Le ministre israélien de la Défense exhorte les Palestiniens à ne pas recourir à la violence pendant le ramadan

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, incite les Palestiniens à renoncer à la violence pendant le ramadan. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, incite les Palestiniens à renoncer à la violence pendant le ramadan. (AFP)
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Publié le Lundi 04 avril 2022

Le ministre israélien de la Défense exhorte les Palestiniens à ne pas recourir à la violence pendant le ramadan

  • Les politiciens israéliens ont menacé de recourir à la force maximale pour réprimer les personnes impliquées dans les actes de violence au sein des territoires palestiniens occupés
  • «Les solutions économiques et la libre circulation ne suffisent pas pour lutter contre la situation économique difficile à laquelle les Palestiniens sont confrontés ces jours-ci», affirme l’analyste palestinien Ghassan al-Khatib

RAMALLAH: Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a incité les Palestiniens à renoncer à la violence pendant le ramadan, affirmant qu’Israël «ne peut tolérer» une recrudescence d’attaques terroristes auxquelles le pays s’opposera avec «force et détermination».

Son message est considéré comme une «sage décision» par un analyste, alors que les dirigeants politiques israéliens mettent en garde contre tout relâchement dans les mesures de sécurité, anticipant de nouvelles violences pendant le ramadan.

Le ministre a adressé un message vidéo clair au peuple palestinien le 2 avril, premier soir du ramadan. Il l’appelle à mettre fin à toute forme de violence pour permettre aux autorités israéliennes de lui accorder des facilités économiques et la liberté de mouvement pendant le mois sacré .

Son discours intervient au moment où les forces de sécurité israéliennes redoublent d’efforts pour lutter contre ce qu’elles qualifient d’«escalade de la violence» de la part des Palestiniens en Cisjordanie ou de ceux qui détiennent la nationalité israélienne et vivent en Israël.

Cette démarche du ministre coïncide avec les appels des dirigeants politiques israéliens à une confrontation féroce.

«En ce début du mois de ramadan, j’aimerais souhaiter ramadan Karim (formule de souhait, qui se dit au début du mois de ramadan pour souhaiter un bon ramadan à quelqu'un) à tous les Palestiniens de la région de Cisjordanie et de la bande de Gaza.»

«Malheureusement, nous vivons une période difficile d’attaques terroristes contre des citoyens israéliens. C’est une situation que nous ne pouvons tolérer et à laquelle nous nous opposerons avec force et détermination.»

«Nous explorons actuellement les mesures que nous pourrions prendre, alors que le ramadan commence, pour vous permettre de mieux célébrer la fête, sachant que la préservation de la sécurité demeure notre priorité absolue», ajoute-t-il.

Les politiciens ont menacé de recourir à la force maximale pour réprimer les personnes impliquées dans les actes de violence au sein des territoires palestiniens occupés. Ils menacent même de retirer les permis des membres de leur famille, les empêchant ainsi d’entrer en Israël pour travailler.

«Nous avons récemment fait des progrès grâce à une série de mesures, en coordination avec l’Autorité palestinienne. Ces dernières visent à améliorer la qualité de vie et l’économie en Cisjordanie et dans la bande de Gaza», poursuit le ministre.

«Notre capacité à renforcer ces mesures est désormais menacée par le terrorisme. Nous continuerons à promouvoir de telles initiatives uniquement si le calme revient et la situation sécuritaire se stabilise. Nous sommes impatients que cela se produise et je suis sûr que la plupart des Palestiniens le souhaitent également», renchérit le ministre.

«Dans cet esprit, je nous souhaite à tous de passer des moments paisibles au sein de nos familles pendant le mois sacré.»

Le colonel David Hacham, réserviste des Forces de défense israéliennes et ancien conseiller de plusieurs ministres israéliens de la Défense pour les affaires arabes, considère le message du ministre comme une «sage décision».

M. Hacham, qui travaille avec M. Gantz depuis de nombreuses années, déclare à Arab News que le ministre est «un homme modéré qui accorde une importance particulière au maintien du calme sécuritaire et qui est prêt à mettre à la disposition des citoyens palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza des services économiques essentiels».

M. Hacham explique que «Tsahal (armée de défense d’Israël) et les services de renseignement prennent toutes les mesures nécessaires pour empêcher une escalade de la violence. Cependant, le ministre de la Défense souhaite que le peuple palestinien fasse preuve de retenue pour garantir le retour de la stabilité sécuritaire et du calme sur le terrain. Ainsi, cesser de prendre les citoyens israéliens pour cible ferait partie d’une politique pragmatique qui irait de pair avec les efforts des dirigeants sécuritaires israéliens pour contrôler la situation sur le terrain.»

Dans le même temps, l’analyste politique palestinien Ghassan al-Khatib précise à Arab News que Benny Gantz fait partie de l’establishment militaire et sécuritaire qui ne cherche pas à rassembler des voix pour les élections au sein de la société israélienne. «Il estime que l’utilisation accrue de la force ne permettra pas de résoudre le problème et il compte accorder diverses facilités au peuple palestinien.»

«Les solutions économiques et la libre circulation ne suffisent pas pour lutter contre la situation économique difficile à laquelle les Palestiniens sont confrontés ces jours-ci», affirme toutefois M. Al-Khatib.

C’est déjà le deuxième jour du ramadan, et l’Autorité palestinienne n’est toujours pas en mesure de payer les salaires de ses employés, souligne-t-il.

«Cela vient s’ajouter à l’absence d’horizon politique, au déchaînement des colons et au renforcement des colonies qui perturbent la vie des Palestiniens, ce qui rend ces avantages complètement inutiles», conclut M. Al-Khatib.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".