Saeed Al-Ghamdi, contre la modernité et la liberté de penser

Saeed Al-Ghamdi, chercheur et prédicateur islamique
Saeed Al-Ghamdi, chercheur et prédicateur islamique
Short Url
Publié le Lundi 12 octobre 2020

Saeed Al-Ghamdi, contre la modernité et la liberté de penser

  • Al-Ghamdi décrit le monde moderne comme une entreprise de « promotion de poisons idéologique instillant des concepts délirant »
  • Le prédicateur a écrit un recueil de 2000 pages attaquant la littérature moderne, influencée par l’école de pensée occidentale

Saeed ben Nasser Al-Ghamdi ne se présente pas comme un simple prédicateur qui prône le Sourourisme, mouvement salafiste djihadiste qui constitue le lien intermédiaire entre les Frères musulmans, Al-Qaïda et plus tard, Daech.

Il ne se présente pas non plus comme un simple activiste extrémiste qui incite à la haine envers d’autres écoles de pensée religieuses et politiques, telles que le libéralisme, le nationalisme, le gauchisme et le chiisme — qu'il attaque et déteste en particulier.

Al-Ghamdi incarne tout cela et plus, et sa haine apparente de l'Occident, en particulier des États-Unis, est bien connue à travers ses livres, qui prônent l'intolérance, le rejet et la violence contre d'autres idéologies.

Ceci est clair dans son premier et plus célèbre ouvrage, intitulé L'écart décennal dans la littérature et l'idéologie de la modernité (The Decadal Deviation in the Literature and Ideology of Modernity, en anglais). Publié pour la première fois en 2003, le volume de 2 000 pages critique la littérature moderne influencée par les écoles de pensée occidentales. Al-Ghamdi décrit la littérature moderne comme étant une déviation idéologique de l’Islam et pense qu’elle fait partie d’une conspiration contre la religion. Dans l’introduction du livre, il fait valoir que la littérature moderne est composée de « méthodes culturelles fondées sur une façade de littérature, de poésie, de culture, de critique, de blasphème, de scepticisme et d’hypocrisie ».  

Né en 1959 en Arabie saoudite, Al-Ghamdi a vécu plusieurs années au Royaume et a obtenu son diplôme du Collège de la Charia à Abha en 1980. Il a ensuite obtenu une maîtrise en 1988 et un doctorat en 1998 du Collège des fondements de la religion de l’Université Al-Imam à Riyad. Il a plus tard été désigné professeur adjoint au Département de la foi et des doctrines contemporaines du Collège de la Charia et des fondements de la religion à l’Université Roi Khaled à Abha. Ses tendances extrémistes auraient été influencées par d’autres érudits extrémistes fameux, comme Nasser Al-Omar, un autre prédicateur de haine.

Dans son appel à rejeter la modernité, Al-Ghamdi a décrit le monde moderne comme faisant partie d’un effort pour « promouvoir des poisons idéologiques et inculquer des concepts illusoires, tout en ouvrant les portes de la rébellion devant les jeunes du pays au nom de la culture de la littérature et des fenêtres de la défiance et du comportement correct ».

«Sa pensée incendiaire et expiatoire ne montre aucune pitié et n'est pas différente de celle des partisans de Daech ou d'Al-Qaïda, sauf dans son degré de clarté, de cohérence et de décision qui caractérisent les autres», a-t-il ajouté.

La littérature arabe et islamique a connu de nombreux mouvements rebelles dans son histoire, mais Al-Ghamdi rejette tout ce qui est occidental. Il le décrit comme un «blasphème» et «un poison qui s'infiltre dans le corps de la nation».

Al-Ghamdi n’a pas épargné un seul poète ou auteur célèbre durant le XXe siècle dans son livre. Il les a tous accusés — qu’ils soient musulmans, chrétiens, juifs, poètes, critiques ou écrivains — de blasphème, d’apostasie et de déviation idéologique. Il a même remis en question l’intégrité du lauréat égyptien du prix Nobel, Naguib Mahfouz, et considéré son travail comme un outil pour attirer les gens.

Tous ces gens [libres penseurs et écrivains] sont pour lui des rebelles qui s’opposent à la loi de Dieu, ou comme il le dit lui-même, « leurs actions, leurs pensées et leurs innovations sont basées sur la rébellion contre la loi de Dieu », affirme Nasira.

Dans un autre ouvrage, Le parti Baas (The Baath Party, en anglais), Al-Ghamdi a écrit : « La laïcité, qui est le plus grand chirk (polythéisme) de l’époque, se manifeste parfois dans les chars, les avions de combat et le feu du parti Baas, et d’autres fois dans les plumes des intellectuels et des écrivains modernistes. Elle se manifeste également dans les institutions administratives et économiques ».

Al-Ghamdi a rejoint un autre prédicateur de haine d’Arab News, Omar Abdel Aziz, dans la formation du « Parti de l'Assemblée nationale », un parti politique créé par la diaspora saoudienne sous couvert d’opposition et qui comprend aussi le fils du prédicateur extrémiste détenu, Salman Al-Odah, Abdallah Alaoudh.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur www.Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.