GAZA CITY: Depuis un demi-siècle, le nom du Palestinien Abu Husam Haniyeh est associé à son titre de muezzin de la Grande Mosquée Omari de Gaza City, la deuxième mosquée la plus ancienne de Palestine après celle d'Al-Aqsa de Jérusalem.
Haniyeh, 85 ans, a commencé son parcours par l'appel à la prière en tant que bénévole. Il est aujourd'hui le plus vieux muezzin de la bande de Gaza, selon les données du ministère des Waqfs et des Affaires religieuses.
«Lorsque j'ai fait mes débuts en tant que muezzin, je ne m'attendais pas à vivre si longtemps, encore moins à ce que mon nom soit associé à cette grande mosquée», a-t-il révélé.
Haniyeh se souviendra toujours de la première fois où il a pris le micro à la mosquée Omari et qu'il a lancé l'appel à la prière, il y a plusieurs décennies, après avoir obtenu l'autorisation de l'ancien muezzin.
«Lorsque j'ai fait mes débuts en tant que muezzin, je ne m'attendais pas à vivre si longtemps, encore moins à ce que mon nom soit associé à cette grande mosquée.»Abu Husam Haniyeh
«C'était une expérience exceptionnelle que je n'oublierai jamais. J'ai succédé à Abu Al-Said après sa mort».
Volontaire, Haniyeh appelait à la prière cinq fois par jour. «Je ne cherche pas à être récompensé dans cette vie, parce que la vraie récompense d'un muezzin réside auprès de Dieu et sera faite le jour de la résurrection... Nous sommes les muezzins, la voix de Dieu sur terre, nous appelons les gens à prier et à renoncer aux plaisirs de cette vie», a-t-il déclaré.
Le muezzin demeure à la mosquée Omari, adjacente à sa maison dans le quartier ancien d'Al-Daraj, situé dans le vieux Gaza. Il y reste toute la journée et n'en sort que rarement, pour passer du temps avec sa famille.
Il trouve réconfort dans la mosquée, surtout pendant le mois de ramadan, où il lit le Coran et engage des conversations avec d'autres personnes de sa génération, évoquant ainsi des souvenirs du passé.
Haniyeh est issu d'une famille de réfugiés qui a été contrainte de quitter Jaffa pendant la Nakba en 1948.
Il n'est pas retourné à l'école après la Nakba, et sa famille s'est réfugiée à Gaza City. Haniyeh a ensuite exercé le métier de charpentier, puis il s'est marié et a eu trois fils et trois filles.
En Bref
La mosquée peut accueillir environ 5 000 fidèles. La fréquentation [du lieu sacré] est à son paroxysme pendant le ramadan, surtout au cours des dix dernières nuits du mois.
«Je souhaite retourner à Jaffa et lancer l'appel à la prière dans la mosquée sacrée d'al-Aqsa», a-t-il confié.
«Je me souviens de chaque détail de l'époque où je vivais à Jaffa, de la maison que nous habitions, du voyage qu'a effectué mon père en train pour aller en Égypte et puis en Arabie saoudite pour accomplir le Hajj (pèlerinage à La Mecque), du canon de l'iftar et des nombreux amis que nous avions. Nous nous amusions et jouions ensemble dans les ruelles et sur la plage», a-t-il raconté.
Le fait que le nom de Haniyeh a été, pendant des décennies, associé à la mosquée Omari a fait de lui un expert de l'histoire de la mosquée.
La mosquée peut accueillir environ 5 000 fidèles. La fréquentation [du lieu sacré] est maximale pendant le ramadan, surtout au cours des dix dernières nuits du mois.
La superficie de la mosquée Omari est de 4 100 mètres carrés. Le premier bâtiment construit sur ce site – un temple païen – remonte à environ 3 700 ans. Les Romains ont ensuite établi l'église Porphyrios sur ses ruines après leur occupation du Levant en 407 après J.-C.
L'église est restée en place jusqu'à la conquête islamique de Gaza en 634 après J.-C., lorsque la plupart des Gazaouis se sont convertis à l'islam, à l'exception de quelques-uns qui sont restés chrétiens. Les habitants se sont alors mis d'accord pour construire une mosquée sur la plus grande partie du site, et une église pour la minorité chrétienne sur une plus petite partie qui existe toujours aujourd'hui et porte le même nom que celui de l'église orthodoxe Saint Porphyrios.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com