JERUSALEM : Les forces israéliennes ont tué samedi trois membres du mouvement palestinien Jihad islamique lors d'une opération en Cisjordanie dans un contexte d'escalade en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés.
L'opération de l'armée, dans laquelle quatre soldats ont été blessés, a eu lieu au premier jour du ramadan, le mois de jeûne sacré musulman.
Les membres d'une unité spéciale antiterroriste en activité dans la zone "ont reçu des informations sur une cellule terroriste en route pour une attaque et ont tenté de stopper la voiture" dans laquelle se trouvaient trois Palestiniens entre Jénine et Tulkarem, a indiqué la police israélienne.
Les activistes ont alors ouvert le feu et les militaires ont riposté. Les trois Palestiniens ont été tués et quatre soldats ont été blessés, a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Le véhicule des activistes palestiniens était chargé d'armes à feux et d'explosifs, a précisé la police.
Quelques heures plus tard, l'armée israélienne a annoncé l'arrestation d'un "dernier terroriste soupçonné d'être membre de la cellule terroriste" dans un village palestinien au nord de Tulkarem.
La branche armée du mouvement Jihad islamique --basé dans l'enclave palestinienne de Gaza sous blocus israélien-- a confirmé la mort de trois de ses combattants, qu'elle a identifiés comme Saëb Abahra, Khalil Tawalbeh et Seif Abou Labdeh.
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a félicité samedi soir les forces de sécurité pour déjoué "une bombe à retardement", affirmant que les membres du Jihad islamique étaient en route pour une attaque anti-israélienne.
"Nous supposons qu'il y aura certainement de nombreuses autres tentatives et nous oeuvrons à les empêcher également", a-t-il dit dans une vidéo publiée sur sa page Facebook.
Escalade des violences
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, a condamné l'opération, avertissant que "la politique d'assassinat menée par l'ennemi en Cisjordanie et à Jérusalem(-Est) occupées ne lui fournira pas la soi-disant sécurité".
Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh, cité par l'agence officielle Wafa, a de son côté dénoncé un "crime horrible".
Les dirigeants israéliens "doivent cesser de commettre des crimes et des violations à l'encontre de notre peuple, doivent répondre à ses droits légitimes à la liberté et à l'indépendance et mettre fin à l'occupation (...)", a-t-il dit.
Ces derniers jours, des violences meurtrières ont éclaté en Cisjordanie et en Israël.
Vendredi, un Palestinien a été tué par les forces israéliennes à Hébron dans le sud de la Cisjordanie lors d'une manifestation contre la colonisation israélienne. L'armée a parlé d'"un suspect qui a tiré un cocktail Molotov vers les soldats, mettant leur vie en danger".
Jeudi à Jénine, deux Palestiniens ont été tués par l'armée qui voulait arrêter des "suspects" liés à une attaque anti-israélienne menée mardi près de Tel-Aviv mardi qui a fait cinq morts. L'assaillant palestinien a été abattu.
Un autre Palestinien a été tué jeudi après avoir poignardé un passager en Cisjordanie.
« C'est notre mission »
Depuis le 22 mars, 11 personnes ont été tuées dans des attaques anti-israéliennes, dont certaines ont été menées par des assaillants liés au groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Selon un décompte de l'AFP à partir de sources palestiniennes et israéliennes, huit Palestiniens ont été tués depuis la même date: deux assaillants dans des attaques anti-israéliennes et six Palestiniens soupçonnés par les autorités israéliennes d'avoir perpétré des attaques ou d'être sur le point de le faire.
L'armée israélienne a déployé des renforts en Cisjordanie et multiplié les arrestations notamment après l'attaque près de Tel-Aviv.
Environ 475.000 Israéliens habitent en Cisjordanie dans des colonies jugées illégales par le droit international. Plus de 2,8 millions de Palestiniens vivent également dans ce territoire.
Le processus de paix entre Israël et les Palestiniens pour trouver un règlement à leur conflit est en panne depuis 2014.
Durant la dernière décennie, les bouleversements au Moyen-Orient, comme le Printemps arabe, la guerre en Syrie, l'émergence de l'EI ou la question du nucléaire iranien, ont éclipsé la question palestinienne.