En Libye, des artisans font revivre de vieux Corans pour le ramadan

Le ramadan est l'une des périodes les plus mystiques de l'année, consacrée à la prière et à la lecture du livre saint de l'islam. (AFP)
Le ramadan est l'une des périodes les plus mystiques de l'année, consacrée à la prière et à la lecture du livre saint de l'islam. (AFP)
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Publié le Mercredi 06 avril 2022

En Libye, des artisans font revivre de vieux Corans pour le ramadan

  • «Les Corans très endommagés (...) doivent être défaits, restaurés puis reliés, un processus minutieux qui nécessite du temps et de la concentration», explique ce technicien
  • «Acheter un Coran avant le début du mois de ramadan était une tradition» mais les Libyens, très attentifs à leurs dépenses sur fond de profonde crise économique, «préfèrent restaurer leurs livres»

TRIPOLI: Restaurateur bénévole de Corans anciens ou abîmés, Khaled al-Drebi a du pain sur la planche avec, en ce début de ramadan, un afflux de clients dans son atelier à Tripoli, sollicitant son savoir-faire pour conserver l'ouvrage hérité d'un ancêtre ou éviter d'en racheter un neuf.


"Acheter un Coran avant le début du mois de ramadan était une tradition" mais les Libyens, très attentifs à leurs dépenses sur fond de profonde crise économique, "préfèrent restaurer leurs livres plutôt qu'acheter du neuf", explique à l'AFP M. Drebi, 54 ans, dans son atelier de la rue Mizran à Tripoli.


De surcroît, depuis que l'Etat a "interrompu l'impression des Corans en Libye", les prix ont grimpé.


Il faut désormais une vingtaine d'euros, selon la qualité de la reliure, pour un Coran de taille moyenne, dit-il. L'atelier ne fait payer que quelques euros pour le matériel utilisé dans la restauration, la main-d'oeuvre étant gratuite. 

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Juste avant le mois sacré en avril cette année, il y a foule dans l'atelier de la rue Mizran, l'un des plus célèbres de Libye. (AFP)


Le ramadan est l'une des périodes les plus mystiques de l'année, consacrée à la prière et à la lecture du livre saint de l'islam. Et cette année, avec la levée des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, les mosquées prévoient un afflux de fidèles, tapis de prière et Coran sous le bras.


Juste avant le mois sacré en avril cette année, il y a foule dans l'atelier de la rue Mizran, l'un des plus célèbres de Libye.


Au fond de la pièce, Abdel Razzaq al-Aroussi, la soixantaine, en bleu de travail, répertorie les Corans selon leur degré de détérioration et la durée de l'intervention nécessaire qui "variera entre une ou plusieurs heures".

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«Bonheur indéfinissable»
"Les Corans très endommagés (...) doivent être défaits, restaurés puis reliés", un processus minutieux qui nécessite du "temps et de la concentration", explique ce technicien, penché sur son ouvrage, entouré de centaines de Corans entassés sur des étagères qui peinent à les supporter.


"Les travaux de restauration et de reliure nécessitent l'intervention de plusieurs artisans", chacun selon sa spécialité, explique Mabrouk Al-Amin, un autre restaurateur.


"Travailler avec le +Livre de Dieu+ est très agréable... on ne s'en lasse pas malgré l'ampleur de la tâche", fait remarquer ce quinquagénaire qui parle d'un "bonheur indéfinissable".

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"Les travaux de restauration et de reliure nécessitent l'intervention de plusieurs artisans", chacun selon sa spécialité, explique Mabrouk Al-Amin, un autre restaurateur. (AFP)


Certains clients leur confient de précieux ouvrages transmis de génération en génération, malmenés par le temps.


Il ne s'agit pas seulement de réparer mais d'établir un lien privilégié avec des clients souhaitant préserver un Coran qui véhicule des souvenirs et "porte encore l'odeur d'un grand-père, d'un père ou d'une mère", confie M. Drebi qui, malgré le succès de son atelier, travaille bénévolement et dépend uniquement de dons "de gens charitables".


Aux yeux de ces artisans passionnés, c'est davantage un "travail de mémoire" qu'un simple acte de générosité.

De plus en plus de femmes 
Une nouvelle génération a rejoint l'atelier, apportant de "nouvelles techniques" utilisant l'ordinateur pour le "design graphique et des logiciels comme Photoshop pour reproduire les pages manquantes d'un Coran", souligne M. Al-Amin.


Depuis la création de l'atelier Mizran en 2008, près d'un demi-million d'exemplaires ont été restaurés et plus de 1.500 stagiaires, essentiellement des hommes, s'y sont formés. 


Mais de plus en plus de femmes attirées par ce métier qui allie savoir-faire et spiritualité viennent l'apprendre avant de devenir formatrices à leur tour. 

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Retraitée de l'éducation nationale, formée à l'atelier Mizran, elle est très aimée de ses élèves, surtout des femmes non-voyantes qui retrouvent ainsi un sens à leur vie. (AFP)


Elles apprécient d'exercer cette activité dans le confort de leurs foyers ou dans des ateliers exclusivement féminins comme celui géré par Khadija Mahmoud à Zaouia (45 km à l'ouest de Tripoli).


"Une dame exceptionnelle qui fait un travail exceptionnel", dit d'elle M. Aroussi.


Retraitée de l'éducation nationale, formée à l'atelier Mizran, elle est très aimée de ses élèves, surtout des femmes non-voyantes qui retrouvent ainsi un sens à leur vie.


"La majorité des bénévoles sont des retraitées qui aiment ces moments consacrés au Coran" et se réunir "entre femmes pour se sentir plus à l'aise", confie à l'AFP Mme Mahmoud, dans son atelier aux tables de couleur parme.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.