Les armes se taisent au Yémen et les factions s’en tiennent à la trêve négociée par l’ONU

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a annoncé vendredi que les Houthis, soutenus par l’Iran, et le gouvernement reconnu par la communauté internationale avaient convenu d’une trêve de deux mois. (AFP, Photo)
L’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a annoncé vendredi que les Houthis, soutenus par l’Iran, et le gouvernement reconnu par la communauté internationale avaient convenu d’une trêve de deux mois. (AFP, Photo)
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Publié le Samedi 02 avril 2022

Les armes se taisent au Yémen et les factions s’en tiennent à la trêve négociée par l’ONU

  • Un cessez-le-feu de deux mois est entré en vigueur samedi, premier jour du ramadan
  • Les Houthis doivent lever le siège de Taiz car c’est une « forme de guerre »

RIYAD : Les combats ont pratiquement cessé dans les principaux champs de bataille du Yémen, les factions rivales s’en tenant à la trêve humanitaire négociée par l’ONU, ont déclaré samedi des responsables militaires locaux à Arab News.

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a annoncé vendredi que les Houthis, soutenus par l’Iran, et le gouvernement reconnu par la communauté internationale avaient convenu d’une trêve de deux mois qui entrera en vigueur samedi, premier jour du ramadan.

Les parties ont accepté de mettre fin aux frappes terrestres, aériennes et transfrontalières, de permettre aux pétroliers d’entrer dans le port maritime de Hodeïda, d’autoriser les vols à destination et en provenance de l’aéroport de Sanaa et de lever le siège de Taiz.

Selon des responsables locaux, les combats et les tirs d’obus entre les troupes gouvernementales et les Houthis ont largement diminué dans la province centrale de Marib et à l’extérieur de la ville de Taiz, tandis que certaines sources indiquent que les Houthis continuent de rassembler des forces à Marib.

« Les combats ont cessé à Marib. Il y a un échange limité de tirs de mortier et de tirs nourris et l’ennemi déploie ses forces », a indiqué à Arab News un responsable militaire qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat, ajoutant que les troupes de l’armée et les membres des tribus alliées se préparaient à une éventuelle violation de la trêve par les Houthis.

Des milliers de combattants et de civils ont été tués depuis le début de l’année dernière dans la province de Marib, lorsque les Houthis ont repris une offensive majeure pour prendre le contrôle de la ville de Marib riche en pétrole, dernier bastion du gouvernement yéménite dans le nord du pays.

En dépit des attaques agressives de missiles et de drones et des attaques terrestres sur la ville, les Houthis n’ont pas réussi à prendre le contrôle de Marib et ont subi des milliers de pertes.

Les experts yéménites estiment que les Houthis, qui ont longtemps rejeté de nombreux appels similaires à la trêve, ont été contraints d’accepter le dernier cessez-le-feu négocié par l’ONU après avoir échoué à envahir Marib.

Dans la ville de Taiz, les principaux champs de bataille étaient calmes samedi, les Houthis et les troupes de l’armée ayant cessé les hostilités pour la première fois depuis des années, mais les habitants ont appelé la milice soutenue par l’Iran à lever immédiatement son emprise sur la ville.

Le colonel Abdel Basit al-Baher, un officier militaire, a déclaré à Arab News par téléphone que les forces gouvernementales s’en tenaient à la trêve et que les Houthis ont cessé leurs bombardements et leurs attaques contre la ville densément peuplée. « Il y a un calme relatif sur tous les fronts ici à Taiz», a précisé le colonel al-Baher.

Les Houthis assiègent Taiz, la troisième plus grande ville du Yémen, depuis plus de sept ans, après avoir échoué à s’emparer du centre-ville.

Ils ont positionné des forces à la périphérie de la ville, empêchant les gens de la quitter ou d’y entrer, et abattant ceux qui s’approchaient de leurs positions.

Le colonel Al-Baher a expliqué que le siège devait être levé, de concert avec la trêve, car il étouffe la ville et pousse des milliers de personnes au bord de la famine. « La trêve n’a aucun sens si le siège de Taiz n’est pas levé. Le siège est une forme de guerre », a-t-il souligné.

« Les Houthis ont bloqué les routes de Taiz avec de gros rochers et des sacs de sable et ont planté un très grand nombre de mines terrestres. » Ils visaient tous les êtres vivants, y compris les chats et les chiens, a-t-il ajouté.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".