ISTANBUL: La Russie et l'Ukraine sont toujours "d'accord" pour se retrouver pour des pourparlers en Turquie malgré les récentes exactions commises sur le terrain, a affirmé vendredi un haut responsable turc.
"La Russie et l'Ukraine sont d'accord pour tenir des pourparlers en Turquie, mais elles restent loin de s'accorder sur un texte commun", a indiqué à des journalistes ce responsable de haut niveau, refusant d'être nommé.
La question de la Crimée et du Donbass reste difficile à trancher, a confirmé cette même source, qui n'a pas avancé de date concernant une éventuelle nouvelle rencontre sur le sol turc entre les deux parties.
La dernière session de pourparlers en direct entre les deux pays s'est tenue le 29 mars à Istanbul et leur avait permis "de discuter des questions les plus sensibles", a-t-il souligné, dont la "neutralité" de l'Ukraine.
Mais il a relevé certaines difficultés apparues sur les "garanties de sécurité" par les pays suggérés comme "garants" de la neutralité de l'Ukraine lors de ces pourparlers: "Ils leur faut définir ces garanties de sécurité, parce que certains des pays (concernés) s'inquiètent de se voir directement entraînés dans une confrontation directe avec la Russie", a-t-il expliqué.
La délégation ukrainienne avait proposé qu'une dizaine de pays, dont les cinq membres du Conseil de sécurité ainsi que l'Italie, l'Allemagne, Israël et la Turquie notamment, se portent "garants" de sa neutralité.
La Russie a affirmé jeudi que l'Ukraine était revenue sur certaines des propositions qu'elle avait faites au cours de pourparlers fin mars à Istanbul et que la Russie avait dit accueillir positivement, mais le responsable turc a assuré ignorer de quoi il s'agit.
Le volet diplomatique de la crise entre la Russie et l'Ukraine ne laisse transparaître aucun signe de progrès depuis cette dernière session d'Istanbul.
Avant Istanbul, la Turquie avait accueilli le 10 mars une réunion des deux ministres des affaires étrangères russe et ukrainien, à Antalya (sud).
Mais depuis Istanbul, "l'atmosphère positive qui se dégageait a hélas été assombrie" par les événements de Boutcha et d'Irpin, avait déclaré jeudi le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.