PARIS : À peine revenu sur Terre, l'astronaute français Thomas Pesquet est de nouveau dans les airs, aux commandes d'un avion humanitaire qui a décollé mercredi vers la Centrafrique, a constaté une journaliste de l'AFP à l'aéroport parisien du Bourget.
"Je ne voulais pas seulement donner mon image, ou passer des messages de soutien, mais faire quelque chose de plus", a déclaré le spationaute de l'Agence spatiale européenne lors d'une conférence de presse organisée avant le décollage par l'ONG Aviation sans Frontières.
Thomas Pesquet, rentré de sa deuxième mission à bord de la Station spatiale internationale en novembre, met à profit sa formation de pilote de ligne pour cette association, dont il est parrain.
Aviation sans Frontières livre des vivres et des médicaments et effectue des évacuations sanitaires pour 120 ONG et organisations internationales.
"L'avion permet de s'affranchir des pistes de brousse défoncées et des +coupeurs de routes+", des bandits qui agressent les automobilistes en Afrique, indique Jean-Yves Grosse, responsable des opérations aériennes pour Aviation Sans Frontières.
L'avion que l'astronaute pilote, un Cessna Grand Caravan flambant neuf, a été convoyé en février depuis le Kansas, aux Etats-Unis.
Le Français fait partie des pilotes chargés de l'amener à bon port, même si l'ONG n'a pas précisé s'il irait au bout du trajet. Son itinéraire exact n'a pas non plus été dévoilé, pour des raisons de sécurité.
Pour remplacer son deuxième appareil vieillissant, l'ONG a encore besoin de 1,5 million d'euros, qu'elle cherche à réunir grâce à ses partenaires et des dons.
Il manque encore quelques heures de vol à Thomas Pesquet pour être pleinement qualifié sur l'appareil et pouvoir mener des missions à Bangui, en République centrafricaine, ou à Bounia, en République démocratique du Congo, les deux pays où Aviation sans Frontières déploie ses avions.
"J'adorerais aller sur le terrain, parce que c'est vraiment là où je me sens utile", a confié à l'AFP Thomas Pesquet peu avant son départ.
Plus tôt, il s'était inquiété des conséquences à long terme de la guerre en Ukraine sur la coopération spatiale avec la Russie.
"On voit bien qu'on n'engage pas les coopérations de demain et, malheureusement, dans le spatial les projets se développent à cinq, dix, 15 ans, donc les conséquences de ce qui se passe en ce moment on les verra dans quelques années; elles ne seront pas positives, c'est certain", a-t-il regretté.