Présidentielle: Macron accaparé par l'Ukraine, Pécresse positive à la Covid

Valérie Pécresse lors d'une conférence de presse pour présenter son programme sur la sécurité à Paris, le 24 mars 2022. (Photo, AFP)
Valérie Pécresse lors d'une conférence de presse pour présenter son programme sur la sécurité à Paris, le 24 mars 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 24 mars 2022

Présidentielle: Macron accaparé par l'Ukraine, Pécresse positive à la Covid

Valérie Pécresse lors d'une conférence de presse pour présenter son programme sur la sécurité à Paris, le 24 mars 2022. (Photo, AFP)
  • La candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse a annoncé jeudi sur son compte Twitter qu'elle avait contracté la Covid-19
  • Le président-candidat Emmanuel Macron était tout entier consacré au conflit russo-ukrainien, participant à Bruxelles jeudi et vendredi à une intense séquence diplomatique de trois sommets successifs de l'Otan, du G7 et de l'UE

PARIS: L'un fait à peine campagne, l'autre a contracté la Covid et doit la faire « à distance »: la journée de jeudi confirme, si besoin était, le caractère atypique de la campagne présidentielle, à un peu plus de deux semaines du scrutin. 

Le président-candidat Emmanuel Macron était tout entier consacré au conflit russo-ukrainien, participant à Bruxelles jeudi et vendredi à une intense séquence diplomatique de trois sommets successifs de l'Otan, du G7 et de l'UE. 

A tel point que certains dans son camp s'interrogent sur les conséquences de son absence sur le terrain dans la campagne. 

Balayant les accusations disant qu'il veuille enjamber le rendez-vous de la présidentielle, la majorité n'a de cesse de répéter qu'il sera président jusqu'au dernier quart d'heure et explique sa présence réduite dans la campagne par un contexte international hors norme. 

Pas de déplacements, pas de bains de foule, pas de débat télévisé, des interventions médiatiques passant largement sous les radars : cela ressemble à du service minimum pour le président-candidat, largement en tête dans les sondages, à quelque 30% des intentions de vote au premier tour, même si une légère érosion, logique selon ses soutiens, est constatée suite à sa conférence de presse de présentation de son programme mi-mars. 

Après avoir attendu la date limite pour se déclarer, le chef de l'Etat a seulement rencontré des Français lors de deux « débats » très cadrés à Poissy (Yvelines) et à Pau. 

Castex en VRP 

Un seul grand meeting est prévu, le 2 avril à La Défense (Hauts-de-Seine). Les autres réunions publiques se font sans lui, comme mercredi soir à Nice où se sont rassemblés des poids lourds de la macronie, tandis que les ministres sillonnent le terrain. 

Jeudi matin, le Premier ministre Jean Castex a arpenté les rues de Saint-Saint-Denis pendant trois heures, tracts à la main, pour défendre son candidat. 

Cette ligne est-elle tenable jusqu'au premier tour du 10 avril ? 

Interrogé par la presse, Jean Castex a joué l'humilité, réaffirmant qu' « une élection n'est jamais gagnée » et que « dans le monde troublé qui est le nôtre l'excès de confiance en rien ne se justifie ». 

« Le premier message à faire passer, c'est voter d'abord », a-t-il ajouté, alors que le manque de rythme de la campagne fait craindre aux sondeurs une abstention record. 

« Il y a peu d'intérêt pour la campagne, qui manque de magie (...). Il faut qu'Emmanuel Macron fasse un grand discours. Et montre que LREM n'est pas un vaisseau fantôme », confie même un responsable de la majorité. 

« La vérité, c'est qu'Emmanuel Macron est totalement absorbé par la crise internationale. C'est très compliqué d'exister, de faire campagne », estime un autre proche du chef de l'Etat. 

Pécresse positive 

Déjà à la peine dans les sondages, la candidate LR à la présidentielle Valérie Pécresse a pour sa part annoncé jeudi qu'elle avait contracté la Covid-19, l'obligeant à poursuivre sa campagne « à distance ». 

Valérie Pécresse devait se rendre à Bordeaux vendredi mais « le meeting sera animé par quelqu'un d'autre », a-t-on indiqué dans son entourage, sans donner plus de précisions. 

Son déplacement de samedi dans les Bouches-du-Rhône « est annulé », a-t-on ajouté. 

La candidate LR avait présenté jeudi matin un projet de réforme de la Constitution pour « rétablir l'ordre ». Elle devait participer en duplex jeudi soir à l'émission « Elysée 2022 » sur France 2. 

A seulement 17 jours du premier tour, des dynamiques semblent se confirmer et des positions se cristalliser désormais. 

La candidate du RN Marine Le Pen est bien installée à la deuxième place des intentions de vote, un sondage OpinionWay-Kéa Partners publié jeudi la créditant de 20%, confirmant une dynamique ascendante. 

Le candidat de LFI Jean-Luc Mélenchon, qui sollicite la « responsabilité morale » des électeurs pour se hisser au second tour avant un gros meeting dimanche à Marseille, est aussi sur une pente favorable: certaines études d'opinion le placent à la troisième place, autour de 14%. 

Pour le candidat d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!), en revanche, l'érosion se poursuit: il passe sous la barre de 10% des intentions de vote à 9%, selon le sondage OpinionWay. 

Le conflit en Ukraine a par ailleurs poussé les candidats à se positionner, remettant sur le devant de la scène les positions prorusses de Marine Le Pen, Eric Zemmour ou Jean-Luc Mélenchon. 

L'écologiste Yannick Jadot, aux alentours de 5-6%, a de nouveau critiqué TotalEnergies jeudi, estimant que le pétrolier voulait le « faire taire en pleine campagne présidentielle » en le poursuivant en diffamation après ses accusations de « complicité de crimes de guerre » en Ukraine. 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".