PARIS: L'un des fils du militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, en garde à vue depuis samedi matin dans l'enquête sur l'assassinat du professeur Samuel Paty, a été libéré sans poursuite à ce stade, a appris mercredi l'AFP de sources proches du dossier.
Cette garde à vue, menée à la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire, visait notamment à savoir s'il avait participé au tournage de la vidéo dans laquelle son père traite M. Paty de « voyou » et le désigne, selon l'accusation, comme une « cible » sur les réseaux sociaux, a indiqué une source proche du dossier.
Les enquêteurs cherchaient notamment à savoir s'il avait aidé son père à filmer, monter et diffuser la vidéo, selon une deuxième source proche du dossier.
Le fils Sefrioui a nié toute participation à la fabrication de cette vidéo, selon la première source.
« Il n'a eu aucune participation à aucun stade de la préparation de l'assassinat de M. Paty, ça fait dix-huit mois d’enquête que tout le monde le sait », s'est agacé son avocat, Me Antoine Alexiev, dénonçant « quatre-vingt seize heures de garde à vue scandaleuses » pour son client qui « n'a rien d'un djihadiste ».
Le 16 octobre 2020, le professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, 47 ans, a été poignardé puis décapité près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène, tué peu après par la police.
L'homme de 18 ans, radicalisé, lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Dans un message audio en russe, il a revendiqué son geste en se félicitant d'avoir « vengé le prophète ».
Il avait pris connaissance de la polémique autour des caricatures via une vidéo sur internet réalisée par Brahim Chnina, père d'une collégienne visée par une exclusion pour indiscipline.
Au moins quinze personnes sont mises en examen dans ce dossier, dont six collégiens, le père de l'adolescente et M. Sefrioui.
L'ancien recteur de la mosquée de Pantin, M'hammed Henniche, a également été placé en garde à vue à la Sdat la semaine dernière et libéré sans poursuites, selon deux sources proches du dossier.
La mosquée de Pantin, mise en cause pour avoir relayé la vidéo de Brahim Chnina sur sa page Facebook, avait été fermée près de six mois par les autorités, avant de rouvrir après le départ de M. Henniche.