RIYAD: Les installations Master Gas System (MGS) ont permis à l'Arabie saoudite d’économiser plus de 18 milliards de pieds cubes de gaz par jour en 2018, en plus de répondre à la demande énergétique croissante, ont déclaré des experts.
Majed al-Suwailem, un chercheur réputé de l’institut King Abdullah Petroleum Studies and Research Center (Kapsarc), assure que ces mesures d’économie énergétique auraient été impossibles sans le développement dans le Royaume de la technologie gazière de pointe.
«Le MGS est un réseau d'installations de collecte de gaz et de pipelines qui permet de capturer, de traiter et d’utiliser le gaz comme combustible dans la production d'électricité, et comme matière première dans les industries pétrochimiques à base de gaz de Jubail et Yanbu. Avec le temps et l’augmentation de la demande de gaz sec dans le secteur de l'énergie, le réseau MGS a été étendu pour rejoindre davantage de champs de pétrole et de gaz non associé mis en service», déclare M. Al-Suwailem.
«Depuis 2018, MGS recueille près de 3,5 milliards de pieds cubes par an, devenant ainsi l’un des plus grands réseaux d’hydrocarbures au monde. Il comprend 4 000 km de pipelines, 50 usines de séparation gaz/pétrole, sept usines à gaz et deux unités de gaz naturel liquide», ajoute-t-il.
Selon M. Al-Suwailem, le Royaume se classe quatrième en termes d'intensité d’émissions de torchage (une mesure de pieds cubes de gaz torché par baril de pétrole produit) par rapport aux autres pays du G20. Le chercheur ajoute que de nombreuses technologies étaient auparavant utilisées comme celle du rejet nul aux têtes de puits ou encore les systèmes de récupération des torches de gaz dans les installations.
Ses remarques interviennent après la publication d’une étude publiée par Kapsarc et commentée récemment: «L'expérience de l'atténuation du torchage du gaz en Arabie saoudite». Majed al-Suwailem a dirigé cette étude.
Le rapport, qui étudie la demande en gaz de l'Arabie saoudite, l'offre domestique de gaz et le commerce du gaz naturel dans un contexte mondial, indique que le Royaume vient après l'Italie, la France et la Turquie parmi les pays du G20 dans le classement de l’intensité des émissions de torchage. Le résultat indique que l'Arabie saoudite est l'un des pays les plus performants au monde dans la lutte contre la pollution due à cette activité.
Les chercheurs identifient aussi dans ce rapport quatre raisons pour lesquelles les exploitants pétroliers choisissent de brûler ou d'évacuer le gaz associé, un sous-produit de l'extraction de pétrole aux têtes de puits et aux stations de collecte: les limites des infrastructures, l’absence d’incitatifs financiers, une insuffisance de cadres réglementaires ainsi que des obligations contractuelles.
Le rapport de Kapsarc appelle les pays à tirer les leçons de l’expérience du Royaume en matière de réduction du torchage de gaz dans l’industrie pétrolière. Les gouvernements peuvent exercer des pressions sur les opérateurs pour les encourager à atténuer le torchage, comme ils peuvent fournir des incitations financières pour capturer, traiter, comprimer et transporter le gaz afin qu’il soit intégré au marché.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com