MOSCOU: Le chef de l'Ossétie du Sud, un territoire pro-russe du Caucase ayant fait sécession de la Géorgie, a envisagé mercredi d'organiser une consultation populaire pour être rattaché à la Russie.
"Il faut, bien sûr, que nous demandions son avis au peuple et faire en sorte que le peuple s'exprime sur la possibilité de rejoindre la Fédération de Russie", a déclaré Anatoli Bibilov, en direct sur une chaîne de télévision russe.
"Ce n'est pas très difficile à faire sans traîner. Comme on dit, c'est une question technique", a-t-il poursuivi, assurant que rejoindre la Russie était un "rêve séculaire" du peuple ossète.
"Toutes les procédures légales seront accomplies après l'élection présidentielle", prévue dans ce territoire le 10 avril, a précisé à l'agence de presse TASS une porte-parole de M. Bibilov, Dina Gassieva.
L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie sont deux régions du Caucase ayant fait sécession de l'ex-république soviétique de Géorgie. Leurs indépendances ont été reconnues en août 2008 par la Russie, à l'issue d'une guerre éclair entre Tbilissi et Moscou.
Depuis ce conflit, des forces russes y stationnent.
Pour sa part, le président du "parlement" d'Abkhazie, Valeri Kvartchia, a affirmé mercredi soir que la question d'un rattachement de ce territoire à la Russie ne se posait pas car la "constitution" abkhaze le déclare "clairement" comme un "état indépendant".
Cité par l'agence Interfax, il a affirmé que la décision de l'Ossétie du Sud d'organiser "un possible référendum" était un "droit souverain", assurant qu'il s'agissait d'unir le peuple ossète, dont une partie vit dans les frontières de la Russie.
Cette annonce de l'Ossétie du Sud intervient alors que l'armée russe mène depuis le 24 février une offensive en Ukraine, officiellement pour venir en aide à deux autres territoires séparatistes pro-russes, ceux de Lougansk et Donetsk, situés dans l'est de l'Ukraine.
La semaine dernière, Anatoli Bibilov avait d'ailleurs annoncé avoir envoyé en Ukraine des soldats d'Ossétie du Sud pour "aider à protéger la Russie".
Dimanche, le chef des séparatistes de Lougansk, Léonid Passetchnik, a lui affirmé qu'un référendum aura lieu "dans un avenir proche" pour que cette région rejoigne la Russie.
Le chef des séparatistes de Donetsk, Denis Pouchiline, se prononce lui aussi régulièrement pour une fusion avec Moscou.