Marine Le Pen reprend sa campagne de terrain en dénonçant les crises «100% Macron»

Marine Le Pen,  visite une ferme céréalière dans le cadre de sa campagne pour le second tour de l'élection présidentielle française, le 11 avril 2022 à Soucy, en Bourgogne. (AFP)
Marine Le Pen, visite une ferme céréalière dans le cadre de sa campagne pour le second tour de l'élection présidentielle française, le 11 avril 2022 à Soucy, en Bourgogne. (AFP)
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Publié le Mardi 12 avril 2022

Marine Le Pen reprend sa campagne de terrain en dénonçant les crises «100% Macron»

  • «Un nuage noir arrive sur la tête des Français: l'inflation des prix de l'alimentation», prévient Marine Le Pen, qui a fait du pouvoir d'achat un thème central de sa campagne
  • Emmanuel Macron a évoqué un chèque alimentation, mais «où, quand, pour qui, de combien?» demande la candidate. «L'anticipation est fondamentale. Pour l'instant on bricole»

SOUCY: Marine Le Pen a repris, pour le second tour de la présidentielle, sa campagne de terrain dans une ferme de l'Yonne lundi, en accusant son adversaire Emmanuel Macron d'être "100%" responsable des crises, comme celle des "gilets jaunes", et de ne pas anticiper celle de l'inflation.


"J'aime bien la boue". La candidate du Rassemblement national a dû contourner plusieurs flaques d'eau en visitant l'exploitation céréalière de Thierry et Dominique Blanc, à Soucy, inquiets de la hausse du prix des engrais ou des semences.


Au-delà de l'augmentation des prix du gaz, du fioul, de l'électricité ou des carburants, amplifiée par la guerre en Ukraine, "il y a un autre nuage noir qui arrive sur la tête des Français et qui va être l'inflation des prix de l'alimentation", prévient Marine Le Pen, qui a fait du pouvoir d'achat un thème central de sa campagne.


Emmanuel Macron a évoqué un chèque alimentation, mais "où, quand, pour qui, de combien?" demande la candidate. "L'anticipation est fondamentale. Pour l'instant on bricole", tranche-t-elle. 


Face à ce "mur d'inflation", "il faut que l'État apporte les réponses", selon elle, comme à "l'insécurité qui pourrit l'existence de nos compatriotes au quotidien" ou aux "problématiques d'immigration".

«Au bout du système»
Elle déroule ses propositions de baisse de la TVA ou de panier de 100 produits de première nécessité exemptés de TVA, et insiste sur une mesure "structurelle" à ses yeux, la sortie de la France du marché de l'électricité.


Les problématiques de souveraineté alimentaire ou industrielle ont été "révélées par les crises qu'a créées Emmanuel Macron de toutes pièces: la crise des gilets jaunes, (...) une production 100% Macron" ou "la crise du Covid", accuse-t-elle.


Alors que le président sortant sillonne le même jour ses terres d'élection dans les Hauts-de-France, après une entrée tardive en campagne, Marine Le Pen assure qu'elle ne l'a "pas attendu parce que sinon (elle) n'aurait jamais démarré" la sienne.


Elle espère que le président candidat, en allant à Denain (Nord), une des villes les plus pauvres de France, prendra "conscience" de "conséquences de sa politique" qui "a fait énormément de mal". 


"Et comment ils (les agriculteurs) font avec l'engrais?", demande la candidate au céréalier. "Ils ne savent pas" répond ce dernier, "on est au bout du système".


"On est clairement au bout du système", abonde la prétendante d'extrême droite. "Il faut vraiment remettre tout à plat."

«Les gros»

Céline et Julien, 39 ans, ne veulent pas donner leur nom. Ils n'habitent pas loin et sont venus discuter avec Marine Le Pen, qui multiplie les selfies avec la quarantaine de militants du département venus l'applaudir dans un bus à son effigie.


Ces artisans boulangers iront voter le 24 avril mais Céline est encore "mitigée", elle veut surtout "quelqu'un qui ne s'occupe pas des gros patrons mais des petits".


Son mari lui veut que "Macron dégage" et il votera sans hésiter Marine Le Pen, il trouve "pas normal que quelqu'un qui branle rien touche plus" que lui.


"On aimerait augmenter plus nos salariés mais on ne peut pas avec les charges", raconte Céline.


"C'est exactement le sens de ma proposition", lui répond la candidate, qui veut exonérer de cotisations patronales les chefs d'entreprise augmentant de 10% les salaires jusqu'à trois Smic.


En début d'après-midi, Marine Le Pen, pour la troisième fois candidate à l'Elysée, a vanté, "sereine", son "expérience" en se félicitant d'avoir surmonté "les obstacles" du premier tour, à commencer par la concurrence d'un rival nommé Eric Zemmour.


Elle reprendra la route mardi pour se rendre à Vernon, dans l'Eure, où elle compte expliquer sa "manière de gouverner" afin d'"améliorer le fonctionnement démocratique" du pays.


La candidate RN entend multiplier les conférences de presse parce que les Français "vont être très largement désinformés", selon elle, entre les deux tours.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".