Du Capitole à la mairie, le Covid frappe les sphères politiques de Washington

Nancy Pelosi se tenait la veille aux côtés de Joe Biden, président quasi-octogénaire qui a récemment reçu sa deuxième dose de rappel de vaccin anti-Covid (Photo, AFP).
Nancy Pelosi se tenait la veille aux côtés de Joe Biden, président quasi-octogénaire qui a récemment reçu sa deuxième dose de rappel de vaccin anti-Covid (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 08 avril 2022

Du Capitole à la mairie, le Covid frappe les sphères politiques de Washington

  • Le président, qui a participé ces derniers jours à plusieurs événements dans des salles combles où très peu d'invités portaient le masque, a reçu mercredi soir un test négatif
  • La maire de Washington a également révélé jeudi avoir été testée positive

WASHINGTON: La présidente de la Chambre des représentants et femme la plus puissante de Washington, Nancy Pelosi, a été testée positive au Covid-19 jeudi, l'une des dernières victimes en date d'une vague de contaminations parmi l'élite politique de Washington.

"Après avoir été testée négative cette semaine, Mme Pelosi a reçu un test positif au Covid-19", a tweeté son porte-parole Drew Hammill, précisant que "Madam Speaker", âgée de 82 ans, était asymptomatique et qu'elle s'était isolée.

Elle a annulé une conférence de presse prévue jeudi et une mission parlementaire en Asie à laquelle elle devait participer a été reportée, a-t-il ajouté.

Nancy Pelosi se tenait la veille aux côtés de Joe Biden, président quasi-octogénaire qui a récemment reçu sa deuxième dose de rappel de vaccin anti-Covid, lors d'un événement à la Maison Blanche. Elle y était déjà mardi pour une cérémonie en présence de l'ex-président démocrate Barack Obama.

M. Biden, 79 ans, "n'est pas considéré comme cas contact", a souligné jeudi la Maison Blanche, expliquant que le président avait "eu de brefs échanges avec (Nancy Pelosi) ces deux derniers jours".

Le président, qui a participé ces derniers jours à plusieurs événements dans des salles combles où très peu d'invités portaient le masque, a reçu mercredi soir un test négatif, a-t-on précisé.

La maire de Washington a également révélé jeudi avoir été testée positive. "Après avoir ressenti des symptômes allergiques cette semaine, j'ai fait un auto-test hier et un test PCR a confirmé le résultat positif", a expliqué la démocrate Muriel Bowser, sans préciser où elle avait été contaminée.

Le sénateur démocrate Raphael Warnock s'est ajouté jeudi soir à cette liste.

Ces annonces interviennent après celles de plusieurs cas positifs parmi les participants, ministres et élus, à un dîner de gala samedi dans la capitale américaine.

Sous-variant plus transmissible

Le ministre de la Justice Merrick Garland et la secrétaire au Commerce Gina Raimondo, tous deux positifs, ont participé samedi au dîner annuel du Gridiron Club, organisé en présentiel après deux éditions annulées pour cause de pandémie de coronavirus.

Cette soirée est chaque année l'occasion pour l'élite politico-médiatique de Washington de se livrer à un grand exercice d'autodérision.

L'influent élu démocrate Adam Schiff, aussi présent lors de ce grand raout, avait déjà annoncé mardi avoir été testé positif. Jeudi, c'était au tour de la sénatrice républicaine Susan Collins d'annoncer être positive.

Ni Joe Biden ni Mme Pelosi n'y étaient.

La vice-présidente Kamala Harris non plus, mais est néanmoins cas contact après le test positif mercredi de son directeur de la communication Jamal Simmons, qui a participé au dîner.

Elle a malgré tout maintenu les événements prévus à son agenda et s'est rendue au Sénat jeudi après-midi pour le vote de confirmation de la juge Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême.

L'épidémie de coronavirus recule depuis plusieurs mois dans le pays le plus endeuillé du monde (près d'un million de morts), et de nombreux Etats ont relâché leurs protocoles sur le port du masque en intérieur.

Les autorités sanitaires américaines recommandent toutefois la prudence, considérant que le sous-variant BA.2 d'Omicron, désormais dominant aux Etats-Unis, est plus transmissible que les précédents même s'il semble avoir des effets moins graves.

Le taux de vaccination, qui avait explosé à partir de janvier 2021 à la faveur d'une vaste campagne nationale lancée par Joe Biden, s'est lui largement essoufflé avec 65,7% de la population américaine complètement vaccinée, mais près de 90% pour les 65 ans et plus.

Ce n'est pas la première fois que le Covid-19 se propage dans la sphère politico-médiatique de Washington.

En octobre 2020, plus d'une vingtaine de participants à une cérémonie organisée par l'administration Trump à la Maison Blanche avaient été testés positifs. Parmi eux se trouvait l'ancien président républicain, qui avait été hospitalisé, son épouse Melania, certains de ses proches collaborateurs, des élus et des journalistes.

La cérémonie s'était tenue en plein air, mais les invités ne portaient pas de masque ni ne respectaient les règles de distanciation physique.


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.


Biden s'efforce de remobiliser l'électorat afro-américain

Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington
  • La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020

WASHINGTON: A coup d'événements symboliques et d'interviews, Joe Biden, qui selon certains sondages serait en perte de vitesse auprès des Afro-Américains, s'efforce cette semaine de remobiliser cet électorat décisif.

Le président américain multiplie ainsi les hommages aux grandes luttes menées pour les droits civiques aux Etats-Unis.

Jeudi, le démocrate de 81 ans, qui va affronter son prédécesseur républicain Donald Trump pour un second mandat en novembre, a reçu les familles des plaignants d'un combat judiciaire emblématique contre la ségrégation scolaire, ayant débouché sur la décision "Brown vs Board of Education" de la Cour suprême.

Dans cet arrêt de 1954, la Cour a jugé que la séparation des élèves blancs et des élèves noirs dans les écoles violait la Constitution.

Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington.

Puis il rencontrera les représentants des "Divine Nine", des "fraternités" et "sororités" (associations typiques des universités américaines) fondées par des étudiants et des étudiantes noires.

Dimanche enfin, il doit s'exprimer lors de la remise des diplômes de l'université historiquement noire de Morehouse à Atlanta (sud-est), celle où étudia Martin Luther King, le grand meneur de la lutte pour les droits civiques dans les années 1960.

La Maison Blanche a d'ailleurs annoncé jeudi avoir investi au total 16 milliards de dollars dans la centaine d'universités historiquement noires du pays depuis l'élection de Joe Biden.

"Le président et moi-même restons déterminés à utiliser tous les moyens disponibles pour soutenir les universités historiquement noires", a commenté dans un communiqué la vice-présidente Kamala Harris, elle-même ancienne étudiante de l'un de ces établissements, la Howard University.

Gaza 

Reste à voir comment le démocrate, ferme soutien d'Israël, sera reçu à Morehouse, alors que certaines cérémonies de ce genre ont été perturbées récemment par des manifestants propalestiniens.

Concernant la guerre à Gaza, "il y a une inquiétude légitime", a dit le président américain, interrogé par une radio de la communauté afro-américaine à Atlanta (Géorgie, sud-est) à propos de ces mobilisations, en ajoutant: "Les gens ont le droit de manifester, de le faire pacifiquement."

Selon plusieurs sondages récents, Joe Biden, tout en restant nettement majoritaire auprès de cet électorat, perdrait du terrain auprès des électeurs noirs, en particulier les plus jeunes, dans certains Etats décisifs.

Parmi eux la Géorgie, ou encore le Wisconsin.

Ce n'est donc pas un hasard si Joe Biden a aussi accordé un entretien, également diffusé jeudi, à une radio afro-américaine de Milwaukee, dans cet Etat de la région des Grands Lacs.

Il y vante ses actions sociales et économiques en faveur des Afro-Américains et critique son opposant républicain.

"Il n'a littéralement rien fait (pour la communauté afro-américaine" et il veut empêcher son accès au vote", a dit Joe Biden.

Sur les ondes de la radio de Géorgie, il a déclaré: "Rappelez-vous qui est Trump. Il a accusé à tort les +Cinq de Central Park+", de jeunes Afro-Américains victimes d'une erreur judiciaire retentissante, "il a donné naissance aux théories du complot" autour de la nationalité de l'ancien président Barack Obama.

La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020. Il avait alors remporté 92% de leurs voix, contre 8% à son adversaire républicain, selon l'institut Pew Research.


Le micro d’une étudiante coupé alors qu’elle demande à Columbia de se mobiliser pour Gaza

Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
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  • Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause
  • On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé

LONDRES: Un microphone a brièvement été coupé cette semaine lors d’un discours prononcé au cours de la cérémonie de remise des diplômes de l’université Columbia aux États-Unis. L’oratrice avait critiqué la position de l’université à l’égard de Gaza.

Mardi, l’étudiante Saham David Ahmed Ali a prononcé un discours devant les diplômés de la Mailman School of Public Health. Elle a appelé à une action contre Israël, critiquant le «silence sur le campus de l’université Columbia».

Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause. Elle a ensuite pu continuer. On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé.

Saham David Ahmed Ali a déclaré que l’université devait révéler ses relations avec des entreprises «tirant profit du génocide palestinien» et qu’elle devait immédiatement s’en désengager.

Elle a également demandé à Columbia d’appeler à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, où les civils palestiniens sont actuellement confrontés à la famine, selon l’ONU, alors qu’Israël poursuit sa campagne militaire qui a fait plus de trente-cinq mille morts, des milliers d’autres blessés et des centaines de milliers de déplacés à la suite de l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre.

L’université Columbia a été témoin d’importantes manifestations sur son campus depuis le 17 avril après que la présidente de l’université, Minouche Chafik, a témoigné devant le Congrès américain au sujet d’incidents présumés d’antisémitisme contre des étudiants juifs sur son campus.

Les manifestants ont ensuite occupé certaines parties du campus, notamment le Hamilton Hall de l’université. La police de New York a arrêté des centaines de personnes à la suite de ces manifestations, qui ont également déclenché des mouvements similaires dans d’autres grandes universités américaines, ainsi que des contre-manifestations d’étudiants brandissant des drapeaux israéliens et américains.

Columbia a également pris la mesure inhabituelle d’annuler sa cérémonie d’ouverture cette année à la suite des manifestations, organisant uniquement des cérémonies de remise des diplômes propres à l’université.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com