Ukraine: l'armée russe se regroupe, l'Europe sommée de payer le gaz en roubles

Un incendie dans un bâtiment détruit après un bombardement de l'armée russe dans la ville d'Irpin, près de Kiev, le 30 mars 2022 (Photo, Reuters).
Un incendie dans un bâtiment détruit après un bombardement de l'armée russe dans la ville d'Irpin, près de Kiev, le 30 mars 2022 (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Mardi 03 mai 2022

Ukraine: l'armée russe se regroupe, l'Europe sommée de payer le gaz en roubles

  • Les forces russes ne se retirent pas mais se repositionnent en Ukraine, a déclaré jeudi le secrétaire général de l'Otan
  • En Russie, la popularité de Vladimir Poutine a fait un bond par rapport à février avec 83% de personnes interrogées approuvant son action

KIEV: L'armée russe est en train de se regrouper en vue de nouvelles attaques en Ukraine, ont estimé Kiev et l'Otan jeudi, alors que Moscou menace de couper l'approvisionnement en gaz aux pays "inamicaux" qui refuseraient de payer en roubles.

Les forces russes "ne se retirent pas mais se repositionnent" en Ukraine, a déclaré jeudi le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, jugeant que Moscou entendait renforcer son offensive sur la région du Donbass, dans l'est, tout en maintenant "la pression sur Kiev et d'autres villes".

"Nous nous attendons à des actions offensives supplémentaires qui se traduiront par encore davantage de souffrances", a-t-il conclu.

Ce recentrage laisse présager un conflit "prolongé", qui pourrait durer des mois, selon un haut responsable du Pentagone.

"Si de fait ils donnent la priorité à la région du Donbass, (...) une région où ils n'ont pas combattu depuis huit ans, une région où il y a beaucoup de soldats ukrainiens (...)  cela pourrait durer un moment", a déclaré le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

Ces propos font écho à ceux du général ukrainien Pavlo "Maestro" à Kharkiv. L'ennemi "se regroupe pour attaquer et mettre le maximum de forces" dans le sud et l'est de l'Ukraine, a-t-il déclaré jeudi à l'AFP.

Le président américain Joe Biden s'est aussi dit "sceptique" face aux annonces de Moscou d'un retrait partiel de ses troupes.

Biden pense que Poutine a mis certains conseillers «en résidence surveillée»

Le porte-parole du département d'Etat Ned Price a évoqué des "informations" publiques - et non des informations issues du renseignement -  selon lesquelles "plusieurs responsables russes ont été placardisés, éloignés, mis à l'écart ou (...) mis en résidence surveillée."

"Nous avons des raisons de penser que le président Poutine se sent induit en erreur. Si l'on regarde les dernières cinq ou six semaines, il a clairement fait plusieurs erreurs de calcul", a-t-il poursuivi.

Le président russe Vladimir Poutine a lui annoncé interdire l'entrée sur son territoire aux dirigeants européens et à la majorité des eurodéputés, en réaction aux sanctions tous azimuts visant Moscou.

Et il a menacé les acheteurs de gaz russe de pays "inamicaux" de stopper leur approvisionnement s'ils ne se pliaient pas aux exigences du Kremlin, une mesure destinée à soutenir le rouble qui affecterait principalement l'Union européenne, très dépendante.

"Ils doivent ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes. Et de ces comptes ils devront payer le gaz livré et cela dès demain", a-t-il déclaré.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a aussitôt répondu que les pays européens continueront de payer le gaz russe en euros et dollars comme cela est "écrit dans les contrats". 

Dans ce contexte, le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire, en déplacement à Berlin, a indiqué que la France et l'Allemagne se "préparaient" à un potentiel arrêt des importations de gaz russe.

De son côté, Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen, a indiqué jeudi soir sur Twitter être "en route pour Kiev", sans donner de détails. Elle serait la première dirigeante d'une institution européenne à s'y rendre depuis le début de la guerre, même si trois Premiers ministres d'Europe de l'est y étaient allés le 15 mars.

Ukraine: le Pentagone table désormais sur un conflit prolongé

"Si de fait ils donnent la priorité à la région du Donbass, (...) une région où ils n'ont pas combattu depuis huit ans, une région où il y a beaucoup de soldats ukrainiens, qui sont très actifs, cela pourrait durer un moment", a déclaré à la presse le porte-parole du Pentagone, John Kirby. 

"Cela pourrait ne pas être une question de jours ou de semaines, cela pourrait être bien plus long que ça, mais c'est encore difficile à savoir", a-t-il ajouté.

Crise humanitaire massive

Après cinq semaines de guerre, 4 millions de réfugiés ont fui l'Ukraine, auxquels s'ajoutent presque 6,5 millions de déplacés à l'intérieur du pays, selon l'ONU. Quelque 90% de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants.

L'Europe n'a pas connu de tels flots de réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale. "Nous sommes confrontés aux réalités d'une crise humanitaire massive qui ne fait que croître chaque seconde", s'alarme le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies.

Le gouvernement ukrainien s'efforce toujours d'organiser des évacuations depuis Marioupol, port stratégique du sud-est de l'Ukraine, sur la mer d'Azov, assiégé et pilonné sans relâche depuis la fin février par les forces russes et où 160.000 civils seraient toujours bloqués.

Une opération pourrait être lancée à la faveur d'un cessez-le-feu local annoncé tard mercredi par Moscou afin d'ouvrir un couloir humanitaire mais on ignorait jeudi soir si ce cessez-le-feu, censé avoir commencé jeudi à 07H00 GMT, était effectif. A Genève, le CICR s'est dit prêt à diriger l'évacuation vendredi à condition que les garanties soient réunies.

Le gouvernement ukrainien avait de son côté annoncé dans un premier temps dépêcher 45 bus pour évacuer des civils depuis Marioupol en direction de Zaporojie, à 220 km au nord-ouest.

Mais jeudi soir la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk a indiqué à l'AFP que "les Russes n'ont jamais, pas une seule fois, donné leur accord à un couloir depuis Marioupol" permettant l'évacuation de civils.

Des bus sont toutefois "arrivés à Berdiansk (à environ 80 km de Marioupol, ndlr). Les occupants ne les ont pas laissés entrer en ville, a-t-elle détaillé sur Telegram.

Des personnes ayant réussi à quitter Marioupol et des ONG y ont décrit des conditions catastrophiques, avec des civils terrés dans des caves, privés d'eau, de nourriture et de toute communication, et des cadavres jonchant les rues. La municipalité accuse en outre Moscou d'avoir évacué "contre leur gré" plus de 20.000 habitants de Marioupol vers la Russie.

Au cours des dernières semaines, quelque 75.000 personnes ont pu être évacuées de Marioupol, selon Iryna Verechtchouk.

Retrait russe de Tchernobyl

Selon le ministère britannique de la Défense, "des combats intenses se poursuivent à Marioupol" mais les Ukrainiens "conservent le contrôle du centre-ville".

Dans le nord de l'Ukraine, des tirs sur un convoi humanitaire de cinq bus près de Tcherniguiv ont fait un mort et quatre blessés, selon une responsable ukrainienne qui accuse les troupes russes de "ne pas laisser la moindre possibilité d'évacuer les civils de Tcherniguiv assiégée, en laissant des dizaines de milliers de civils sans nourriture, sans eau, sans chauffage". 

Des responsables à Kiev ont annoncé jeudi soir que les forces russes avaient quitté la centrale nucléaire de Tchernobyl qu'elles occupaient depuis le premier jour de l'invasion de l'Ukraine, le 24 février.

"Elles ont pris avec elles des membres de la Garde nationale qu'elles retenaient en otages depuis le 24 février", a déclaré sur Telegram l'agence d'Etat ukrainienne Energoatom, citant des employés. Leur nombre n'est pas connu.

Après des discussions en Ukraine, le chef de l'AIEA se rend en Russie

"@RafaelGrossi vient d'arriver à Kaliningrad pour des discussions demain (vendredi) avec de hauts responsables russes", a tweeté l'Agence jeudi soir, en publiant une photo de son directeur à la sortie de l'avion.

Il s'était rendu plus tôt cette semaine en Ukraine pour discuter des moyens de garantir la sécurité des installations nucléaires, en plein conflit avec Moscou.

M. Grossi y a visité la centrale de Ioujno-Oukraïnsk, dans le sud, où il a rencontré des responsables gouvernementaux ainsi que le personnel.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a par ailleurs annoncé jeudi matin qu'une nouvelle rencontre entre ses homologues russe Sergueï Lavrov et ukrainien Dmytro Kouleba pourrait avoir lieu "d'ici une ou deux semaines". La Turquie pourrait accueillir cette rencontre.

Le négociateur en chef ukrainien, David Arakhamia, avait lui indiqué mercredi que des pourparlers en ligne avec la délégation russe reprendraient vendredi.

Le président ukrainien s'est adressé jeudi par vidéo aux parlements australien, néerlandais et belge, les exhortant à fournir des armes à son pays et à cesser d'acheter des hydrocarbures ou des diamants russes.

De leur côté, les séparatistes prorusses du Donbass ukrainien affirmaient jeudi contrôler la quasi-totalité de la région de Lougansk et plus de la moitié de celle de Donetsk, ce qui n'a pas pu être vérifié de source indépendante.

Poutine grimpe dans les sondages

En Russie, la popularité de Vladimir Poutine a fait un bond de douze points par rapport à février avec 83% de personnes interrogées approuvant son action, selon une enquête publiée jeudi par l'institut russe indépendant Levada, dont c'est le premier sondage depuis le début de l'offensive en Ukraine.

Les services de renseignements américains et britanniques avaient de leur côté décrit mercredi et jeudi un président russe "mal informé" sur le conflit, en froid avec son état-major et entouré de conseillers craignant de lui dire la vérité.

Enfonçant le clou, Joe Biden a estimé jeudi que Vladimir Poutine "semblait s'isoler", et a dit avoir "des indications selon lesquelles (le président russe) a limogé ou placé en résidence surveillée certains de ses conseillers", tout en disant ne pas avoir de "preuves irréfutables".

Pour le Kremlin, les Etats-Unis ne comprennent rien au fonctionnement du pouvoir en Russie. "Ils ne comprennent pas le président Poutine, ils ne comprennent pas le mécanisme de prise de décision, ils ne comprennent pas notre travail", a commenté le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.