Marine Le Pen vante aux Antilles la «proximité» contre le «gigantisme»

La prétendante d'extrême droite s’était déjà rendue à Mayotte et à la Réunion en décembre, désireuse de redonner une «place centrale» aux territoires ultramarins qu’elle juge «méprisés». (Photo, AFP)
La prétendante d'extrême droite s’était déjà rendue à Mayotte et à la Réunion en décembre, désireuse de redonner une «place centrale» aux territoires ultramarins qu’elle juge «méprisés». (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 27 mars 2022

Marine Le Pen vante aux Antilles la «proximité» contre le «gigantisme»

  • Entre 30 et 50 partisans ont accueilli la candidate RN à l'aéroport de Pointe-à-Pitre sur des rythmes de ka (tambour)
  • Dans une campagne présidentielle, «ce qui est important c'est la proximité, ce n'est pas le gigantisme, c'est l'efficacité des propositions, le travail qui a été fait», a-t-elle déclaré

POINTE-À-PITRE : Marine Le Pen a vanté samedi en Guadeloupe, dans les Antilles, où elle venait pour la première fois alors que son père n'avait jamais pu s'y rendre, une campagne de "proximité" et non de "gigantisme" en allusion au rassemblement de son rival Eric Zemmour dimanche au Trocadéro.

Entre 30 et 50 partisans ont accueilli la candidate RN à l'aéroport de Pointe-à-Pitre sur des rythmes de ka (tambour), alors qu'en décembre 1987, près de 3 000 manifestants avaient investi la piste de l'aéroport de Lamentin, en Martinique, pour protester contre "le racisme" du Front national et la venue de son président d'alors Jean-Marie Le Pen, qui avait refusé de débarquer.

Dans une campagne présidentielle, "ce qui est important c'est la proximité, ce n'est pas le gigantisme, c'est l'efficacité des propositions, le travail qui a été fait", a-t-elle déclaré lors d'un point de presse après la visite d'une usine d'eau potable, en raillant le rassemblement du Trocadéro d'Eric Zemmour qui "n'a pas véritablement porté chance à Nicolas Sarkozy ni à François Fillon", candidats de la droite respectivement en 2012 et 2017. 

La prétendante d'extrême droite s’était déjà rendue à Mayotte et à la Réunion en décembre, désireuse de redonner une "place centrale" aux territoires ultramarins qu’elle juge "méprisés".

Portée par des scores inégalés en Outre-mer à la présidentielle de 2017 puis aux européennes de 2019, Marine Le Pen, qui consolide sa deuxième place dans les sondages, ne tiendra pas en Guadeloupe de meeting.

Guadeloupe: des manifestants perturbent une émission avec Marine Le Pen

LE GOSIER : Des manifestants présentés comme nationalistes ont perturbé samedi soir une émission que Marine Le Pen était en train d'enregistrer à son hôtel au Gosier en Guadeloupe, son entourage parlant de manifestants "d'extrême gauche" qui l'ont "bousculée assez violemment".

"Vingt manifestants d'extrême gauche nous ont bousculés assez violemment", a rapporté l'entourage de la candidate du Rassemblement national à l'élection présidentielle. Son attachée de presse a rapporté avoir reçu "un coup dans le dos". Ils ont aussi "arraché le micro" que portait la candidate.

Le plateau où Marine Le Pen finissait d'enregistrer une émission en duplex qui doit être diffusée dimanche sur France 3 "a été envahi par des militants de plusieurs organisations nationalistes de Guadeloupe", dont l'Alliance nationale Guadeloupe (ANG), a rapporté la chaîne Guadeloupe La Première, qui elle-même a dû annuler une interview en direct prévue à 19H30 locales.

"Il n'y a pas eu véritablement d'affrontements ni de violences mais plutôt de l'intimidation vis-à-vis de Marine Le Pen", a rapporté le journaliste de la chaîne sur place.

Sur les images diffusées par la chaîne, on peut voir le garde du corps de Marine Le Pen la prendre contre lui tandis qu'elle baisse la tête pour se protéger. Elle a été rapidement évacuée du plateau sur lequel Guadeloupe La Première devait l'interroger en direct.

Les manifestants, qui scandaient "dehors", "raciste" selon des images de BFMTV, ont quitté d'eux-mêmes les lieux, a indiqué la direction de l'hôtel. 

Parmi eux se trouvait Laurence Maquiaba qui a expliqué avoir voulu "empêcher" que le message de Marine Le Pen ne soit "diffusé à grande écoute". "Les Guadeloupéens, malgré l'accueil savamment orchestré, ne veulent pas de cette personne (...) et d'un parti qui n'a pas changé du tout", a-t-elle ajouté.

Samedi elle a visité une usine d'eau potable et s'est essayée à la cuisine des kassav. Avant d'aller dimanche sur un marché et de rencontrer des pompiers.

"Les axes prioritaires pour la Guadeloupe, c'est l'eau potable, c'est régler le problème chlordécone, régler le problème de la vie chère. Je suis la candidate du pouvoir d'achat, en métropole mais aussi évidement pour l'Outre-mer", a déclaré à son arrivée la candidate, qui foule le sol des Antilles pour la première fois depuis qu'elle a pris la tête du parti en 2011.

La Guadeloupe, comme la Martinique, sortent tout juste d'une crise sanitaire et sociale, née du refus de l'obligation vaccinale pour les soignants et les pompiers. Marine Le Pen défend comme Éric Zemmour la "liberté" vaccinale et est opposée au pass sanitaire.

En 2019, la cheffe du RN avait songé à se rendre aux Antilles pour les élections européennes, avant de renoncer. La liste du RN était arrivée en tête dans huit territoires d'Outre-mer sur onze. Elle a perdu depuis sa seule élue des Antilles, Maxette Pirbakas, partie chez Eric Zemmour. 

A la présidentielle de 2017, Marine Le Pen a réuni 25% des voix en Guadeloupe et 22,45% en Martinique au second tour (contre 34% au niveau national). Mais au premier tour, elle avait réalisé parmi ses plus mauvais scores en Outre-mer (13,5% en Guadeloupe, 11% en Martinique), devancée par Jean-Luc Mélenchon et François Fillon.


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.


L’Europe en rangs dispersés face à la déferlante Trump

Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Les Européens ont beau tenter de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour, selon un ancien diplomate français
  • Il craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, en raison de son manque de préparation

PARIS: Ça va mal pour l’Europe. C’est le constat que fait un ancien diplomate français, un peu plus d’une semaine à peine, après l’investiture du président Républicain Donald Trump pour un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Durant son premier mandat (2017 à 2021), les dirigeants européens ont certes eu le loisir d’expérimenter ses méthodes brusques unilatérales et souvent provocantes.

Ils ont également compris que toutes ses décisions sont prises sur la seule base des intérêts des États Unis partant du fameux slogan « America first », faisant fi des accords internationaux et bilatéraux ainsi que des intérêts de ses propres alliés.

Pendant ces cinq années, Trump à avancé à la manière d’une déferlante, porté par un courant d’américains protestataires, que certains croyaient éphémère et voué à disparaître sous le poids des frasques présidentielles.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

- Arlette Khouri

Avec sa réélection pour succéder au président démocrate Joe Biden, force est de constater que c’est le contraire qui s’est passé.

Au lieu de se dissiper, le courant protestataire s’est radicalisé, pour devenir un courant idéologique porteur d’une vision bien précise du monde et de la place suprémaciste  des États-Unis à la tête de ce monde.

Les européens ont eu beau tenté de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour assure l’ancien diplomate, qui craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, par son manque de préparation.

Or depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

Auparavant il avait assuré qu’il est en mesure de régler le conflit ukrainien en 24 heures dans l’ignorance la plus totale des intérêts européens et des menaces que cela peut impliquer au niveau de la sécurité du continent.

Sans tenir compte de leurs capacités économiques, il a sommé les pays européens de consacrer cinq pour cent de leurs revenus au budget de la défense, tout en laissant planer un doute sur l’avenir de l’engagement américain dans le cadre de la sécurité européenne.

Il a réitéré  à souhait son attachement à une mondialisation débridée, privilégiant les marchés et les produits américains, sans écarter une hausse exorbitante des droits de douanes sur les exportations européennes vers les États-Unis.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne.

- Arlette Khouri

Face à cela, souligne la source diplomatique, il faut une Europe homogène, et unifiée au sujet de l’attitude à adopter face au retour de Trump, mais cela est loin d’être le cas, puisque les rangs européens sont plus que jamais dispersés.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne, pour des raisons inhérentes à la mauvaise conjoncture politique aussi bien à Paris qu’à Bonn.

Selon la même source l’Europe diverge et hésite, entre une approche d’apaisement et une approche robuste et défensive.

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen prône une approche latérale, qui consiste à proposer au président américain « des Deals » conçus de façon à donner à Trump l’impression d’être à son avantage.

La France, indique la source, cherche à dégager un minimum de dénominateurs communs entre les composantes européennes, et une approche commune à minima pour éviter à l’Europe, nombre de revers économiques et politiques dans les cinq années à venir.

Cela semble en tout cas  être l’objectif de la rencontre européenne informelle qui se tiendra à l’initiative de la France au Château Limont, le 3 février prochain, sans aucune garantie de succès, surtout que précise la source, certains pays d’Europe, dont l’Italie et la Pologne, courtisent Trump.

Par ailleurs, cette approche ne fait pas l’unanimité en France, où de nombreuses voix s’élèvent à la faveur d’une politique musclé face aux États-Unis, allant jusqu’à brandir le slogan « œil pour œil et dent pour dent », pour affronter l’agressivité Trumpiste.

La période est cruciale estime l’ancien diplomate, et à défaut d’unité et de préparation, les années à venir risquent d’être une sorte de « vallée de larmes », aussi bien pour l’Europe que pour le reste du monde, lorgné à travers le prisme abrupte et arbitraire du président américain.