PARIS: Le gouvernement français s'est associé au réseau social Snapchat pour "inciter les jeunes" à voter lors de l'élection présidentielle des 10 et 24 avril, à travers des applications fondées notamment sur la réalité augmentée, ont-ils annoncé jeudi dans un communiqué commun.
Concrètement, des créateurs à forte audience feront "passer des messages" aux 24,2 millions d'utilisateurs actifs mensuels du réseau social en France pour encourager "les jeunes générations" à se rendre aux urnes, et comprendre les enjeux du vote, alors que les instituts de sondages prédisent un niveau d'abstention élevé.
Outre la mise en place d'un "filtre" dédié à la procuration qui renvoie vers le site du gouvernement, Snapchat mettra ses autres fonctionnalités comme les "bitmojis" (petits personnages 3D, censés être à l'image de l'utilisateur) aux couleurs de la France.
Un compte à rebours, un message automatique de rappel ainsi qu'une urne électorale en réalité augmentée seront aussi déployés pour le second tour de l'élection le 24 avril.
"Ce type de partenariat en complète rupture avec les codes institutionnels traditionnels est un choix assumé et revendiqué dans la droite ligne de la modernisation de la communication gouvernementale que nous menons pour toucher la nouvelle génération ultra connectée mais souvent éloignée du vote", a expliqué Michael Nathan, directeur du service d'information du gouvernement, cité dans le communiqué.
"Notre objectif est d'investir l'ensemble de notre plateforme avec des campagnes de sensibilisation et des outils éducatifs afin d'inciter une génération qui a grandi sur des appareils mobiles à s'engager", a déclaré de son côté Sarah Bouchahoua, responsable des affaires publiques France de Snapchat.
L'élection, qui engage 12 candidats, peine à intéresser les électeurs: quelque 30% des Français pourraient s'abstenir le 10 avril, un niveau record pour un premier tour de présidentielle depuis 1958, selon un sondage Ipsos SopraSteria paru dimanche.
Face à une gauche éclatée et une droite atone, les sondages évoquent une qualification au premier tour du président sortant Emmanuel Macron et de la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, comme en 2017.
M. Macron est donné vainqueur au second tour, même si l'écart s'est nettement réduit avec sa rivale dans les dernières enquêtes d'opinion.