BOBIGNY: Des violences urbaines ont éclaté dans la nuit de dimanche à lundi en banlieue parisienne, une deuxième nuit de tensions après la mort samedi d'un homme au volant d'une camionnette volée, tué par le tir d'un policier.
A Sevran, ville populaire située au nord de Paris, huit véhicules dont un poids lourd ont été délibérément incendiés et le feu s'est propagé à quatre autres véhicules, a détaillé une source policière, en précisant que cinq personnes avaient été interpellées.
Des barricades enflammées ont également été dressées dans un autre quartier, a ajouté la source.
Dans la ville limitrophe d'Aulnay-sous-Bois, un bus de transport public a été incendié dans la nuit.
Alors qu'une barricade avait été dressée au milieu de la route, le chauffeur a dû arrêter le bus et demander aux passagers de descendre, a indiqué une autre source policière.
Une "trentaine d'individus cagoulés et armés de barres de fer" lui ont alors intimé l'ordre de descendre à son tour du bus, qu'ils ont volé puis incendié, a-t-elle poursuivi.
La nuit précédente avait déjà été marquée par une dizaine d'interpellations pour incendie et jets de projectiles sur les forces de l'ordre déployées en renfort pour sécuriser les lieux.
Les échauffourées ont démarré après la mort samedi d'un homme de 33 ans, touché par le tir d'un policier lors d'une intervention entre Aulnay-sous-Bois et Sevran.
La brigade anti-criminalité, qui avait repéré une fourgonnette signalée volée, avait tenté de procéder au contrôle du chauffeur, arrêté à un feu rouge.
"Un policier s'est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et, dans des circonstances qui restent à déterminer précisément, a fait usage de son arme - un seul coup de feu - au moment où la camionnette redémarrait brusquement", a expliqué le procureur de la République de Bobigny dans un communiqué publié dimanche.
L'automobiliste a fini sa course "plusieurs centaines de mètres plus loin" en percutant des voitures en stationnement, selon le parquet.
L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l'enquête.
Le policier, "en état de choc, a dû être hospitalisé et les médecins n'ont pas encore autorisé son audition", d'après le procureur.