L'Ukraine au cœur de la présidentielle, Zelensky implore l'aide de la France

Devant le Parlerment dans la journée plusieurs ovations en l'honneur du chef de l'État ukrainien ont ponctué cette séance exceptionnelle marquée par une minute de silence à sa demande «en mémoire» des nombreuses victimes depuis un mois de l'invasion russe. (Photo, AFP)
Devant le Parlerment dans la journée plusieurs ovations en l'honneur du chef de l'État ukrainien ont ponctué cette séance exceptionnelle marquée par une minute de silence à sa demande «en mémoire» des nombreuses victimes depuis un mois de l'invasion russe. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 24 mars 2022

L'Ukraine au cœur de la présidentielle, Zelensky implore l'aide de la France

  • Le président ukrainien a réclamé un soutien au pays des droits de l'Homme pour mettre fin à une "guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité
  • Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir "la machine de guerre" russe et à quitter ce pays

PARIS : Le conflit en Ukraine plus que jamais au cœur de la présidentielle: le président Volodymyr Zelensky a imploré mercredi l'aide de la France, lors d'une intervention en visioconférence devant le Parlement qui l'a ovationné debout, oubliant pour un temps les divisions politiques.

En tee-shirt militaire kaki, le président ukrainien a réclamé un soutien au pays des droits de l'Homme pour mettre fin à une "guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité". 

Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir "la machine de guerre" russe et à quitter ce pays, citant Auchan, Leroy Merlin et Renault.

Menacé de boycott mondial par Kiev, le constructeur automobile a annoncé dans la soirée suspendre "à partir de ce jour" les activités son usine de Moscou" et évaluer "les options possibles concernant sa participation" dans sa filiale russe AvtoVAZ, leader du marché russe avec sa marque Lada.

Devant le Parlerment dans la journée plusieurs ovations en l'honneur du chef de l'État ukrainien ont ponctué cette séance exceptionnelle marquée par une minute de silence à sa demande "en mémoire" des nombreuses victimes depuis un mois de l'invasion russe.

Les images des villes d'Ukraine "rappellent les ruines de Verdun" lors de la Première guerre mondiale, a encore relevé M. Zelensky. Il s'est dit "reconnaissant" envers les efforts de la France pour mettre fin au conflit, et en particulier au président Emmanuel Macron qui a fait preuve d'un "véritable leadership" dans cette crise.

Le candidat Macron plaide pour «l'émancipation» des Outre-mer

"Il y a pas d'émancipation, d'abord, s'il n'y a pas un vrai investissement en continu dans l'école", "il n'y a pas d'émancipation réelle si on n'est pas bien soigné", et le troisième point "c'est de réussir à baisser fortement le chômage", a déclaré le candidat dans une émission d'Outre-mer la 1ère, en ligne mercredi soir.

M. Macron admet que le plein emploi dans les Outre-Mer "n'est pas atteignable d'ici cinq ans", mais il indique vouloir "aller plus vite dans la formation, développer des filières économiques locales", car ce sont des territoires qui importent encore trop leur énergie, leur alimentation. 

La stratégie pour ces territoires, est donc selon M. Macron "celle qui répond à la baisse du chômage, à la vie chère parce qu'elle est très liée au fait qu'on importe beaucoup trop de choses, en particulier des denrées alimentaires".

"Paillassons"

Cet appel du président ukrainien, après d'autres interventions dans plusieurs capitales occidentales, survient à seulement 18 jours du scrutin présidentiel, dans une campagne d'abord éclipsée par le Covid puis rythmée par ce conflit aux portes de l'Union européenne.

Jamais sous la Vème République une crise internationale n'avait autant percuté une élection présidentielle. Ses conséquences sur la vie quotidienne des Français, avec une flambée des prix de l'énergie, a remis sur le devant de la scène les thèmes de la défense, de l'indépendance énergétique mais aussi de la souveraineté alimentaire.

Emmanuel Macron a bénéficié de son statut de chef d’État, chef des Armées, président en exercice du conseil de l'Union européenne. Il a gagné en un mois cinq points dans les intentions de vote pour atteindre les 30% au premier tour, un chiffre légèrement en baisse dans les derniers sondages.

Quatre candidats, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Jean Lassalle et Nicolas Dupont-Aignan, également députés, étaient présents au Palais Bourbon lors de l'intervention vidéo du président ukrainien. A l'exception de l'iconoclaste Jean Lassalle, tous sont régulièrement critiqués pour leurs positions jugées pro-russes.  

"Ça fait des années que ces trois personnes sont les caniches de Poutine. Depuis le début de la guerre, elles en sont devenues les paillassons", a dénoncé Claude Malhuret, président du groupe Indépendants au Sénat.

Réagissant à l'appel du président ukrainien aux entreprises françaises de se retirer de Russie, Marine Le Pen s'est dit "prête à trouver beaucoup de solutions pour faire plier la Russie" mais "pas au prix de faire hara kiri l’économie française et le pouvoir d’achat des Français". 

Les jeunes de Seine-Saint-Denis interpellent les candidats

SAINT-DENIS : Inégalités hommes-femmes, handicap, écologie, logement, pouvoir d’achat, racisme, égalité: les préoccupations et revendications d'une centaine de jeunes de Seine-Saint-Denis ont été présentées mercredi à Saint-Denis lors d'une soirée "2022 avec nous" organisée par le département.

Pendant plusieurs semaines, 104 jeunes, âgés de 18 à 29 ans et issus de toutes les villes de Seine-Saint-Denis, avaient été interrogés sur trois thèmes: leur vision de la France, le sujet le plus important selon eux dans cette campagne électorale et leur position sur le vote.

A moins de trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, leurs réflexions ont fait l'objet d'une vidéo de vingt minutes diffusée pendant la soirée et retransmise en simultané sur la chaîne télévisée Trace Urban et le site internet du département.

Plainte contre Jadot

Toujours sur fond de guerre en Ukraine, le candidat écologiste Yannick Jadot fait, lui, l'objet d'une "action en diffamation" engagée par le géant TotalEnergies pour avoir accusé à plusieurs reprise le groupe français de "complicité de crimes de guerre".

Pour TotalEnergies, ce sont des "propos inacceptables", "extrêmement graves et infondés", ajoutant continuer "ses opérations d'achat de gaz en Russie pour le revendre, notamment en Europe pour le bénéfice des consommateurs européens". La veille, l'entreprise avait décidé d'arrêter tout achat de pétrole ou produits pétroliers russes "au plus tard à la fin de l'année 2022", mais pas de gaz.

"Je persiste et je signe: Total est un grand groupe français qui porte le discrédit sur la France", a répondu l'écologiste en fin d'après-midi.

Même si l'Ukraine est dans tous les esprits, la campagne suit son cours. Marine Le Pen a présenté le chiffrage de son projet et Éric Zemmour a décliné les 400 mesures de son programme présidentiel, dédié prioritairement à la lutte contre l'immigration.

Emmanuel Macron tiendra, lui, son premier et probablement unique meeting de campagne, le 2 avril à la Paris La Défense Arena, la plus grande salle d'Europe avec ses 40 000 places. 

Sur M6, le président-candidat est revenu sur sa proposition, très critiquée à gauche, de conditionner le RSA à une quinzaine d'heures d'activités. "Je ne suis pas pour l'esclavagisme", a ironisé Emmanuel Macron, précisant que si ces heures "sont un travail c'est rémunéré au moins au SMIC".


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".