PARIS : Eric Zemmour a présenté mercredi les 400 mesures de son programme présidentiel, dédié prioritairement à la lutte contre l'immigration, promettant notamment le chiffre controversé de 20 milliards d'euros d'économies par la suppression d'aides sociales aux étrangers non européens.
Le document n'intègre pas sa nouvelle proposition, annoncée lundi soir, d'un "ministère de la remigration" chargé d'expulser, selon le candidat d'extrême droite, un million d'étrangers en cinq ans: clandestins, délinquants, criminels et fichés S.
Mais le candidat du parti Reconquête! revendique cette terminologie pour afficher sa "détermination" et balaye le fait qu'elle provienne de groupuscules identitaires, qui veulent aussi renvoyer les personnes d'origine immigrée.
Globalement, son programme "coûtera à terme 60 milliards d'euros en année pleine: une moitié pour baisser les impôts sur les entreprises - 28 milliards - et l'autre moitié pour renforcer les moyens de nos politiques prioritaires: la défense, la sécurité, la justice et la santé - 32 milliards", a-t-il estimé, lors d'un point presse à la maison de la Chimie à Paris.
Pour le financer, Eric Zemmour promet "65 milliards d'euros d'économies en année pleine", dont 20 milliards d'euros via la "suppression des prestations non contributives pour les étrangers extra-européens": allocations familiales, aides au logement ou RSA, que l'ancien polémiste décrit comme des "pompes aspirantes" qui encourageraient l'immigration.
Côté chiffres, la Caisse nationale des allocations familiales avait toutefois indiqué que la totalité des allocations versées aux étrangers (européens et extra européens) correspond à "9 milliards d'euros" par an (chiffre 2019), sans le minimum vieillesse géré par la Caisse nationale d'assurance vieillesse.
"Ce sont les chiffres pour les médias pour dire qu'on ne dépense pas beaucoup d'argent pour les étrangers", a rétorqué le candidat à la présidentielle.
Il table en outre, comme Marine Le Pen, sur 15 milliards d'économies grâce à la "lutte contre la fraude sociale et fiscale".
Côté collectivités locales, Eric Zemmour entend faire 15 milliards d'économies en luttant contre la "bureaucratie", les "doublons" et les "triplons". Il y a une "gabegie incroyable", estime celui qui plaide pour la mise en place d'un conseiller territorial, à la fois départemental et régional, comme le prônait Nicolas Sarkozy.
Pour le budget de l'Etat, il promet 15 milliards d'économies à l'horizon 2027, dont la suppression de l'aide médicale d'Etat - couverture santé des étrangers en situation irrégulière - et la "réduction des dépenses d'intervention du ministère de la Culture".
A plus long terme, Eric Zemmour propose de repousser l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans d'ici 2030, afin d'économiser "près de 15 milliards d'euros en année pleine".
En matière culturelle, le candidat insiste sur la préservation du patrimoine, l'adaptation d'oeuvres littéraires et de récits d'événements historiques.
Une "culture Puy-du-Fou", le parc d'attractions vendéen de son soutien Philippe de Villiers ? "Le Puy-du-Fou est le mélange entre la modernité et le génie français. On est souvent plus moderne en étant enraciné dans un passé qu'on connaît bien", loue Eric Zemmour.