Le Drian jeudi à Alger où il devrait évoquer la Libye et le Mali

 LE Ministre de l'Europe et des affaires étrangères de la France Jean-Yves Le Drian. (AFP)
LE Ministre de l'Europe et des affaires étrangères de la France Jean-Yves Le Drian. (AFP)
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Publié le Mercredi 14 octobre 2020

Le Drian jeudi à Alger où il devrait évoquer la Libye et le Mali

  • Il s'agira de son troisième déplacement à Alger depuis l'élection du président Abdelmadjid Tebboune en décembre 2019 ; ses précédentes visites remontent à janvier et mars 2020
  • Cette visite de travail « permettra de faire le point sur les avancées enregistrées, de part et d’autre, dans la coopération bilatérales »

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian se rendra jeudi en Algérie pour faire le point sur les relations bilatérales et les crises régionales, notamment la Libye et le Mali, selon son agenda hebdomadaire.

Il s'agira de son troisième déplacement à Alger depuis l'élection du président Abdelmadjid Tebboune en décembre 2019. Ses précédentes visites remontent à janvier et mars 2020.

« A cette occasion, et outre les entretiens qu’aura le chef de la diplomatie française avec son homologue algérien, il sera reçu en audience par le Président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, ainsi que par le Premier ministre, Monsieur Abdelaziz Djerad », détaille un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères. 

Cette visite de travail « permettra de faire le point sur les avancées enregistrées, de part et d’autre, dans la coopération bilatérales », poursuit le communiqué. 

Elle donnera également lieu à « un échange de vues sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun, notamment la situation au Sahara occidental, le dossier malien et la situation dans la région du Sahel ainsi que la crise en Libye dont le règlement sera au centre des discussions entre les deux parties », précise-t-il.

Alger, qui craint les risques d'instabilité à ses frontières,entend jouer un rôle actif en Libye et au Sahel.

Le chef de la diplomatie française plaide de son côté pour l'organisation d'une réunion des voisins de la Libye et doit se rendre prochainement dans ces différents pays. 

« Nous avons des canaux de discussion historiques, je pense à la Tunisie, l'Algérie, l'Egypte, le Tchad et le Niger, le Soudan un petit peu, pour pouvoir organiser une rencontre des voisins de la Libye qui accompagnerait le processus dit processus de Berlin », a-t-il déclaré le 7 octobre à l'Assemblée nationale. 

La Libye est déchirée entre deux autorités rivales: le Gouvernement d'union nationale (GNA) dans l'Ouest, basé à Tripoli et reconnu par l'Onu, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est.

Mis à mal par l'offensive militaire du maréchal Haftar contre Tripoli en avril 2019, qui a depuis tourné court, le processus politique libyen a repris en septembre. De prochaines discussions sont prévues début novembre à Tunis.

Les principaux pays impliqués dans la crise libyenne -- dont la Turquie, la Russie, les Emirats arabes unis et l'Egypte -- se sont engagés en janvier à Berlin à respecter un embargo onusien sur les armes et à cesser toute ingérence, des engagements restés pour l'heure lettre morte.

L'Algérie, qui craint les risques d'instabilité à ses frontières et s'efforce de réactiver son rôle sur la scène diplomatique régionale, a aussi réitéré sa « disponibilité » à œuvrer pour la paix au Mali, où des autorités de transition ont été mises en place en septembre après le coup d'Etat du 18 août.

La France a déployé une force antijihadiste de plus de 5 000 hommes au Sahel, notamment au Mali. L'Algérie garderait de son côté une influence sur les groupes de rebelles dans le nord du Mali, dont beaucoup ont la nationalité algérienne.

Paris et Alger ont par ailleurs de multiples enjeux bilatéraux sur la table, du travail de mémoire lié à la colonisation aux échanges économiques sur lesquels la France a cédé du terrain au profit notamment de la Chine.

Le président Tebboune a salué en septembre la volonté de son homologue Emmanuel Macron de régler « les questions mémorielles », qui empoisonnent les relations entre les deux pays.

Cette relance des relations a connu un coup de chaud en mai après la diffusion de documentaires sur le mouvement de protestation populaire « Hirak » à la télévision française. Alger a alors rappelé pour consultations son ambassadeur à Paris.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.