Reprise des pourparlers russo-ukrainiens en Turquie, Kiev dit regagner du terrain

Un soldat ukrainien monte la garde à un poste de contrôle dans la banlieue de Kiev, le 28 mars 2022. (AFP)
Un soldat ukrainien monte la garde à un poste de contrôle dans la banlieue de Kiev, le 28 mars 2022. (AFP)
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Publié le Mardi 29 mars 2022

Reprise des pourparlers russo-ukrainiens en Turquie, Kiev dit regagner du terrain

  • Les autorités ukrainiennes ont annoncé lundi soir qu'Irpin, théâtre de féroces combats dans la banlieue de Kiev, avait été «libérée» des forces russes.
  • La conseillère de la présidence ukrainienne a estimé qu'il pourrait y avoir en réalité «autour de 10 000 morts» à Marioupol

 

ISTANBUL: De nouvelles négociations russo-ukrainiennes étaient en cours mardi à Istanbul, alors que l'Ukraine affirme avoir repris un peu de terrain, notamment près de Kiev, plus d'un mois après le début de l'invasion russe.


Arrivés lundi à Istanbul pour une première session de pourparlers en face-à-face depuis le 10 mars, négociateurs russes et ukrainiens ont débuté leurs discussions peu après 07H30 GMT, selon l'agence officielle turque Anadolu. Les discussions se tiennent dans le palais de Dolmabahçe à Istanbul, dernière résidence des sultans sur le Bosphore, où la présidence turque dispose de bureaux. 


"Les deux parties ont des préoccupations légitimes", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan en accueillant les délégations, les appelant à "mettre un terme à cette tragédie", qui a déjà contraint près de 3,9 millions d'Ukrainiens à fuir leur pays, selon l'ONU.


Le négociateur en chef côté russe Vladimir Medinski a dit aux agences russes espérer pouvoir "faire une déclaration" à l'issue des pourparlers, "dans quelques heures".


A la mi-journée, son homologue ukrainien Mykhaïlo Podoliak a résumé sur Twitter les conditions posées par Kiev: "Garanties de sécurité inconditionnelles pour l'Ukraine, cessez-le-feu, décisions efficaces sur les couloirs humanitaires et les convois humanitaires, respect par les parties des lois et coutumes de la guerre", qualifiant de "difficiles" les négociations.


Lundi soir, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba avait souligné que "les personnes, le territoire et la souveraineté" n'étaient "pas négociables".

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Négociations entre la Russie et l'Ukraine: les deux parties «ont des préoccupations légitimes», affirme Erdogan

La Russie et l'Ukraine ont toutes deux "des préoccupations légitimes", a déclaré mardi le président turc Recep Tayyip Erdogan en accueillant les délégations de négociateurs des deux pays à Istanbul, les appelant à "mettre un terme à cette tragédie".


Les pourparlers devaient commencer immédiatement après cette réception dans le palais de Dolmabahçe à Istanbul, dernière résidence sur le Bosphore des sultans et ultime centre administratif de l'Empire ottoman, où la présidence turque dispose de bureaux.


C'est la première fois que les délégations des deux pays, arrivées la veille en Turquie, se retrouvent en présence après plusieurs rounds de pourparlers en visioconférence.


"Les deux parties ont des préoccupations légitimes, il est possible de parvenir à une solution acceptable pour la communauté internationale" a poursuivi le chef de l'Etat turc.


"C'est aux deux parties de mettre un terme à cette tragédie", a-t-il insisté, estimant que "l'extension du conflit n'est dans l'intérêt de personne".

Abramovitch médiateur 
L'oligarque russe Roman Abramovitch, visé par des sanctions européennes et qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, était présent dans la salle des négociations, selon une photo diffusée par la présidence turque.


Après une réunion dans la capitale ukrainienne début mars, le milliardaire a présenté des symptômes qui font penser à un possible empoisonnement, a indiqué lundi à l'AFP une source proche du dossier, confirmant des informations du Wall Street Journal. Selon le journal, certains soupçonnent les partisans d'une ligne dure à Moscou qui voudraient saboter les pourparlers.


Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a confirmé que l'oligarque jouait le rôle de médiateur et balayé les accusations d'empoisonnement, estimant qu'elles faisaient "partie de la guerre de l'information".


La dernière séance de négociations en présentiel, au niveau des ministres des Affaires étrangères à Antalya, en Turquie, n'avait débouché sur aucune avancée. Les discussions s'étaient depuis poursuivies par visioconférence.


Un des points importants des discussions porte sur "les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Etat", avait déclaré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky à des médias russes, soulignant que l'accord éventuellement trouvé devrait être ensuite approuvé par référendum.


La Constitution ukrainienne interdit cependant la tenue d'un référendum en temps de guerre.

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Reprise de terrain 
Quant aux combats sur le terrain, le ministre russe de la Défense a estimé que "dans l’ensemble, les objectifs de la première étape (de l'offensive lancée le 24 février) étaient atteints". 


"Le potentiel militaire des forces armées ukrainiennes a été réduit de manière significative, ce qui permet de concentrer l’attention et les efforts sur le but principal : la libération du Donbass", a déclaré Sergueï Choïgou.


Les autorités ukrainiennes ont annoncé lundi avoir "libéré" Irpin, théâtre de féroces combats à 20 km au nord-ouest de Kiev.


"Les occupants sont repoussés d'Irpin, repoussés de Kiev. Cependant, il est trop tôt pour parler de sécurité dans cette partie de notre région. Les combats continuent. Les troupes russes contrôlent le nord de la région de Kiev, disposent de ressources et de main-d'oeuvre", a déclaré M. Zelensky dans une vidéo lundi soir.


Mardi, la situation semblait relativement calme dans cette localité, où l'on entendait toutefois des tirs sporadiques, selon des journalistes de l'AFP.


Des soldats bloquaient néanmoins l'accès des journalistes au pont détruit permettant d'entrer dans la ville, expliquant que les forces ukrainiennes étaient toujours en train de "nettoyer" la zone.


"A mon avis, environ 70 à 80% de la ville est libérée, les limites extérieures sont toujours aux mains" des Russes, a déclaré à l'AFP Roman Kovalevskiï, 48 ans, un habitant de la ville qui en sortait à vélo avec des bidons d'essence vides pour aller s'approvisionner à Kiev.


Dans les régions de Tcherniguiv, Soumy, Kharkiv, du Donbass, et dans le sud de l'Ukraine, "la situation reste partout tendue, très difficile", a cependant souligné lundi soir le président Zelensky.


Autour de Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, proche de la frontière russe, des mercenaires russes du groupe Wagner ont été déployés, selon le ministère britannique de la Défense, qui estime que plus d'un millier de ces hommes pourraient être amenés à combattre dans le pays.

Frappe à Mykolaïv 
A 4 km à l'est de Kharkiv, les soldats ukrainiens ont repris lundi le contrôle du petit village de Mala Rogan, a constaté l'AFP, qui a vu deux corps de soldats russes gisant dans une allée et plusieurs blindés russes détruits.


Dans le sud, une frappe russe a touché mardi matin le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, ville proche d'Odessa qui connaissait un répit dans les bombardements ces derniers jours, a indiqué Vitaly Kim, le gouverneur de cette région sur Facebook. 


Au moins trois personnes sont mortes et 22 autres blessées, a indiqué sur Telegram le ministère des Situations d'urgence. Des journalistes de l'AFP ont vu les secours sortir deux corps des gravats, et le bâtiment éventré sur toute sa hauteur.


"J'étais en train de prendre mon petit déjeuner chez moi", a déclaré à l'AFP Donald, un retraité canadien de 69 ans habitant dans la ville. "J'ai entendu un sifflement, puis un boum et mes vitres ont tremblé", a-t-il raconté.

Reprise des couloirs humanitaires 
Dans le sud, trois couloirs humanitaires ont été mis en place mardi pour évacuer des civils, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol, a indiqué la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram. Lundi, Kiev avait décidé de ne pas ouvrir de couloir, affirmant craindre des "provocations" russes.


M. Zelensky a dénoncé dimanche un blocus total de Marioupol, cité portuaire stratégique sur la mer d'Azov dont l'armée russe tente de s'emparer depuis fin février, où environ 160.000 personnes seraient toujours coincées.


Selon Tetyana Lomakina, conseillère de la présidence ukrainienne, "environ 5.000 personnes" y ont été enterrées,  mais il pourrait y avoir en réalité "autour de 10.000 morts".


Emmanuel Macron doit s'entretenir avec Vladimir Poutine au téléphone à 14H30 GMT "pour sécuriser l'opération humanitaire à Marioupol", précisant que l'objectif était de la lancer "dans les tout prochains jours", a annoncé l'Elysée. Le président français a reproché à la Russie un "non respect du droit humanitaire international".


Un sentiment partagé par l'ONG Amnesty International: "Nous sommes dans des attaques intentionnelles d'infrastructures civiles, d'habitations", des bombardements d'écoles, a déclaré mardi à l'AFP la secrétaire générale de l'ONG Agnès Callamard, accusant la Russie de permettre des couloirs humanitaires pour les transformer en un "piège mortel".

Sécurité des centrales 
Autre sujet de préoccupation: la situation des centrales nucléaires de l'Ukraine, menacée pour certaines par les combats. Le pays est doté de 15 réacteurs et abrite plusieurs dépôts de déchets radioactifs, dont celui de Tchernobyl, théâtre de la pire catastrophe nucléaire de l'histoire en 1986.


Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi se trouve en Ukraine "pour des discussions avec des responsables du gouvernement" afin de fournir "une assistance technique" garantissant la sécurité des installations nucléaires, selon un communiqué de l'agence onusienne. 


"Nous avons déjà évité de justesse plusieurs incidents. Nous ne pouvons pas perdre plus de temps", a déclaré M. Grossi, cité dans le communiqué.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.