Espagne: le Parlement dénonce le virage du gouvernement sur le Sahara

«Ce qu'a fait le gouvernement est inadmissible à tous les points de vue, sur le fond comme sur la forme», a dénoncé le nouveau chef du Parti Populaire (PP, droite), Alberto Núñez Feijóo, après avoir été reçu par le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. (Photo, AFP)
«Ce qu'a fait le gouvernement est inadmissible à tous les points de vue, sur le fond comme sur la forme», a dénoncé le nouveau chef du Parti Populaire (PP, droite), Alberto Núñez Feijóo, après avoir été reçu par le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 07 avril 2022

Espagne: le Parlement dénonce le virage du gouvernement sur le Sahara

«Ce qu'a fait le gouvernement est inadmissible à tous les points de vue, sur le fond comme sur la forme», a dénoncé le nouveau chef du Parti Populaire (PP, droite), Alberto Núñez Feijóo, après avoir été reçu par le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. (Photo, AFP)
  • Un geste attendu par Rabat pour mettre fin à une crise de près d'un an avec Madrid et salué comme une victoire diplomatique «historique» au Maroc, mais vivement critiqué en Espagne
  • Le conflit dans l'ex-colonie espagnole du Sahara occidental, vaste territoire désertique riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses, oppose depuis des décennies le Maroc au Front Polisario

MADRID: La Chambre des députés espagnols a dénoncé jeudi l'abandon de la position « historique » de neutralité de Madrid sur le Sahara occidental par le gouvernement qui a décidé mi-mars de soutenir le plan d'autonomie marocain pour mettre fin à une crise diplomatique avec Rabat. 

Ce changement par rapport à la « position historique » de neutralité de l'Espagne « revient de facto à appuyer la voie proposée par le Maroc en abandonnant la base d'une solution politique mutuellement acceptable » par Rabat et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutient le texte adopté par les députés. 

Ce vote est un revers pour M. Sanchez, totalement isolé au Parlement sur ce dossier. Il intervient le jour de sa visite à Rabat où il doit rencontrer le roi du Maroc Mohammed VI pour marquer la réconciliation entre les deux pays. 

Le conflit dans l'ex-colonie espagnole du Sahara occidental, vaste territoire désertique riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses, oppose depuis des décennies le Maroc au Front Polisario. 

Rabat, qui contrôle près de 80% de ce territoire, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté tandis que le Polisario réclame un référendum d'autodétermination. 

Abandonnant sa tradition de neutralité, Madrid a annoncé le 18 mars son soutien au plan d'autonomie pour le Sahara, désormais considéré comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible » pour résoudre ce conflit. 

Un geste attendu par Rabat pour mettre fin à une crise de près d'un an avec Madrid et salué comme une victoire diplomatique « historique » au Maroc, mais vivement critiqué en Espagne. 

La résolution du Parlement accuse ainsi « une partie du gouvernement », en référence aux socialistes, d'avoir « modifié unilatéralement sa position » sur le Sahara « en contradiction avec les résolutions de l'Onu et du droit international », sans en débattre avec les députés. 

Le texte, initié notamment par Podemos, parti de gauche radicale allié de M. Sanchez au sein du gouvernement, mais adopté grâce aux voix de 168 députés de gauche comme de droite, affirme donc que « la Chambre des députés ratifie son soutien aux résolutions de l'Onu et à la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) ». 

Avant de souligner que « seul le dialogue, la négociation et un accord obtenu de bonne foi et de manière constructive, conforme au droit international, aideront à parvenir à une solution politique juste, réaliste, viable, durable et acceptable par les deux parties, au conflit politique dans le Sahara occidental ». 

118 députés, provenant uniquement du Parti socialiste, ont voté contre ce texte tandis que 61 députés du centre et d'extrême droite se sont abstenus. 

« Ce qu'a fait le gouvernement est inadmissible à tous les points de vue, sur le fond comme sur la forme », a dénoncé le nouveau chef du Parti Populaire (PP, droite), Alberto Núñez Feijóo, après avoir été reçu par M. Sanchez pour la première fois depuis sa désignation samedi à la tête de la principale formation de l'opposition.  

« Il a brisé 40 ans de consensus », il « ne peut pas modifier unilatéralement la politique historique de l'Espagne » sur le Sahara, a-t-il ajouté, devant la presse. 


Quatre journalistes tués à Gaza, le nombre de morts parmi les professionnels des médias dépasse cent

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat. (Photo AFP)
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  • Cent quatre journalistes palestiniens, ainsi que deux journalistes israéliens et trois libanais, auraient été tués depuis le début du conflit
  • Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat

LONDRES: L’Autorité des médias de Gaza a déclaré jeudi que quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, ce qui porte à plus de cent le nombre total de journalistes tués dans le conflit.

Selon l’agence Anadolu, les victimes sont Hail al-Najjar, éditeur vidéo à Al-Aqsa Media Network, Mahmoud Jahjouh, photojournaliste pour le site Palestine Post, Moath Moustafa al-Ghefari, photojournaliste pour le site Kanaan Land et pour la Palestinian Media Foundation, et Amina Mahmoud Hameed, présentatrice de programmes et rédactrice dans plusieurs organes de presse.

Le Bureau de presse de Gaza a indiqué que les quatre journalistes avaient été tués lors d’une frappe aérienne israélienne, mais il n’a pas fourni de détails supplémentaires sur les circonstances de leur mort.

Au total, cent quatre journalistes palestiniens, deux israéliens et trois libanais ont été tués depuis le début du conflit, le 7 octobre.

Ces dernières pertes s’ajoutent au lourd tribut déjà payé par les professionnels des médias. Selon le Comité pour la protection des journalistes, le conflit de Gaza constitue le conflit le plus meurtrier pour les journalistes et les professionnels des médias depuis que l’organisation a commencé à tenir des registres.

Israël poursuit son offensive sur Gaza en dépit d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige un cessez-le-feu immédiat.

Jeudi, l’Afrique du Sud, qui a porté plainte contre Israël pour génocide devant la Cour internationale de justice, a demandé à cette dernière d’ordonner à Israël de mettre fin à son assaut contre Rafah.

Selon les autorités médicales de Gaza, plus de 35 200 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et plus de 79 200 ont été blessés depuis le début du mois d’octobre, lorsqu’Israël a lancé son offensive, répondant à une attaque du Hamas.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: l'armée annonce avoir trouvé et rapatrié les corps de trois otages de Gaza

Ricarda Louk est assise devant une pancarte représentant sa fille disparue Shani Louk, le 17 octobre 2023, à Tel Aviv. L'armée israélienne a déclaré le 17 mai 2024 avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont Louk. (AP)
Ricarda Louk est assise devant une pancarte représentant sa fille disparue Shani Louk, le 17 octobre 2023, à Tel Aviv. L'armée israélienne a déclaré le 17 mai 2024 avoir retrouvé les corps de trois otages israéliens à Gaza, dont Louk. (AP)
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  • L'armée israélienne a récupéré «les corps de nos otages Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter, pris en otage durant le massacre commis par le Hamas le 7 octobre », a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari
  • Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi avoir découvert dans la bande de Gaza les corps de trois otages israéliens enlevés lors de l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre en Israël et les avoir rapatriés.

L'armée a récupéré "les corps de nos otages Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter, pris en otage durant le massacre commis par le Hamas le 7 octobre", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée, ajoutant qu'ils avaient été "brutalement assassinés" par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova et "leur corps emmenés" à Gaza.

Selon l'amiral Hagari, les corps des otages ont été récupérés "durant une opération conjointe entre l'armée et l'agence de renseignements" sur la base de renseignements obtenus notamment "lors d'interrogatoire de terroristes arrêtés dans la bande de Gaza" et ont été identifiés à l'institut national de Médecine légale israélien.

Germano-Israélienne de 22 ans, Shani Louk était apparue dans une vidéo sur les réseaux sociaux, allongée sur le ventre, apparemment inconsciente et à moitié dénudée, à l'arrière d'un pick-up dans la bande de Gaza.

Amit Buskila était âgée de 27 ans et Itzhak Gelerenter de 56 ans lors de l'attaque.

"Le retour de leurs corps est un rappel douloureux et brutal que nous devons rapidement ramener tous nos frères et soeurs de leur cruelle captivité", les vivants et les morts, a réagi le Forum des familles d'otages, principale association de proches.

Sur les 252 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 125 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne.

L'attaque surprise menée depuis la bande de Gaza par des commandos du Hamas dans le sud israélien a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Plus de 360 personnes ont été tuées sur le seul site du festival de musique Nova, organisé dans le sud d'Israël, tout près de la frontière avec la bande de Gaza.

En riposte, Israël a lancé une offensive tous azimuts sur la bande de Gaza, qui a déjà fait plus de 35.000 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a adressé ses condoléances aux familles. "Cette perte terrible brise le coeur", nous "pleurons avec les familles", a assuré M. Netanyahu, promettant de ramener "tous les otages, les vivants et les morts".

 

 


Tunisie: l'ONU dénonce «l'intimidation et le harcèlement» des avocats

Ces arrestations ont suscité des condamnations de la part de la société civile tunisienne et ont déclenché une réaction internationale. (Dossier/AFP)
Ces arrestations ont suscité des condamnations de la part de la société civile tunisienne et ont déclenché une réaction internationale. (Dossier/AFP)
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  • «L'Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées», exige le Haut-Commissariat
  • Mme Shamdasani a indiqué que le Haut-Commissariat était «très préoccupé par le fait que des migrants sont de plus en plus souvent pris pour cible»

GENEVE: Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a dénoncé vendredi "l'intimidation et le harcèlement" dont sont victimes en Tunisie des avocats et membres des médias critiques du gouvernement et de ses politiques migratoires.

Les perquisitions contre l'Ordre des avocats dans ce pays "portent atteinte à l'Etat de droit et violent les normes internationales relatives à la protection de l'indépendance et de la fonction des avocats. De tels actes constituent des formes d'intimidation et de harcèlement", a dénoncé Ravina Shamdasani, la porte-parole du Haut-Commissariat à Genève, lors d'un point de presse.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, "exhorte les autorités à respecter et à sauvegarder les libertés d'expression, d'association et de rassemblement pacifique, qui sont garanties par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel la Tunisie est partie", a souligné Mme Shamdasani.

"L'Etat de droit doit être respecté et les personnes détenues arbitrairement, y compris pour avoir défendu les droits des migrants et lutté contre la discrimination raciale, doivent être libérées", exige encore le Haut-Commissariat, ajoutant que "les droits humains de tous les migrants doivent être protégés et les discours de haine xénophobe doivent cesser".

Mme Shamdasani a indiqué que le Haut-Commissariat était "très préoccupé par le fait que des migrants, pour la plupart originaires du sud du Sahara, ainsi que les personnes et les organisations qui leur viennent en aide, en Tunisie, sont de plus en plus souvent pris pour cible".

Et elle a dénoncé "une augmentation de l'utilisation d'une rhétorique déshumanisante et raciste à l'encontre des migrants noirs et des Tunisiens noirs".

Le président tunisien Kais Saied, qui concentre tous les pouvoirs depuis juillet 2021, s'est insurgé jeudi contre les critiques occidentales, défendant la légalité de ces mesures.