévoyaient de se rendre en Iran, d'y rencontrer les Afghans, et de tenir une réunion trilatérale avec les autorités iraniennes et l'agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), afin de discuter de la question.
À la suite des violentes manifestations dans les villes afghanes, l'Iran a brièvement suspendu les services consulaires dans ce pays voisin et convoqué le chargé d'affaires afghan à Téhéran.
Plusieurs allégations de mauvais traitements infligés aux Afghans en Iran ont été soulevées ces dernières années. En août 2020, des informations selon lesquelles des dizaines de ressortissants afghans auraient été torturés par des gardes-frontières iraniens et jetés dans une rivière qui coule entre les deux pays avaient fait la une des journaux du monde entier.
Jawad, un homme âgé de 26 ans qui a été expulsé d'Iran le mois dernier, a affirmé avoir subi un traitement «inhumain». «Ils ne nous donnent pas de visas au départ, et lorsque nous entrons illégalement dans le pays, ils nous battent et nous traitent comme des animaux», a-t-il déclaré à Arab News. «Les agents de sécurité près de la frontière nous ont battus et nous ont avertis qu'ils nous tireraient dessus la prochaine fois.»
L'Iran a accueilli pendant des décennies des millions de réfugiés afghans. Le ministère des Affaires étrangères à Téhéran a déclaré la semaine dernière que ce nombre était passé à 5 millions, contre près de 4 millions avant la prise du pouvoir des talibans en août dernier.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com