JENINE: L'armée israélienne mène dimanche une nouvelle opération musclée dans le secteur de Jénine, bastion des factions palestiniennes armées d'où sont originaires les auteurs de récentes attaques meurtrières à Tel-Aviv.
"Les forces armées israéliennes mènent actuellement une opération dans la ville de Jénine", a indiqué l'armée, aussi déployée dans d'autres secteurs de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.
Le ministère palestinien de la Santé a fait état de dix blessés palestiniens, dont trois à Jénine et quatre à Tulkarem, et le club des prisonniers palestiniens a recensé 24 arrestations par les forces israéliennes.
Et dimanche, les autorités israéliennes ont fait état de leur côté de "vandalisme" sur la tombe présumée de Joseph, le fils du patriarche Jacob, dans la ville palestinienne de Naplouse en Cisjordanie occupée, lieu de pèlerinage juif.
L'armée et la police des frontières israéliennes avaient mené samedi un raid dans le camp de réfugiés de Jénine, qui jouxte la ville du même nom, donnant lieu à d'intenses échanges de tirs fatals à un Palestinien de 25 ans, membre du Jihad Islamique, principal mouvement islamiste armé palestinien après le Hamas.
Et tard samedi, Israël a annoncé une série de mesures afin de resserrer l'étau sur le secteur de Jénine, en fermant notamment les points de passage israéliens se rendant à cette ville, en limitant les entrées et les sorties de la ville et en "multipliant" les contrôles de sécurité sur place.
«Nous ferons tout ce qu'il faut»
"Nous ferons tout ce qu'il faut, tout ce qui est nécessaire et ce, aussi longtemps et partout où cela sera nécessaire pour rétablir la sécurité", a déclaré le chef de l'armée israélienne Aviv Kochavi à des soldats en Cisjordanie, selon une vidéo diffusée par l'armée.
Depuis le 22 mars, Israël a été frappé par quatre attaques, les deux premières perpétrées par des Arabes israéliens liés à l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine, un bastion historique des factions palestiniennes armées.
Ces attaques ont fait 14 morts au total en Israël. Et selon un décompte de l'AFP, dix Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués dans des violences depuis le 22 mars.
La dernière attaque en date, jeudi, en plein coeur de la métropole Tel-Aviv a fait trois morts - Eitam Megini et Tomer Morad, des amis d'enfance âgés dans la vingtaine, et Barak Lufan, père de trois enfants âgé de 35 ans - et une dizaine de blessés, dont certains sont toujours hospitalisés.
Les funérailles des trois hommes, tous Israéliens, sont prévues dimanche après-midi dans la ville de Kfar Saba (centre) et au kibboutz Ginosar (nord).
Les mouvements islamistes du Hamas et du Jihad islamique, qui disposent de milliers de combattants dans la bande de Gaza mais aussi de nombreux membres dans des camps de réfugiés en Cisjordanie, avaient salué cette attaque, qui a été condamnée par le président palestinien Mahmoud Abbas, aussi chef du parti laïc Fatah.
Après des attentats meurtriers anti-israéliens, l'armée avait lancé en avril 2002, il y a presque 20 ans jour pour jour, une offensive d'envergure à Jénine au cours de laquelle 53 Palestiniens, des civils pour plus de la moitié, et 23 soldats israéliens avaient été tués en dix jours d'intenses combats.