Marine Le Pen présidente? La question électrise la campagne

La candidate d'extrême droite Marine Le Pen peut-elle remporter la présidentielle? (Photo, AFP)
La candidate d'extrême droite Marine Le Pen peut-elle remporter la présidentielle? (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 01 avril 2022

Marine Le Pen présidente? La question électrise la campagne

  • Les sondages ne sont qu'un instantané à un moment donné et n'anticipent en rien le résultat des urnes
  • Mais ils se suivent et se ressemblent depuis plusieurs mois, donnant Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour, pour un match retour de 2017

PARIS: La candidate d'extrême droite Marine Le Pen peut-elle remporter la présidentielle? A un peu plus d'une semaine du scrutin, la question électrise vendredi la campagne longtemps marquée par la pandémie du Covid et la guerre en Ukraine.

Les sondages ne sont qu'un instantané à un moment donné et n'anticipent en rien le résultat des urnes. Mais ils se suivent et se ressemblent depuis plusieurs mois, donnant Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour, pour un match retour de 2017.

Avec toutefois un écart qui se resserre entre le plus jeune président de la Vème République, candidat qui se veut "en même temps" de gauche et de droite. Et la candidate d'un parti d'extrême droite attirant un électorat populaire et qui s'évertue à lisser son image.

Pour Arnaud Mercier, chercheur en communication politique à l’université Paris Panthéon-Assas, l'ancien polémiste d'extrême droite Eric Zemmour constitue "le meilleur argument de dédiabolisation que Marine Le Pen puisse trouver" car "à coté de Zemmour, n’importe qui passe pour un modéré". 

«Réservoir de voix»

La candidate RN "surjoue le côté +classe populaire+ et Eric Zemmour doit lui assurer un réservoir de voix pour le second tour que la famille Le Pen n’a jamais eu. Les choses s’arrangent bien pour elle", a-t-il assuré à l'AFP.

En marge d'un déplacement au marché de gros de Rungis (Val-de-Marne) pour opposer la "France des travailleurs du matin" à celle "des assistés et des profiteurs", Eric Zemmour a accusé les médias d'avoir fait preuve de "bienveillance" et de "complaisance" avec sa rivale Marine Le Pen.

Préoccupation numéro un des Français, le pouvoir d'achat est au coeur de cette campagne, une thématique encore plus d'actualité avec les répercussions de la guerre en Ukraine qui ont fait flamber les prix de l'énergie et des céréales.

En déplacement dans l'est du pays, Marine Le Pen abordera ce sujet phare sans délaisser la lutte contre l'immigration et l'insécurité. Après une visite de marché à Haguenau (Bas-Rhin), elle tiendra une réunion publique à Stiring-Wendel (Moselle).

Elle fait ainsi le choix de la "proximité" contre le "gigantisme" alors qu’Emmanuel Macron prépare un grand meeting samedi près de Paris.

Mais pas question de s'endormir sur des sondages porteurs. "La victoire est possible mais elle n’est pas acquise. Chaque voix compte", a insisté Laurent Jacobelli, un porte-parole de Marine Le Pen.

En déplacement dans l'est du pays, Marine Le Pen abordera ce sujet phare sans délaisser la lutte contre l'immigration et l'insécurité (Photo, AFP).
En déplacement dans l'est du pays, Marine Le Pen abordera ce sujet phare sans délaisser la lutte contre l'immigration et l'insécurité (Photo, AFP). 

Défense du pouvoir d'achat aussi au menu de la candidate de droite Valérie Pécresse, au coude-à-coude avec l'ancien polémiste autour de 10% des intentions de vote, et qui tient une réunion publique à Toulon en soirée, dans une région où la droite et l'extrême droite réalisent traditionnellement des scores élevés.

Toujours ferme sur le régalien, elle s'est rendue jeudi soir dans les quartiers nord de Marseille pour y affirmer, près de points de trafic de drogue, sa volonté d'une "impunité zéro".

«Catastrophe»

Le Premier ministre Jean Castex, en tant que soutien du président-candidat, se déplace aussi dans le sud-est, à Carpentras (Vaucluse), sur des terres favorables au parti de Marine Le Pen.

La présidentielle "n’est pas jouée" et "tout le monde doit se mobiliser" car l’élection de Marine Le Pen serait une "catastrophe", a-t-il insisté à son arrivée. Selon lui, la candidate d'extrême droite "fait croire qu’elle a changé, qu’elle est devenue plus souple, plus centriste presque, mais c’est de l’imposture. Elle n’a pas changé".

Il rappellera tous les amortisseurs mis en place par l'exécutif pour atténuer l'inflation le jour où la ristourne gouvernementale d'au moins 15 centimes par litre de carburant est effective.

Quant à Jean-Luc Mélenchon donné en 3ème position avec 15%, il prépare son grand meeting de dimanche sur la place du Capitole à Toulouse. 

Il avait annoncé mercredi qu'en cas d'un nouveau duel Macron-Le Pen au second tour, il consulterait les militants avant de donner une consigne de vote, une position qualifiée d'"ambigüe" par Yannick Jadot, soulignant que "les écologistes n’ont jamais hésité à construire des fronts républicains contre l’extrême droite".

Adrien Quatennens, numéro 2 de LFI, a précisé vendredi sur Public Sénat la position de La France insoumise: "Nous prendrons position, dire pas une voix ne doit aller à l’extrême droite, c’est prendre position" et "le vote Rassemblement national ne sera pas une option".

En déplacement sur la côte atlantique à Nantes et Saint-Nazaire, la candidate socialiste est également revenue sur LCI sur la menace de l'extrême droite.

"Quand (...) on fait en sorte que le paysage politique totalement explosé soit un paysage dans lequel il n'y aurait plus qu'un candidat qui serait soit-disant le candidat d'une forme de raison, et en face l'extrême droite, on joue avec le feu et effectivement tout est possible", a estimé Anne Hidalgo sur LCI.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.