Le réveil de l’Europe face à la guerre en Ukraine

La chancelière allemande Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron et le président russe Vladimir Poutine assistent à une conférence de presse à l'issue d'un sommet sur l'Ukraine à l'Elysée, à Paris, le 9 décembre 2019. LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
La chancelière allemande Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron et le président russe Vladimir Poutine assistent à une conférence de presse à l'issue d'un sommet sur l'Ukraine à l'Elysée, à Paris, le 9 décembre 2019. LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
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Publié le Mercredi 06 avril 2022

Le réveil de l’Europe face à la guerre en Ukraine

  • Face à l’offensive russe, le réveil européen s’est manifesté sur les plans politique, économique, militaire et humanitaire, prenant Moscou de court
  • Le sommet de Versailles aura permis de moderniser l'UE, de la rendre plus ferme et rapide dans la prise de décisions, tout en permettant de former une vision future unifiée de la sécurité européenne

PARIS: Choquée et prise de court par l’ampleur de l’offensive russe contre l’Ukraine, l’Union européenne (UE) a surpris Moscou par sa forte réaction et son unité renforcée.

Insistant sur les craintes pour la sécurité nationale à partir d’une Ukraine hostile, Moscou tablait sur les divisions et les fissures européennes pour réaliser les objectifs de son «opération spéciale». Mais l’intervention russe a en réalité produit le contraire en revigorant l’alliance occidentale sous la direction de Washington.

L’issue de la guerre en Ukraine sera décisive pour le continent européen. L’UE sera amenée à faire des choix concernant les futurs liens avec la Russie, et l’alliance avec Washington et l’Otan, sans subir les risques de l’instabilité ni l’irruption d’autres conflits.

Aspects du réveil européen

L’ancienne chancelière allemande Angela Merkel (qui a noué une relation forte avec Vladimir Poutine, relation huée actuellement à Berlin), a déclaré que «cette offensive russe représente un tournant fondamental dans l'histoire de l'Europe après la fin de la Guerre froide». Face à ce tournant, le réveil européen se manifeste sur les plans politique, économique, militaire et humanitaire. Mais le véritable saut qualitatif serait à moyen terme l’affirmation de la transformation de l’Europe en pôle qui pourrait compter sur la scène internationale.

À la veille de l’incursion russe, les grands acteurs européens (Allemagne, France…) paraissaient ne pas croire aux avertissements américains et britanniques concernant une «invasion russe imminente» (le 30 mars, le général Éric Vidaud, directeur du renseignement militaire en France, a été limogé, payant les atermoiements des services français face aux intentions et aux préparatifs russes, en dépit des alertes outre-Atlantique).

Mais, une fois le choc encaissé, l’UE a surpris Moscou et s’est montrée plus unie et plus forte face à la guerre en Ukraine. Bruxelles a rapidement réagi, en déployant d’énormes pressions diplomatiques, économiques, militaires et humanitaires pour soutenir Kiev et compliquer la tâche russe. Outre les sanctions sans précédent prises contre la Russie, imposées en coordination avec Washington et le G7, l’UE a rapidement décidé d’imposer des restrictions financières et technologiques à 64 structures de la Fédération de Russie, concernant en particulier des produits de haute technologie qui portent sur les communications, l’électronique, les semi-conducteurs et plus généralement l’aéronautique et le spatial.

Sur le plan du soutien, pour la première fois depuis qu’elle a été créée, l’UE a fourni des armes létales à un pays tiers, qui plus est en guerre: l’Ukraine. Pour l’UE, il s’agit d’un tournant géopolitique de son histoire. D’autres positions confirment ce fait, et notamment la mise en place d’un processus d’autonomie stratégique.

Boussole stratégique de l’UE et place de l’Otan

Face à la menace russe et aux conséquences de la guerre en cours, le réveil militaire de l’Europe s’effectue progressivement. Alors que l’Otan revoit sa posture sur son flanc est, l’UE revendique dans sa «boussole stratégique» un renforcement de ses capacités.

En effet, le réveil avait commencé à sonner depuis quelques années. Rappelons que les grandes avancées européennes en matière de sécurité et de défense sont souvent le résultat d'un long processus en commun, comme elles sont aussi malheureusement le fruit des circonstances tragiques de l'histoire de notre continent. La guerre en Ukraine est à cet égard exemplaire de la capacité des Européens à se retrouver, car cet événement frappe les consciences et mobilise les leaders et les opinions. Ainsi, lors du sommet de Versailles (qui s’est tenu les 9 et 10 mars), sous l'impulsion de la présidence tournante exercée par le France, l’UE vient de se doter d'une «boussole stratégique».

Cette décision signifie-t-elle que l’Europe trouve un «pôle de défense» après avoir été longtemps prise entre des rêves «d’autonomie stratégique» et le confort incertain d’une Alliance atlantique en pleine remise en question (notamment sous la présidence Trump)? Le pari français sur une autonomie européenne en la matière se heurte cependant aux choix proatlantiques de la plupart de partenaires européens.

Toutefois, tout va surtout dépendre du tournant effectué par l’Allemagne qui vient d’allouer plus de 100 milliards d’euros à ses dépenses militaires, en rompant avec la situation de l’après Seconde Guerre mondiale, période pendant laquelle Berlin a toujours opté pour la non-militarisation. Actuellement, l’Allemagne est au cœur de l’UE et ne l'abandonnera pas. L'augmentation de son budget de défense vise à la fortifier, pas à menacer son unité ou à effectuer un retour au passé.
 
Ainsi, les ambitions de Poutine ont réveillé une Europe unie. La guerre a rappelé aux dirigeants européens que la construction de la paix et de la prospérité exigeait une préparation constante à la guerre. In fine, sans une entente politique au sein de l’axe franco-allemand en vue d’une Europe autonome stratégiquement, la boussole stratégique européenne sera toujours sous les auspices de l’Otan.

Enseignements et perspectives pour l’UE

Depuis 2003, à la veille de la guerre en Irak désapprouvée par la France et l’Allemagne, Donald Rumsfeld, ancien secrétaire américain à la Défense, considérait que l’Europe était divisée en deux: une «vieille» Europe incarnée notamment par l’Allemagne, la France et leurs pairs, et une «jeune et nouvelle Europe», qui ne partage pas cette vision, mais celle des États-Unis.

Il est notoire que, depuis deux décennies, des stratèges américains envisagent que le centre de gravité de l’Europe ne se situe donc plus entre Paris et Berlin, mais se déplace vers l'Est avec l'adhésion à l'Alliance atlantique de sept anciens satellites de l'ex-URSS. Ainsi, le choix du président américain de se rendre en Pologne après le sommet de l’Otan (Bruxelles, le 24 mars) n’est pas fortuit et conforte la thèse développée à l’époque des néo-conservateurs.

Sur le terrain, la Pologne et les pays Baltes ont joué le rôle d’aiguillon européen et atlantique contre Moscou. Ces développements ont incité le président américain à affirmer triomphalement que l'Alliance atlantique n'a «jamais été plus unie qu'aujourd'hui», face au président russe Vladimir Poutine qui «misait sur une division de l'Otan». En effet, dans cette mêlée, l’Amérique et l'Otan semblent dans une position confortable, tandis que l’Europe est en train de subir des répercussions économiques dans un très grand nombre de secteurs.

De surcroît, un mois après le début des combats sur le sol ukrainien, le constat est tombé: l’Europe vit sa plus grande crise de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale (plus de 4,5 millions depuis le 24 février 2022)

Tout risque de changer pour l’Europe. Après plusieurs décennies de prospérité, de stabilité et de paix, le Vieux continent traverse une phase critique. Contrairement aux conséquences de la chute du mur de Berlin en 1989, qui avait conduit à l’ouverture des frontières et de l’économie mondiale, la guerre en Ukraine lancera un nouveau cycle économique et politique qui aura pour conséquence une hausse des prix (hydrocarbures, aliments et matières premières).

Malgré les conséquences subies par l’Europe, la présidence française tournante de l’UE a permis, avec le sommet de Versailles, de moderniser l'Union européenne et de la rendre plus ferme et rapide dans la prise de décisions. Elle a également été l’occasion de former une vision future unifiée de la sécurité européenne et de la diversité des sources d'énergie, afin que l’UE ne reste pas dépendante de la Russie.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.